50. Le quartier des forges

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Le quartier des forges était bruyant. Les ruelles étroites et souvent enfumées. Il y avait tout à la fois des gens travaillant les métaux et des gens travaillant la mécanique. Certains bâtiments étaient réservés à l'ingénierie, et certains entrepôts contenaient du matériel ou des matériaux pour la chimie.

C'est en passant dans une de ces petites ruelles exiguës et bruyantes que Dio éprouva un mauvais présentiment. Deux hommes barrèrent sont chemin. Il se retourna. Derrière lui deux autres hommes se tenaient à une distance respectable, mais menaçante. Tous, habillés de lin sombre et de cuir noir. Le même genre d'hommes qui les avaient poursuivi dans les montagnes jusqu'à Blanc-Port.

L'un des hommes devant lui prit la parole :

« Bonjour Dio le Dahu. Je m'appelle Michaël, je suis un ami de More qui est en relation avec Shakti des montagnes."

Michaël était grand et musculeux, brun aux yeux noirs, barbenoire de trois jours et crâne à peine moins rasé. Mâchoire très carrée, presque trop large.

"Messieurs bonjour. C'est une manière peu agréable d'être présenté, cela ressemble à une embuscade.

- La dernière fois que nos amis ont essayé de parler avec vous, ils ont eu des problèmes.

- Ceux qui nous tiraient des carreaux d'arbalète ? Oui certes. 

- Pourquoi ne pas nous installer sur les bancs de la place après cette ruelle ?

- J'en serai ravi. »

Michaël fit un signe de tête aux hommes derrière Dio. Ils s'éloignèrent et disparurent. Dio ne se fit pas d'illusion. Ils attendaient simplement à bonne distance. 

Michaël se tourna et invita Dio à le suivre sur la place. Son compagnon s'éloigna d'eux et alla s'asseoir sur un muret de pierre qui tournait autour d'un vieil olivier. Dio et ce Michaël allèrent quant à eux devant un banc, installé au bout d'une terrasse, qui donnait sur plusieurs quartiers en contrebas, dont le port. On voyait la mer. On sentait l'odeur des embruns mêlés aux odeurs de métal, d'huiles et autres produits de combustion.

« Je suis étonné de vous trouver ici, à flâner en ville. Votre amie, Shakti des guildes, a négocié des instruments de communication contre des informations à nous donner sur les Ombres. Pour être tout à fait transparent avec vous, et vous montrer que je suis bien qui j'annonce être, je vous prie de regarder mon visage attentivement. »

Michaël bougea ostensiblement la tête vers la droite, soulevant légèrement sa mâchoire. On voyait distinctement une cicatrice et un renflement.

- Vous êtes celui que mon ami Tio a envoyé au tapis avec un point américain.

- Oui. Croyez bien que j'en garde une certaine rancœur. Suffisamment pour ne pas supporter que vous ne nous donniez pas les informations que nous avons négociées avec sa dulcinée.

- Je suis au courant de cet accord. Pour tout vous dire, pour le moment je n'en sais pas plus que les gens de la ville. Les elfes de la cité haute avec qui j'ai parlé en savent moins que ce que je découvre ici en parlant avec les gens.

- Allons ! J'ai bien du mal à vous croire. Qu'avez-vous donc fait pendant toutes ces semaines là-haut ? du tourisme ?

- Oui en quelque sorte. J'ai découvert une culture étonnante, un mode de vie très apaisant.

- C'est passionnant semi-elfe. Donnez-moi quelque chose, je manque vraiment de patience.

- Je vous dis la vérité.

- Apparemment nous devons renégocier les clauses de notre accord, ou clarifier certains points.»


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