DARK MERCENARY

XLVI- Z'est zadultes.

Les gens s'en vont mais la façon dont ils sont partis reste. 

-Extrait de "lait et miel" de Rupi Kaur-

***

-Khalis-

Ça fait deux jours qu'on est rentré à Madrid. Et ça fait deux jours que je ne dors pas. J'ai honte. J'ai fait la plus grosse bêtise de ma vie. Et ça n'en valait pas la peine.

Surtout quand ça fait deux jours que Ayden ne m'adresse pas la parole.

Le seul moment où j'arrive à respirer c'est le soir où il vient dormir dans mon lit.

Il colle Mia comme une sensu et quand elle n'est pas là c'est soit Lyvann soit Mickael.

Je tente souvent de me faire une place mais il fait comme si je n'étais pas là.

La preuve : j'arrive dans le salon alors que tout le monde est sur ma table ovale Armani. Mia nourrit Ayden.

- Laisse-moi faire, lui demandais-je.

Elle m'assassine du regard en me balançant presque la fourchette et le plat de coquillette au fromage. Je souffle et m'assis à la place de Mia qui est partie rejoindre Lior.

- Allez, on mange ?

- Je veux Mia pas toi, répondit-il froidement.

Ça peut paraitre étrange mais c'est la première phrase qu'il m'adresse depuis deux jours. Mais sa froideur me fait penser à sa mère. Celle que j'ai déçu.

- Je n'ai plus faim de toute manière, reprit-il.

Ok super.

- Ayden ... parle-moi.

Je n'en peux plus de cette situation.

- C'est ce que ze suis en train de faire.

Le portrait craché de sa mère.

- Dis-moi ce que tu ressens, pourquoi tu me fais la tête ?

- Parce que tu me sépare de maman alors qu'elle était amoureuse de toi et un amoureux ne fait pas ça !

Sa déclaration me fait froid dans le dos.

Elle m'aimait ...

J'ai du mal à respirer.

- C'est ce qu'elle t'a dit ? demandais-je.

- Tu ne mérites pas que je te réponde.

J'ai déjà dit qu'il était comme sa mère ?

- Mange et après je vais t'expliquer.

Il me prend la fourchette des mains et mange tout seule.

Une fois que c'est terminé je le prends dans mes bras et nous monte à l'étage. Une fois dans ma chambre je nous allonge et éteint les lumières.

Il s'éloigne un peu de moi mais reste près quand même.

- Je suis très fâché contre toi, déclare-t-il.

Pareil mec tape là !

- Je comprends.

- Tu as fait du mal à ma maman.

Rien que cette petite phrase suffit à me retourner l'estomac. Je vais passer pour une pleurnicharde mais je craque. Je fonds en larmes.