A présent, j'avais un autre problème plus important à traiter. Bon certes je venais de perdre une potentielle arme fatale contre mon ennemi. Un pur outil magique. Pourtant cela ne me bouleversait pas plus que ça. Dans ma tête je me préoccupais surtout du sort de mes amis. Je n'avais pas pu suivre leur progression, je ne savais rien sur le lieu où ils pouvaient être. Brusquement séparé d'eux, jeté dans une prison, le sort ne m'avait pas été très favorable. Ni pour eux j'imagine. Mes pensées étaient alors entièrement tournées vers eux. Comment j'allais faire?
Je me mis alors en route après de longues recommandations bienveillantes de la part des tortues. Celles-ci avaient vraiment une énergie positive que j'étais fier d'avoir protégé. La fête, vous avez pu le comprendre, avait été bien arrosée et je ne comptais plus les mercis que j'avais reçu. Mes amis comptaient. Moi j'avais des pouvoirs insoupçonnés. En conclusion, je comptais pour mes amis aussi. Bien que je me plaisais bien chez les tortues, je résolus de trouver mes camarades (en espérant qu'ils avaient pu s'échapper de prison comme moi). J'avais raconté ma pénible expérience en cellule aux tortues. Elles s'étaient tues, elles avaient été touchées par mon histoire mais m'avouaient qu'elles ne connaissaient pas de prison de la sorte. Elles m'avaient alors conseillé de voir au niveau de la fameuse Cité de l'Espoir que j'avais vu. Elle s'appelait exactement comme ça! Bien heureusement pour moi, le métro avait été remis en service après l'attaque des troupes d'Obnut. Je pouvais ainsi éviter un contact (qui ne prévoyait rien de bon) avec les criminels locaux, en passant notamment par les rails. Je n'avais pas envie d'avoir un hobby tel que le combat de rue. A la limite, faire de la boxe je veux bien mais si t'ajoutes un couteau c'est moins sympa. Peut-être que ce n'était que de fausses idées, mais j'avais pris sérieusement la menace de Hideaki d'avant vis-à-vis de Jack.
En revanche, le métro n'était pas l'espace le plus sécurisé de la ville. Il n'y avait pas de criminels dans le wagon mais je voyais par les vitres des bouts de métal voler : comme si le métro se désagrégeait. Un peu flippant. Tandis que ce serpent de métal visiblement en pleine mue fonçait à toute vitesse dans les souterrains, les rails obliquèrent subitement vers la droite. Le métro tapa contre les parois du souterrain, la porte de mon wagon s'arracha et disparut dans l'obscurité. Euh c'est moi où ce métro n'était pas vraiment de bonne qualité. Les tortues m'avaient dit que c'était cool parce que l'on voyait du paysage. C'est sûr que maintenant, sans porte de wagon, je le voyais bien ce paysage. Belles cavités souterraines. Désormais, je sentais le vent s'engouffrer à l'intérieur du métro. J'avais froid. Le métro sortit enfin de sous-terre mais je ne fus pas ébloui par la lumière, car il pleuvait. Jusque là ça allait. Mais brusquement le métro s'inclina vers l'avant et je me tapai le crâne contre une barre. Étourdi et paniqué, je rampai sur le sol pour atteindre une sortie. Je m'accrochai à un siège pour ne pas être emporté vers l'avant de la rame de métro, lequel était presque à la verticale. Dans une position précaire, j'essayai de me glisser vers la sortie quand tout-à-coup je vis une eau boueuse qui montait vers moi à toute vitesse. Aïe aïe ça devenait chaud pour mes fesses ! Je me balançai d'avant en arrière, d'avant en arrière, l'eau toucha mes chaussures, d'avant en arrière, le clapotement bruyant de l'eau m'appelait vers la mort et soudain je lâchai tout. Mon idée avait marché! En me balançant, j'avais réussi à me propulser à travers les portes du véhicule inondé. Cependant j'eus voltigé avec la joie de la libération pendant à peu près 4secondes avant de tomber subitement dans l'eau ! Je vis le métro sombrer dans cette immensité d'eau, sûrement créée à cause des inondations. Et moi j'étais dans la mélasse, autrement dit j'étais au beau milieu d'une étendue d'eau secouée par des remous et j'étais tiré vers le fond par mes habits mouillés. N'ayant d'autres choix, je me mis à nager, nager, tout droit, vers la terre ferme (que je ne voyais pas encore). En brasse, je faisais ces mouvements que je maîtrisais tellement dans une piscine à température raisonnable et vêtu d'un maillot de bain. Une seule pensée tournait dans ma tête : «Où est la terre ? Nage, tu y arriveras. ». En boucle je me disais ça. Je m'essoufflais. J'entendais le battement de mes tempes dans mes oreilles. Ce sang qui venaient gorger mes muscles d'énergie. Petit-à-petit je voyais des points noirs danser devant mes yeux. Je faillis même m'écrouler de fatigue dans l'eau trouble. Mes muscles me brûlaient. J'étais toujours plus attiré vers le fond. Et je nageais, je nageais, toujours tout droit. Oh ! Terre, terre, hourra ! Quel fut mon soulagement ! J'en oubliai de respirer. A bout de souffle, je crachai une trombe d'eau. Allez, courage ! Plus que 50 m avant que mes poumons se transforment en aquarium. Quand je posai un pied sur la terre, je me hissai encore quelques mètres au-dessus du niveau de l'eau et je m'évanouis.Juste comme ça, sans autre forme de cérémonie.
Ah, la la! J'ai l'impression de m'être évanoui tellement de fois. Une vingtaine de fois au moins! Il faudrait que je tienne le coup un peu mieux quand même ! Pour cet évanouissement-là, je ne me réveillai pas dans un nouvel endroit et tout le bazar avec. Cette fois-ci, ma conscience m'interpella et je fis un rêve. J'étais dans un château avec un tas de gens; Des nobles, des princesses, des écuyers, des paysans, des rois circulaient autour d'un grand banquet. Soudain un dragon apparut au-dessus du château et plongea vers la pauvre population. Après avoir saccager un peu par-ci par-là, le dragon s'assit sur son saccage, alors je fonçai le combattre avec mon épée. Je sautai des murailles où je me trouvais, en faisant un petit double salto au passage et j'arrivais devant le visage du dragon. J'étais en tenue de chevalier et me sentais ainsi charismatique. On se regarda au fond des yeux et chacun notre tour nous assénions un coup à l'autre. Donc, nous étions à égalité et nous nous fatiguâmes petit-à-petit avec les blessures que l'on s'infligeait, ainsi qu'avec l'exercice que l'on faisait. Alors un loup, un seul, vint saccager et prendre les restes de la bataille. Les survivants et les richesses du banquet furent emportées par lui. Il finit par nous tuer moi et le dragon. Je me réveillai soudain en sursaut avec l'image d'un loup me sautant à la gorge. Un frisson me parcourut, j'avais comme l'impression que ce rêve était significatif. Mais je n'essayais pas d'y penser parce que sinon ça voudrait dire que je mourais à la fin. Et ça c'était pas cool !
VOUS LISEZ
VS le tableau
ParanormalC'est d'abord étonnant, puis bouleversant, et alors effrayant. Luke se retrouve au milieu de péripéties décoiffantes. Il ne sait plus ce qui est réel. Il agit mais sans penser. Il essaie de comprendre. Oui, débarquer dans un univers parallèle ça n'e...