Chapitre 43-Le combat après la fête

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     Je disais donc que nous étions en train de marcher dans la forêt du Sud. Les divers dangers, auxquels j'avais dû faire face, se cachaient, intimidés par notre puissante armée. Nous marchâmes deux heures durant, et j'eus le temps de me ressourcer pour la bataille à venir. Je brossais tranquillement mon katana, afin de le rendre plus tranchant, quant soudain j'aperçus un éclat aveuglant. C'était la forteresse d'Obnut! Le donjon de métal comme il aimait qu'on l'appelle. C'était Chiara même qui me l'avait dit. Sa demeure était forgée entièrement en fer, ce qui lui donnait un éclat aveuglant. En un mot, elle était époustouflante! On pouvait l'admirer sans fin, tout en cherchant chaque détail de l'immense donjon. A son sommet, un drapeau rouge et noir. Un drapeau du Stade Toulousain?! Malheureusement ça n'était pas le cas. Il s'agissait d'une tête de démon rouge sur un fond noir. Terrifiant.

     Avec surprise, j'aperçus l'armée d'"Affronter le tableau" en position de siège aux murs du donjon de métal. La tente d'Étienne était alors tout-à-fait reconnaissable. En effet, on ne pouvait rater le tissu bleu azur, arborant l'emblème d'"Affronter le tableau": deux sabres s'entrecroisant sur un fond bleu azur. J'eus alors peur qu'on me trancha la tête en arrivant face à lui. Ma crainte était partagée par Jack et Aidu. A raison. En arrivant, nous étions ainsi remplis de douloureux souvenirs, et puis tiraillés. Officiellement, nous étions des vagabonds. Pourtant, nous fûmes accueillis comme des héros par bien du monde. C'était littéralement la fête! J'aperçus même Étienne me faire un sourire, et...embrasser Chiara. What the fuck??? Bah tant mieux pour eux finalement. Et puis, normalement, par le jeu des alliances, ça voulait dire qu'Étienne était mon allié. Moi alliés avec les Créateurs? Comme ça sonnait bizarrement pour le Pissotroum! On nous accueillait comme des messies parce qu'à vrai dire, l'armée ne payait pas de mine. Avec les bleuets, nous rajoutions au moins 1000 recrues aux quelques 400 d'"Affronter le tableau". On nous informa alors que les soldats étaient là depuis une semaine. A présent, ils profitaient de la trêve. Je n'imaginais même pas combien de braves soldats avaient pu mourir au combat.

     Une cérémonie fut organisée en leur honneur. Constantin en personne se rendit sur place. Je pensai alors que nous arrivions à la vraie bataille finale. Quatre autres hommes mystérieux se joignirent à nous, peu après la fin des condoléances. Personne ne savait qui ils étaient. Tout ce que l'on parvenait à savoir c'était qu'ils étaient incommensurablement puissants. Ainsi, nous étions environ 1500 soldats, défendant la liberté des mondes artistique et extérieur - mis à part Chiara et Étienne bien sûr. J'étais quasiment certains que ceux-là nous quitteraient avant la fin du combat, à moins qu'ils n'aient soif de sang... Ce qui ne serait pas étonnant pour un loup et un général de guerre, oui Étienne était monté en grade depuis la dernière fois où il était colonel. Nous fêtâmes comme il se doit la réunion des forces du bien. En effet, un grand banquet fut affrété pour l'occasion. Nous devions alors être en forme pour demain après-midi. On interdit ainsi toute boisson alcoolisée. C'était donc un banquet à l'ice tea oui. Cependant, il y a toujours deux, trois ploucs qui parviennent à faire entrer de l'alcool illicite. Ainsi, la fête devint de plus en plus folle.

     Le lendemain, ce fut dur de se lever. En moyenne, chacun se leva vers onze heures et demi. Après un petit-déjeuner frugal, nous nous préparâmes pour la Grande Bataille. La trompette retentit dans la vallée. Les casques flamboyants et les épées tranchantes étaient prêtes pour la boucherie! Les étendards bleus azur faisaient face aux étendards rouge et noir. C'était possiblement le dernier jour pour chacun d'entre nous. Heureusement que la trêve n'avait pas été brisée, parce que chacun d'entre nous, y compris l'ennemi, portait les marques d'une fête bien arrosée, et se serait fait désossé facilement. Peu importe. L'adrénaline, la rage et le courage ferait l'affaire. Nous étions des soldats bordel! Et puis nous avions largement eu le temps de dégriser durant la nuit et la matinée. Et oui la règle d'or c'est pas d'alcool au petit-déj.

     Un cri sanglant gronda. Les troupes se précipitèrent l'une contre l'autre. Ma dernière pensée avant d'entrer dans le feu de la bataille fut: j'espère que mes amis vont bien.

      Après quoi, je fus submergé par les tourments de la bataille. Est-ce-que ça allait être ma dernière bataille ? La der des ders comme on dit. Je pensai alors qu'il me restait cinq satanés Créateurs à découvrir. Ah eux ils me les brisaient vraiment beaucoup. Ils venaient toujours rajouter une couche aux nombreux problèmes que j'avais déjà.

      C'est alors que j'aperçus, à mes côtés, les quatre personnages mystérieux, se battant comme des bêtes. Ils semblaient dotés de capacités magiques. En effet, ils virevoltaient dans le nuage d'ennemis en projetant du bleu, du jaune ou du violet autour d'eux. Ils étaient tous les quatre encapuchonnés dans une longue robe noire. C'était à se demander comment ils pouvaient réussir à se battre aussi bien, de cette manière-là. En plus de ça, ils portaient un heaume sous leur capuche, si bien qu'on ne voyait rien de leur visage. Ils tenaient dans leur main une longue perche en bois, qui devait être un bâton magique ou une baguette. Enfin bon quelque chose dans le genre, veuillez m'excuser ça ne faisait pas très longtemps que j'avais débuté la magie. Personnellement, je me sentais puissant et valeureux. Je ne dis pas ça pour me la péter, mais bien parce que mon katana magique me donnait réellement ce sentiment. J'avais même l'impression que j'aurai enfin pu faire face au Sentiment sans trembler. Ça signifierait alors me libérer d'un poids, parce que malgré tout, celui-ci était resté ancré en moi, comme un vieux traumatisme, et prêt à refaire surface dès que je m'approchais d'Obnut. Pour l'instant, ça allait, c'était supportable car Obnut dirigeait les opérations du haut de son donjon. Donc loin de moi. Pour cette bataille, il avait opté pour un schéma stratégique défensif, en privilégiant le combat aux lances et boucliers, dos au mur ainsi que l'usage de projectiles. En effet, de gros boulets s'effondraient autour de moi. A un moment, une flèche enflammée manqua de peu de me rendre aveugle. Heureusement, je la coupai en deux grâce à mon katana. Le combat faisait fureur et je ne savais plus où donnait de la tête. Chaque soldat de mon armée combattait trois ennemis à la fois. Nous étions clairement submergés par le nombre! Ainsi il n'était plus question de vaincre nos ennemis mais bien de tenter de survivre. Coûte que coûte. Jusqu'à ce que le tournant décisif de la bataille se présenta de lui-même.



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