Je fis un drôle de rêve. J'errai dans la jungle quand soudain les arbres tombèrent tout autour de moi. Un katana se fraya un passage dans les branches, se présenta face à moi, entouré d'une aura violette et déclara :
« Luke il est temps d'agir, l'heure est venue pour toi de t'exclamer en tant que Pissotroum.
-Ah toi au moins tu dis mon nom. Mais je sais pas du tout de quoi tu parles là.
-Je vais t'aider. »
Sur ces paroles, la lame du katana se mit à vibrer violemment. La lueur violette qui l'entourait se fit plus intense et dans un éclair de lumière blanche, je vis qu'un morceau de la lame du katana se détacha. Ce morceau flotta vers moi et puis se glissa dans ma poche.
« Voilà, libère-toi de tes chaînes à présent et viens récupérer ton pouvoir. »
Sous mes pieds apparut de l'eau, qui se mit à tourbillonner. Je fus aspiré et les dernières paroles que j'entendis avant de me réveiller furent : « TU ES LA SOLUTION ! ».
Je me réveillai brusquement dans ma paillasse de condamné. J'entendais encore l'écho de mon rêve. Le soleil pointait à travers la fenêtre de la cellule. C'était le petit matin. La journée en tant qu'être vivant s'annonçait courte et je compris enfin la gravité de ce qui allait m'arriver. Désespéré, je me jetai sur les barreaux de la cellule criant à la liberté. Jack et Aidu en furent réveillés. Il n'y avait plus aucune solution à notre situation apparemment. On viendrait bientôt nous chercher et nous n'avions pu faire aucun plan d'évasion. Brusquement je pensai à mon rêve qui me disait que j'étais moi-même la solution. Pris d'un doute extravagant, je plongeai ma main dans ma poche. J'y sentis quelque chose de pointu ! Et j'en sortis une petite lame, entourée d'un faible aura violette ! Peu d'espoir en apparence tout de même mais c'était mieux que rien. Je pensai alors à deux solutions : une me servir de la lame comme d'une arme contre les geôliers et soldats; et deux, une solution certes plus longue mais aussi plus discrète: scier les barreaux de la fenêtre. J'optai pour la deuxième option parce que, vu mon succès hier au combat, il me fallait faire profil bas quant aux attaques armées. Plein de fougue, je dégainais ma lame (qui proviendrait donc, si mon rêve était vrai, du katana magique). Avec des yeux ahuris, mes camarades d'infortune me virent commencer à limer les barreaux.
J'entendis un écho de pas qui se dirigeait vers nous. Aussitôt j'accélérai la cadence dans une dernière tentative désespérée. Heureusement, aussitôt, Jack me couvrit en déclenchant une bagarre contre Aidu, qui n'avait rien demandé. Il comprit que c'était une diversion, alors, il joua le jeu. Les geôliers ouvrirent les portes et prirent leur taser à la main pour calmer les lutteurs. Ils n'eurent pas le temps d'appuyer sur la détente : la grande main verte de Jack s'était abattue sur eux. Soudain, les barreaux cédèrent. Je criai : « Vite ! » car déjà une brigade de gardes accourrait. Précipitamment nous passâmes tous trois par la fenêtre (Jack plus difficilement mais on réussit tout de même à s'échapper à temps). Le camp était maintenant tout agité malgré le matin pointant. Jack, Aidu et moi courûmes à une vitesse folle pour nous échapper du camp. Avant qu'on puisse engager le combat contre nous, nous disparaissions au loin. Normalement, nous étions sur le point d'être tirer d'affaire. Sauf que ça portait malheur de penser ça.
Une explosion nous souleva du sol et fit par-ailleurs soulever le sol aussi. Une gerbe de goudrons nous tombait dessus et nos oreilles sifflaient. Apparemment on avait employé les grands moyens pour nous anéantir. Nous atterrîmes lourdement au milieu d'un tas de gravats. J'entendis alors un grand cri : Jack saignait. Aidu semblait avoir enfin repris ses esprits et déjà il arrachait un bout de sa tenue pour en faire un garrot sur la jambe de Jack. Il avait effectivement mal atterri. Sinon, à part ça, il y avait plus de peur que de mal. Une autre explosion retentit alors à quelques mètres de notre position. Un grand souffle d'air et de fumée nous projeta au loin. Nous ne voyions que cendre et fumée. Cette fois-ci quand nous fûmes retombés sur le sol, et même je dirai projetés sur le sol, nous perdîmes connaissance. Une fois encore, une des mes pensées nous avait porté malheur. Ma dernière réflexion avant la perte de connaissance...
Aïe. Aïe. Aïe. On me donnait des coups de partout. Je me réveillai en sursaut. Je m'attendais à me trouver sur une place, roué de coup pour le spectacle. C'était presque pareil sauf que c'étaient des enfants qui me donnaient des coups de bâton. En fait ça n'était pas tout-à-fait des enfants, on aurait plutôt dit des extraterrestres. J'étais la tête à l'envers, pendu par les pieds à un arbre. Un arbre solide, car il supportait aussi le poids de Jack et Aidu sur la même branche. Tous deux dans la même situation que moi.
« Zouffi », entendis-je dire.
Les enfants à la peau bleue se dispersèrent en piaillant, apparemment satisfaits. Une des créatures aux yeux rouges, aux pattes sveltes et à la peau bleu foncé avait dit cet ordre. Celle-ci semblait être un adulte mâle car une barbe blanche pointait à son menton charnu. Il m'adressa la parole dans une langue inconnue qu'il me semblait avoir déjà entendue. Pourtant je n'y comprenais rien. Il partit en disparaissant tellement il partit vite. Puis, quelques minutes après, je vis qu'il ramenait une louve humanoïde. Oh non, Chiara ! Et les créatures étaient sûrement des bleuets, sauf qu'eux avaient la peau bleu foncé au lieu d'une peau bleu pâle.
« Comment on se retrouve Pissotroum? Maintenant que tu es en difficulté tu seras peut-être plus apte à m'accorder une alliance, n'est-ce pas ?
-Je voudrais d'abord savoir dans quel camp tu es.
-Je suis du bon côté, tu n'as que ça à savoir. Bon d'accord je vais être honnête avec toi finalement : je suis dans le camp d'Obnut...
-Parfait.
-Pardon ? Tu as changé de camp?
-Ensemble on va pouvoir combattre contre le vrai ennemi. Tu m'as l'air hautaine mais avec un bien meilleur fond qu'Obnut. J'accepte l'alliance. »
J'avais dit ces mots avec le plus de confiance que je pouvais imprimer à mes mots, malgré mes redoutables craintes. Ainsi, cette alliance était un grand avantage stratégique pour réussir à voler le katana magique, pour me libérer de la corde qui pendait à l'arbre et pour avoir de quoi combattre les Créateurs. Mais vu l'omniprésence des Créateurs dans n'importe quel camp je voulais m'assurer que Chiara n'était pas des leurs. Il me fallait mieux la connaître.
Aidu, Jack et moi tombâmes lourdement sur le sol. Cette petite chute réveilla des blessures dûes à l'explosion. Jack ne put retenir un cri de douleur. Chiara comprit alors que nous étions blessé et elle dit :
« Il va falloir vous réparer on dirait. Et après je veux tout savoir, pourquoi vous avez atterri sur la pelouse d'une maison du village de mes petits bleuets du nord, et puis tout le reste. »
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VS le tableau
ParanormalC'est d'abord étonnant, puis bouleversant, et alors effrayant. Luke se retrouve au milieu de péripéties décoiffantes. Il ne sait plus ce qui est réel. Il agit mais sans penser. Il essaie de comprendre. Oui, débarquer dans un univers parallèle ça n'e...