Chapitre 48-Le mystère des arènes de combat

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     Vous savez quoi? Je m'en contrebalançais que Louane soit la fille d'Obnut. C'était un fait OK, mais ensuite je n'en avais foutrement rien à battre de son statut. Elle avait tué des gens, tout comme moi. Depuis, nous étions dans l'impossibilité de nous juger. Ça n'était juste pas possible!Pour cela il nous faudrait sonder l'intérieur de l'âme de l'autre. Louane et moi savions pertinemment qu'aucun de nous deux n'avait perdu la boule. Nous étions restés fidèles à nous-même, malgré les dures épreuves que nous avions traversées.

     Quant à mon rôle de Pissotroum, je dis à Louis IX que j'imaginais que je retournerai à ma vie normale. Il me contredit aussitôt. Soi-disant, j'étais maintenant le "garant de la Paix et de l'union de deux mondes". Bon. Apparemment, je ne pouvais plus me permettre d'être quelqu'un d'ordinaire. J'étais l'Élu. Rien que ça. Et j'avais encore un rôle à jouer. Et l'un d'eux concernait un lourd secret que l'on venait de découvrir en creusant un peu dans les affaires des Créateurs. En effet, il y avait encore du beau monde derrière ces Puissants, à présent quasi tous morts. Et ces gens étaient mécontents que les tyrans soient morts. La politique du monde artistique était mal. Obnut avait joué son rôle à la perfection. Il avait renforcé la puissance militaire et économique du monde artistique, redorant son image un peu ternie avec le temps. Cependant, il avait négligé le côté humain et culturel de son métier...

     Notamment avec le système des arènes de combat, qui profitait aussi aux Créateurs. Des fois, j'avais presque l'impression qu'Obnut était allié aux Créateurs. Sauf que pas du tout, les Créateurs étaient bien pires et puis ils s'étaient fermement opposés aux forces d'Obnut, lors du combat final officiel.

     D'abord, il faut que je m'explique un peu sur les circonstances de la découverte de ces fameuses arènes de combat. Déjà, elles n'étaient pas si secrètes parmi les bandits, elles étaient même assez célèbres chez tous les membres de la pègre des bas-fonds. Généralement, les bandits sont du côté des puissants dictateurs, parce que ceux-ci les employaient grassement en tant que mercenaires ou bien utilisaient à foison leur contrebande et leurs petits commerces illicites. Les règles qui changent c'est le paradis pour les délinquants. Malheureusement, maintenant, les autorités étaient perdues par rapport à qui était qui, puisqu'à vrai dire les prisons actuelles étaient remplies de criminels, violeurs, meurtriers, voleurs mais aussi de simples opposants à Obnut. Et tout ceux qui voulaient sortir se revendiquaient en tant que membre de la résistance à Obnut. Ça faisait pas mal de monde.

     Alors, nous les testions. L'un des tests était de savoir s'ils connaissaient l'existence des arènes de combat. Nous, nous étions tombés dessus par-hasard, en explorant les souterrains du donjon d'Obnut. On ne s'attendait pas du tout à trouver ces arènes sous terre. C'était un truc énorme! Nous étions tombés sur un lourd secret. Nous infiltrant, on avait découvert avec horreur les combats bestiaux qui y était livrés. C'était des combats à mort contre des créatures fantastiques, des monstres ignobles, des animaux sauvages et bien affamés ou encore des barbares colossaux. Ça avait été la folie, quand nous sommes arrivés dans les immenses salles où rugissait la foule. Nous avions alors encore rondement mené une bataille contre le crime. Un bataillon avait suffi, contre les agents de sécurité, rapidement vaincus. La population, alors présente, s'était enfuie pour la plupart mais quelques uns avaient été arrêtés et nous les avions interrogées comme il se doit. Beaucoup de personnes de la haute bourgeoisie étaient présentes, pour s'enrichir encore plus grâce aux nombreux paris. Il y avait aussi beaucoup de jeunes, venus tenter leur chance. C'était en quelque sorte le poker du coin. Hmm, je crois bien que je préférais le poker, et de loin. Le sang dans le sable de l'arène, très peu pour moi.

     En fait, les arènes de combat étaient la source de profit principale des Créateurs et d'Obnut, pour financer sa puissante et grande armée. De plus, les arènes permettaient de calmer les ardeurs du peuple. En effet, on y sacrifiait des résistants, en les droguant. Un seul d'eux avait survécu. Il fallait être surhumain pour faire ça! Il s'agissait du père de JB: Patrick. Un héros aux yeux de tous, qui avait causé bien du souci au gouvernement d'Obnut. Il avait été adulé par le peuple, et le tuer aurait fait de lui un martyre. Alors, ils l'ont laissé faire un bon nombre de combats. Le stade était plein à chacun de ses combats. Ainsi, il avait continué à survivre, même après avoir affronté un dragon rouge, la pire de toutes les créatures. Après tout, il faisait faire des bénéfices considérables à Obnut et aux Créateurs, donc ceux-ci l'avaient laissé vivre. Par un geste de bonté, disaient-ils. Patrick était le premier gladiateur à survivre autant de temps aux combats mortels des arènes. De ce fait, certains disaient qu'il était immortel, à l'épreuve de tout.

     Jusqu'au jour où il mena une rébellion des gladiateurs. Première défaite d'Obnut. Seulement dans un premier temps, parce qu'après, sept hommes mystérieux étaient venus combattre la cinquantaine de guerriers rebelles et les avaient décimés à eux-seuls. On parlait de mages...mais il ne faisait aucun doute quant à leur identité: il s'agissait bien sûr des Créateurs. Aucun renégat ne survécut à ce carnage. La puissance d'Obnut avait été redorée. Cependant, des années sombres suivirent cette événement. Les arènes de combat étaient vides. Ainsi, la cité d'Obnut connut une longue période de famine, suivie d'une épidémie de choléra. Puis, la guerre était arrivée, apportant son lot de mort mais aussi de prisonniers, pouvant combattre dans les arènes de combat. On ne les droguait plus. Les combats étaient alors de plus en plus sanglants. L'Empire d'Obnut revint à une richesse convenable.

     C'est fou que la guerre dépendisse autant de bénéfices de simples arènes de combat. Celles-ci représentaient des combats sauvages, qu'on appelait encore "sport" dans le village, qui avaient permis de financer l'armée d'Obnut. C'était fou, et pourtant je n'étais pas au bout de mes surprises...

     En effet, on mena une enquête plus approfondie. Et on amena une trentaine de traîtres devant le tribunal. Je vis alors...mon père? Quoi! Pas possible. Il connaissait le monde artistique alors? Impossible. Il devait s'agir d'une grossière erreur. Mon père était innocent. Il n'aimait que l'argent, sûrement pas le crime. Quoique des fois les deux sont liés. Non, je refusais d'y croire. Mon père était normal bordel! La suite du procès me prouva pourtant le contraire.

     J'entendis des choses scandaleuses.

     Improbables.

     Choquantes.

     Jusqu'à l'aberration.

     Pourtant, les juges ne mentaient jamais.

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