𝐋'𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐥𝐚𝐧𝐠𝐮𝐞𝐬 | 𝐁𝐚𝐣𝐢 𝐱 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫

Chapitre 32

Point de vue de T/p

Moi : «Hein ?!!! Pour-...»

J'entends le bip qui annonce qu'il a raccroché. Il se passe quelque chose de grave. Quelqu'un a eu un accident ? Sa voix était terriblement paniquée. Mon cœur bat affreusement vite. Et si c'était Baji... Et s'il était... Je relève les prunelles vers Chifuyu, je crois qu'il a entendu à travers le téléphone. Il me dévisage tandis que je me sens blafarde, je suis bouleversée.

Chifuyu : Vas-y, on s'occupe de Taiju tous les quatre. Fonce !

Moi : Je suis vraiment désolée...

Je baisse la tête pour le remercier. Je m'en veux de le laisser s'en charger alors que je suis son capitaine. Mais là... Le ton de Mikey, c'est la première fois que j'entends autant de détresse. Je redoute le pire, j'ai peur de faire face à ça.

Je leur tourne le dos et malgré la neige, je cours. L'hôpital se trouve beaucoup plus loin et je n'ai rien pour me faire aller plus vite. Je tombe de nombreuses fois puis je me relève immédiatement. Mes doigts sont gelés, mon visage aussi. Je fatigue petit à petit, je ne sens plus mes pieds. Je ne peux pas m'arrêter, pas avant d'être arrivée.

J'ai plus la notion du temps, ça doit faire une vingtaine de minutes que je me suis élancée. J'aperçois enfin le grand bâtiment. En m'approchant, je vois Mikey à l'entrée, il m'attend. Il est abattu, ce n'était pas qu'une impression au téléphone.

Mikey : T/p-chou...

Moi : Il s'est passé quoi putain de merde ?!

Je n'arrive pas à me retenir, l'angoisse a pris le dessus. Le blond me regarde vaguement avant de diriger ses pupilles vers le sol, attristé. Il me prend par la main et m'entraîne à l'intérieur de l'hôpital. Je le suis en retenant mon souffle.

Mikey : Suis-moi...

On traverse les couloirs, trop lentement à mon goût. Mikey ne répond pas à mes questions. On emprunte le même chemin que pour aller jusqu'à la chambre de Baji, je n'ose même pas regarder devant moi. Je me mords la lèvre inférieure, je sais qu'il ne reste qu'une courte distance. C'est bel et bien à lui qu'il est arrivé quelque chose. On y est, Draken est installé sur une chaise, penché pour que personne ne puisse le voir.

Moi : Mikey... Draken...

Mikey : Ne dis rien...

Le garçon pose sa main sur la poignée de la porte. Il l'enclenche tout doucement, j'ai du mal à respirer. Je ne veux pas voir alors je fixe Mikey.

Mikey : Joyeux Noël !!!

Hein ? Son expression, elle vient de considérablement changer. Il a un grand sourire qui l'illumine. Il pousse complètement le battant qui se cogne contre le mur. Je fais un premier pas, hésitante, puis un deuxième. Les lumières sont allumées dans la chambre. Mes prunelles se dirigent instantanément vers le lit qui est toujours occupé.

Moi : Keisuke...

Je ne trouve même pas les mots. Baji est assis, la tête tournée vers moi. Je me fige sur place, je dois rêver. Mikey ne m'aurait jamais téléphoné comme il l'a fait si c'était pour une bonne nouvelle.

Mikey : T'as mis quarante-cinq minutes à venir. T'as été tellement longue qu'il a eu le temps de prendre une douche et de voir sa mère.

Moi : Mais je...

Draken : Ils ont vraiment un humour de merde, n'est-ce pas ?

Je jette un coup d'œil vers le grand blond, lui aussi sourit. C'est rare de voir Draken heureux, ça veut dire que c'est réel alors...