Chapitre 39

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Point de vue de T/p

Je retourne dans ma chambre, Baji n'est pas revenu. Je range le désordre et m'allonge sur le matelas qui est toujours sur le sol. Sur le ventre, je lis un shojo que Chifuyu m'a prêté. Ça fait trois mois que je n'y ai pas touché et il me harcèle pour que je le termine. Mon dictionnaire de traduction est juste à côté, je prends des notes pour mieux comprendre certaines expressions.

Le brun est rentré, j'entends l'eau de la douche couler. Je me concentre davantage sur ma lecture. Autant je me suis améliorée pour comprendre et parler le japonais, mais le lire et l'écrire restent un enfer. La porte de ma chambre s'ouvre et se referme, je ne bouge pas d'un millimètre.

Baji : J'ai dû me batailler avec ma mère pour repartir.

Moi : Tu devrais l'écouter. Quand elle est en colère, elle est flippante.

Baji : J'allais pas te laisser toute seule.

Moi : Pourquoi pas ?

(Début, âmes sensibles s'abstenir)

Il ne me répond pas, un sac tombe sur le sol. Je prends enfin la peine de me retourner pour voir ce qu'il fait. Cependant, mes prunelles se posent sur le garçon qui ne porte pas de t-shirt, uniquement un pantalon. J'écarquille les yeux en me repositionnant correctement afin de ne pas l'apercevoir.

Moi : Va te rhabiller, on est pas chez les putes.

Baji : Euh...

Moi : Si tu insinues le contraire, je vais te fracasser, ok ?

Baji : Tu peux être ma pute personnelle, tu s-...

Je me suis relevée comme une flèche. Je n'ai pas attendu la fin de sa phrase pour le pousser contre le mur. Je lève le bras en hauteur, prête à le gifler. Mais le brun affiche un sourire espiègle et m'arrête en prenant ma main en mouvement. Il emmêle nos doigts en me faisant un clin d'œil.

Baji : J'ai gagné, t'es venue par toi-même.

Moi : Je suis venue pour te foutre la tête dans le mur, rien d'autre.

Mon autre main se fait bloquer de la même manière. C'est frustrant, j'aime pas. J'essaie de me libérer de son emprise mais ça ne lui fait rien. Baji échange nos positions et c'est à mon tour de me retrouver contre le mur.

Moi : Lâche-moi. T'as intérêt à m'obéir sinon je te...

Baji : N'essaie pas d'avoir le dessus sur moi alors que t'en es incapable.

Moi : Tu m'auras pas comme ça.

Je ne montre pas que je suis sensible à sa provocation. J'ai bien évidemment envie de lui démontrer que ce qu'il dit est faux, mais je reste calme. Je me contente de le fusiller du regard en réitérant ma menace, encore une fois interrompue.

Baji : Ce ne sont que des paroles. Tu ne fais rien pour partir. Tu restes plaquée contre un mur avec un gars à moitié à poil devant toi. On dirait juste que tu es une soumise, prête à faire tout ce que je te demande.

S'il voulait m'énerver, c'est réussi, finalement. Par contre, je ne compte pas réagir comme lui l'a sûrement prévu. Je cogne mon genou dans son ventre qu'il n'a pas contracté. Sa surprise lui fait retirer ses mains des miennes. Je m'écarte et reprends ma place sur mon matelas.

Baji : T'aurais pas dû faire ça. Maintenant j'ai encore plus envie de te déranger.

Pour me le montrer, Baji s'allonge à mes côtés. Je lui tourne volontairement le dos en déplaçant mes affaires sur le sol. Je tente de recommencer ma lecture mais mes cheveux se font ramener en arrière. Je sens un souffle sur mon cou. Je serre les dents en essayant de ne pas bouger. Je veux rester de marbre et j'y arrive, si je fais abstraction des battements de mon cœur qui se sont amplifiés.

𝐋'𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐥𝐚𝐧𝐠𝐮𝐞𝐬 | 𝐁𝐚𝐣𝐢 𝐱 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant