Je m'étais levé tôt ce matin car je voulais rénover un peu mon mobilier et la déco de ma maison. En ouvrant doucement les yeux, j'avais vu quelque chose scintiller dans l'obscurité de ma chambre. C'étaient les lettres rouges de mon radio-réveil qui s'étaient mises à clignoter. Le son suivit. Les premières notes de La vie qu'on mène de Ninho sonnèrent. Il était six heures du matin, et j'avais prévu une alarme pour cette heure-là. Je me levai de mon lit à ressort, sortis de ma chambre, puis, l'esprit encore embrumé, je me déplaçai jusqu'au salon. Aujourd'hui, c'était samedi, un jour ordinaire. Pourtant il allait sûrement être bien rempli, en raison de la tâche que je m'étais promis de faire.
Tout en essayant de bien me réveiller, je m'assis dans le grand canapé gris, qui était bien un des seuls meubles présents dans la pièce. Devant moi, un mur blanc. Tout blanc, sans rien, à part une télé. Ce que j'appelais « salon » était alors une pièce, lumineuse bien sûr et assez grande. Mais elle était seulement occupée par ce canapé gris pouvant accueillir quatre personnes maximum, deux armoires noires assez sobres et une table basse. J'avais comme l'impression que mes parents avaient acheté le moins de choses possibles. Quels radins ceux-là. Et ce n'était pas tout ! Ma mère, elle, était une inventrice renommée, demandée par quasiment toutes les entreprises de l'aéronautique. Elle surpassait de loin tous les types d'intelligences artificielles que l'on avait pu créer. Elle était l'allégorie-même de l'intelligence. J'arrivais à tenir une conversation avec elle, mais des fois, oula, il fallait s'accrocher. Et c'était grâce à son ingéniosité qu'elle avait eu un large éventail de possibles métiers. Elle avait choisi de travailler à la NASA. Tiens tiens je ne sais pas pourquoi elle avait décidé de faire ce choix. A cause de l'argent qu'elle y gagnerait peut-être.
Mon père, quant à lui, était un homme d'affaires, un vrai. Il parcourait littéralement le monde à la recherche d'argent. Je vulgarise le truc parce qu'à moi, l'argent ça ne me parle pas. Selon moi, la plus grande richesse de l'humanité c'est l'art. Et je trouve cela incontestable. Mon père favorise la consommation. Et bah moi je favorise la création, et si je puis dire, la sublimation de la beauté. Un billet de cinq cent euros peut acheter une œuvre d'art. Certes. Mais ce billet n'a pas d'âme, il est l'esclave de notre main qui le donne au vendeur. Qui sait ce qu'il devient après... Va-t-il servir à construire une tour ? Payer un tueur à gages ? Financer un projet de restauration de la forêt ? Ou bien sera-t-il utilisé par mon père pour faire encore plus d'argent ?
Tout en prenant un paquet de céréales dans l'une des armoires noires, je me souvins de la fois où je leur avais demandé pourquoi ils ne dépensaient que sobrement leur argent, alors qu'ils étaient riches. Ils ont alors pris des airs de grands seigneurs à qui un paysan s'adresserait. Pour qui s'étaient-ils pris ? A cette époque-là, je n'étais qu'un enfant et leur mépris avait été assez décalé. Ils m'avaient ensuite regardé, sondé afin de voir pour quelles raisons je posais la question. Je pense qu'ils ne virent que de la curiosité dans mes yeux naïfs d'enfant. S'ils avaient espéré voir de l'ambition ou de la cupidité, je leur dirais bien d'aller voir en enfer où ces attraits menaient. Puis ils m'avaient répondu. Ils m'avaient dit que cet argent, qu'ils ne dépensaient pas, était utile à des projets d'avenir. Carrément ! Ces mots étaient grandiloquents. Et en y pensant bien on voyait que ces paroles n'avaient pas beaucoup de sens, vu qu'on ne savait jamais ce que l'avenir nous réservait. Ils disaient créer une dynamique, une énergie qui aidait le monde à aller mieux. Ils démontrèrent qu'ils faisaient des sacrifices pour que d'autres personnes puissent dépenser leur argent. Mais donc, c'était un cercle vicieux, l'argent leur revenait toujours finalement. La richesse un altruisme? Hmm dur à dire... Je m'étais alors étonné. J'avais demandé si être riche était un sacrifice. Ils avaient soupiré et dit que oui, car c'était beaucoup de responsabilités. J'avais 9 ans et j'avais alors vu mes parents comme des héros. Ça n'était plus vraiment le cas. J'avais 16 ans et je voyais bien que mes parents étaient ambitieux et cupides. Ils étaient plus occupés à poursuivre la gloire et des sous plutôt qu'à éduquer leur fils unique. En effet, avec leur métier, ils voyageaient beaucoup et j'ai souvent été seul. Dans cette grande maison vide.
VOUS LISEZ
VS le tableau
FantastiqueC'est d'abord étonnant, puis bouleversant, et alors effrayant. Luke se retrouve au milieu de péripéties décoiffantes. Il ne sait plus ce qui est réel. Il agit mais sans penser. Il essaie de comprendre. Oui, débarquer dans un univers parallèle ça n'e...