𝐋'𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐥𝐚𝐧𝐠𝐮𝐞𝐬 | 𝐁𝐚𝐣𝐢 𝐱 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫

Chapitre 6

Point de vue de T/p

Ça fait un peu plus de trois semaines que je suis arrivée au Japon. Finalement ça se passe assez bien. Je me suis rapprochée de Chifuyu, il est vraiment gentil. J'arrive à être naturelle avec lui mais c'est bien différent avec Baji. On se menace dès que le blondinet a le dos tourné, je ne sais pas pourquoi mais on se déteste. On fait des efforts pour son ami. Il y a deux jours, Chifuyu nous a enfermé dans sa chambre en disant qu'on devait faire la paix, que c'était pour notre bien à tous les deux.

Flashback d'il y a deux jours

Moi : J'en ai rien à foutre de ce qu'il a dit, je ne compte pas devenir ta pote.

Baji : T'as cru que j'allais devenir pote avec une pleurnicheuse qui a le QI d'une brosse à chiottes ?

J'ai pas compris la fin de sa phrase, mais j'imagine que ce n'était pas très sympathique. On s'engueule comme pas possible, même les voisins doivent nous entendre. Je sens qu'on s'approche l'un de l'autre pendant qu'on critique le comportement exécrable de l'autre.

Baji : Retourne crever toute seule dans ton pays, personne veut de toi ici.

Pour la première fois depuis le début de la dispute, je me suis sentie profondément blessée. Il utilise contre moi une discussion que j'avais eue avec Chifuyu, c'était sur le fait que j'étais tout le temps seule à Paris, que personne ne m'approchait. À cet instant, j'ai envie de le trucider. Tout se passe très vite, je sors le couteau de poche que Gabriel m'avait filé quand je lui avais confié que des gars m'avaient sifflé. Je lève ma main et pose le bout de ma lame sous son menton.

Baji : Vas-y, fais-le si t'en as envie.

Je lui fais redresser la tête, j'hésite mais je ne tremble pas, je n'ai pas peur. Étrangement, lui non plus. Je ne comprends pas, il se met à sourire, son regard est plongé dans le mien. Putain, sa réaction cheloue me déstabilise. J'allais retirer mon couteau mais il me l'arrache de la main et me pousse contre le mur. C'est à son tour de plaquer la lame sur ma peau. Ma tête se relève instinctivement vers lui. Je ne peux pas partir, il est trop proche de moi. Je ne baisse pas les yeux, mais je tremble de colère.

Moi : Tu ne vas quand même pas me tuer ici, dans la chambre de ton meilleur ami...

Baji : Je ne veux pas te tuer, je veux juste te voir apeurée, comme une petite proie inoffensive. N'est-ce pas T/p, tu es une petite proie inoffensive ?

Le brun a chuchoté ça à mon oreille. Des frissons parcourent mon corps. Je retiens mes larmes cette fois-ci.

Moi : Dégage.

Il sourit davantage, il est sadique je crois. Baji s'éloigne et me tend mon couteau que je prends et range.

Fin du flashback

On rentre des cours, Chifuyu m'a invité chez lui pour qu'on joue tous les trois à la console. Évidemment j'accepte, j'ai envie de leur mettre une raclée. On rigole bien sur le chemin, comme d'habitude. Cependant, mes prunelles dérivent inconsciemment sur un couple accompagné de deux enfants. L'homme retient mon attention, il n'est pas japonais. Je n'arrive pas à détourner le regard, quelque chose cloche. Je sens mon teint pâlir petit à petit.

Baji : Qu'est-ce que tu fous ? On t'abandonne ici si tu te bouges pas.

Je me suis arrêtée sans m'en rendre compte. Les garçons font demi-tour vers moi et cherchent ce que je fixe. Ils ne comprennent pas mon comportement.

Chifuyu : T/p, je crois qu'il est un peu vieux pour toi.

Moi : Ne... Ne m'attendez pas, je dois rentrer chez moi.