39. les arts sylvestres

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La nuit était tombée, Cryo attirait Dio vers une Tour qu'il fallait atteindre par des arches passant au-dessus de grands dômes sombres sous lesquels de grands jardins et de vieux arbres s'épanouissaient. Ils chuchotaient depuis un moment, se faufilant comme... des ombres.

« Où allons-nous ?

- Par-là. » Elle désignait la structure rigide interne de la tour.

- Par-là ?!

- Ben oui, tu croyais qu'on n'allait pas s'entraîner aujourd'hui ?! »

Elle se mit à rire.

« Euh... je pensais dormir.

- Tu vas voir, Il n'y a que les elfes de la forêt bercée qui s'entraînent comme cela, nous ne le montrons pas. Il est indispensable que tu t'entraines. Nous avons des manières de nous déplacer furtivement que je te propose d'apprendre.

- Furtivement.

- Oui. Pour cela tu dois entrainer ton corps, ton souffle et ton esprit. »

Elle entra dans une alvéole et s'accrocha à une sorte de... de... quelque chose entre une poutre et une branche, ou une poutre et du cartilage, ou une poutre et du coquillage. D'ailleurs l'assemblage de la structure avait quelque chose de ... de vivant ?

« C'est parti mon cher ! »

Elle s'élança et monta au-dessus de la barre aisément. Dio sauta légèrement pour attraper la barre et s'élança lourdement. Heureusement qu'il avait pu sauter un peu pour monter par-dessus la poutre. Il mit un pied sur une excroissance dans la structure au-dessous de lui, ce qui lui permit de poser son second pied et s'élancer sur la poutre. S'aggripant à la poutre suivante, il s'assura de son équilibre et leva les yeux. Cryo avait déjà pris une avance de plusieurs mètres. Il regardait ses jambes longues et fines.

« Tu as la mâchoire qui tombe ! lambine pas on a pas toute la nuit ! »

Dio se sentit bête et défié. Il sentait bien que malgré son apparence elfique, il allait souffrir.

« Jusqu'où monte-t-on ?

- Regarde là-haut ». Elle désigna une ouverture dans la structure où l'on voyait poindre les étoiles.

« Là-haut ! »

Elle rit de plus belle.

« Oui ! Et le plus silencieusement possible s'il te plait »

Dio comprit à ce moment qu'il ne pourrait pas se plaindre ni renoncer à l'ascension. D'ailleurs l'idée même de descendre ne lui plaisait pas non plus. Il commença à monter lentement, essayant petit à petit de gagner en rapidité, mais glissa plusieurs fois. Cryo, plus haut, s'arrêtait pour le regarder, accroupie sur une poutre, dans une position qui la rendait jolie comme tout mais que Dio n'avait pas le temps d'admirer. Lui luttait pour ne pas trop souffler fort. La sueur montait à ses pores, petit à petit ses muscles devenaient douloureux. À mi-chemin il fit une pause. En la regardant il lui fit un signe d'épuisement. Elle redescendit vers lui.

Arrivé sur sa poutre elle s'accroupit à sa hauteur et l'embrassa sur les lèvres en susurrant :

« Bravo, courage, ça deviendra facile, tu verras »

Il fut pris d'une bouffée de chaleur qui le submergea, ses joues le brûlait, la joie illuminait son esprit, son désir de l'embrasser lui donnait des ailes.

Elle repartit plus rapidement encore. À certains moments on aurait dit une gymnaste. Clairement elle voulait lui montrer ses capacités en en faisant plus encore. Elle pouvait s'élancer en tournant autour d'une barre et se tenir à la verticale sur les mains sans bouger avant de reprendre sa montée comme si de rien n'était.

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