3.47

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Tio et Dio s'arrêtèrent devant la porte 47. Sans surprise, elle était ouverte.

Une pièce Carré avec une fenêtre ouverte donnant sur la rue et laissant entrer un froid glacial. Un grand lit à baldaquin avec une paillasse épaisse, une couverture pliée sur une petite table, un évier et une jarre pleine d'eau. Des murs en bois et en pierre.
Dio verrouilla la porte avec la clef laissée côté chambre.

Tio alla prudemment fermer la fenêtre et tirer les tentures. La luminosité baissa sensiblement. Alors doucement un pan du plafond s'abaissa comme un pont-levis. Des marches apparurent sur la face cachée.

Les deux amis se regardèrent avec étonnement. Ils montèrent prudemment jusqu'à l'étage, puis l'escalier revint à sa position initiale dans un bruit sourd.

La chambre 47 était inoccupée.

La pièce qu'ils découvraient pour la première fois était une toute petite chambre sans fenêtre, éclairée par une lampe au plafond, avec un lit une place, Trois chaises ; un bureau avec un ordinateur portable sur lequel défilait des images du couloir et de la chambre en dessous d'eux. Il y avait aussi quelques autres appareils électroniques, un vieux livre de Nietzsche aux pages gondolées par l'humidité : Par-Delà Bien et Mal ; Une Tasse de Thé fumant.

Dans le coin opposé de la pièce un poêle à bois dont les carreaux rougeoyaient, étouffait les crépitements de la braise. Quelques buches et une casserole d'eau gisaient sur le sol. L'odeur de la fumée était agréable. Il faisait chaud et cela faisait du bien.

Le rouge monta aux joues des deux hommes, la chaleur oui... et l'émotion de voir leur chère amie : Shakti.

Une belle jeune femme brune au visage fin, des cheveux noirs de jais, lisses, une bouche pulpeuse, de grands yeux marron en amande. Une métisse afro-asiatique, aux formes pulpeuses accentuées par un blouson en cuir et un pantalon de cuir, des bottes noires de randonnées avec des chausses. Un pull noir à col roulé. Un glock 21 accroché à la cuisse gauche. Et un poignard accroché à la cheville droite. Oui un vrai cliché, beau à regarder, et excessivement douée pour remettre en état du matériel informatique ancien. Les deux hommes aimaient profondément celle qui était la fille du « chef dans la montagne ».

Elle tomba dans leur bras serrant chacun d'eux avec amour. Ces deux sales gosses, presque frères, jouant habituellement les beaux ténébreux, avaient encore une fois des étoiles dans les yeux, comme des adolescents troublés, ils laissèrent l'étreinte se prolonger.

De près les deux jeunes hommes n'avaient pourtant pas a priori de liens de parenté. Certes ils avaient la même musculature, faisant les mêmes sports de glisse et de combat, partageant leur temps depuis peu dans l'étude de la civilisation effondrée.

Tio le beau brun ténébreux aux yeux bleus avait la peau tannée par le soleil des montagnes. Son visage avait des traits légèrement asiatiques et vaguement elfique. A peine plus grand que Dio il avait toujours un mouvement nerveux à peine perceptible des mains, signe qu'il pensait ou analysait rapidement une situation.

Dio, le blond aux cheveux ébouriffés, bronzait mal et rarement, il gardait un visage très pâle, des yeux bleus de fauve qui parfois s'échappaient dans on ne sait quel monde imaginaire. Lui aussi avait des traits vaguement elfiques.

Voilà à quoi ils ressemblaient quand ils n'étaient pas affectés par une métamorphose qu'ils ne comprenaient pas et dont ils ne contrôlaient pas le processus, mais dont ils connaissaient le déclencheur principal.

Shakti dit avec chaleur :
- Oh vous m'avez manqué, je me suis inquiétée ! Il y a des activités électroniques anormales depuis que vous êtes partis, c'est pour cela que je n'ai pas répondu à votre appel. Vous avez envoyé des messages ?
- Oui un sms, dit Tio. Elle le regardait :
- Ça craint. Il a peut-être été intercepté.
- T'es un peu parano quand même coupa Dio en désignant la chambre et la trappe avec escalier.
- T'as pas idée ! Tio reprit :
- Alors il faut vite aller se prendre le Renifleur entre quatre yeux et déguerpir. Ce salaud a mis à nos trousses des hommes qui ont essayé de nous faire la peau !
- Quoi !? ce n'est pas son genre.
- Qui d'autre ?
- Alors c'est peut-être trop tard, il faut partir.
- Mais personne n'est là, ils auraient déjà défoncé la porte, lança Dio.
- Oui peut-être, mais alors quoi ? Il faut en avoir le cœur net. On devrait y aller maintenant.
- Non d'abord... Si tu nous montrais à quoi ressemble cette relique !!?

Dio se souvint d'un seul coup de l'objet et ouvrit sa sacoche et en retira l'objet brillant qu'il posa sur le bureau.
Shakti alluma un objet connecté à son ordinateur portable, une sorte de plateau de verre tournant avec plusieurs capteurs tenus par de petits bras de métal articulés.
- Analyse et Scanner 3D, on le vend mais on conserve le maximum d'informations.

Ils regardèrent avec étonnement l'objet ancien pour lequel on leur avait tiré dessus.

Beyond 42Où les histoires vivent. Découvrez maintenant