Chapitre 15-Un amour naissant

29 3 1
                                    

       (quoi de mieux que la musique "I love you" de Dadju et Tayc pour accompagner ce chapitre?)

     Quelle nuit agréable ! Je ne savais toujours pas pourquoi elle m'avait laissé dormir avec elle, mais ce fut vraiment une chouette idée. En plus, hier soir, elle m'avait parlé de sa triste histoire. Ainsi, je la connaissais mieux, je la comprenais mieux et peut-être...que j'étais devenu quelqu'un de plus intime pour elle. Le matin, je me retrouvai collé tout contre Louane, lové comme un nourrisson. Sentant le contact de sa peau, son léger parfum caractéristique et ses cheveux lisses me frôler, je me sentais vraiment bien, jusqu'à ce que Mathieu s'exclame soudain :

      « Aaah baaaah oh les amoureux, qu'est-ce que vous avez fait cette nuit ?! Bah ça dégoute.»

       Il était obligé de dire ça?! Quel sale gosse! Je vous avoue que le moment juste après, où Louane se réveilla en sursaut et demanda ce qu'il se passait, fut assez gênant. Voir carrément gênant. En plus, JB ouvra inopportunément la porte en grand et dit :

       « Allez ! Il est l'heure de se réveiller les cocos ! »

       Puis il me remarqua sur la couchette. Son grand sourire se mua soudain en une affreuse grimace. Ne pas oublier que Louane lui plaisait beaucoup et qu'il la connaissait depuis beaucoup plus longtemps que moi. Comme je m'y attendais, il s'énerva, puis s'approcha férocement de moi:

      « Mais qu'est-ce-que tu fous là toi ? Oh putain, je te jure que je vais te taper jusqu'à te casser en deux. Tu lui as fait mal hein ? Pourquoi t'es venu ici ? Je vais...

      -Non arrête JB, il s'est rien passé, s'interposa Louane.

      -Même...euh même...il s'est vraiment rien passé entre vous ? Mais qu'est-ce-qu'il fout là alors?

       -Je sais pas, il avait juste besoin qu'on le rassure. »

      Ce fut assez vexant. Mais je laissai passer, car elle me couvrit avec succès. JB afficha un petit sourire narquois. Il se moqua ouvertement de moi. Pourtant, je voyais bien qu'il avait des yeux bien inquiets, inquiets que je puisse lui voler Louane. Il continua alors à se moquer allègrement de moi, me traitant de faux-homme. Louane me lança un regard desolé. Oui bah oui, je devais me retenir de mettre JB KO. Si je ne le faisais pas, c'était essentiellement pour Louane.

     Et c'est là que JB osa me faire comprendre que si je m'avisais de toucher encore une fois Louane, j'étais mort. Devant Louane et Mathieu, il fit comme si ça n'était pas vraiment grave mais, vu les regards menaçants qu'il me lançait, je sus qu'il m'en voulait énormément. Ensuite, il annonça qu'il avait déniché des œufs et qu'on pourrait alors avoir un petit-déjeuner complet. Nous nous rassemblâmes tous ensemble, pour manger. Sans appétit. Sans vraiment en avoir envie. Les oeufs n'avaient pas beaucoup de goût. Tout semblait fade. En l'absence d'une camarade à nous, la belle et enjolivante Satine.

     Nous profitâmes alors d'être tous ensemble pour échanger sur les jours à venir, sur ce que l'on ferait. En vérité,on nous avait envoyer à la lisière de cette jungle sans aucun plan concret et précis. On se démerde et on improvisé quoi.

     Ce fut Marie qui lança le débat :

       « Qu'est-ce-que l'on va faire maintenant ? Je suis plus trop sûr de l'utilité de notre mission.

       -Mais si! On devra libérer ce monde de l'influence d'Obnut, c'est ça notre mission, répondit Louane.

       -Oui mais où est-ce-que tu vois des gens sous l'influence d'Obnut ici? Réagit Marie.

       -On est quand même super loin du combat ici ! Remarqua JB.

      -Mais finalement, s'il faut on est les rouages les plus essentiels à la machine. Mira, on a le Pissotroum, argumenta Nesrine.

       -Moi je me sens pas très utile ici, y a des arbres, des feuilles, encore des arbres et pas un bruit. Il y a même pas les bons vieux chênes de chez nous ! Le seul truc positif c'est qu'on peut faire des bons petit-déj ici, rétorqua JB.

       -Pas sûr de ça, dis-je sur un ton acerbe en parlant des petit-déjeuner.

       -Ici il y a les renards aussi, dit Mathieu.

       -Hmm »

      Cette remarque de Mathieu nous plongea dans le silence. Tout le monde pensait à Satine et aux étranges renards. Pourquoi Mathieu s'etait-il senti obligé de dire ça ? Il est vraiment con celui-là. Mais c'est vrai qu'il a exprimé tout haut ce que nous pensions tous tout bas. Nesrine craqua en première, elle n'en pouvait plus, elle avait perdu sa meilleure amie quand même ! Elle ne tint plus, elle éclata en sanglot, mais malgré ça, elle déclara puissamment :

       « On va aller chercher Satine, Paul et Maurice. C'est ça notre mission !

       -Je sais ce qu'on va faire, s'exclama Gaëtan, resté silencieux jusqu'ici.

       -Oh toi, ça va on a compris avec tes airs de chef. T'as rien pu empêché ! En te mettant en colère t'as même empiré les choses.

       -Calme-toi, amore. Justement j'ai dit que j'avais une solution.

      -M'appelle pas comme ça. Tu montres que tu as du courage que quand on est en sécurité. Même avec moi, t'as pas les couilles. Tu me dis rien, tes impressions, ton passé, tes sentiments, rien. Je suis ta meuf alors vas-y dis moi ce que tu vas faire maintenant.

       -Attends je peux te parler deux secondes en privé.

       -Non dis ce que tu as à dire maintenant. En public, pour une fois. Alors monsieur a honte ? »

       Marie reprocha à Nesrine ses remarques, Youssef était du côté de Gaëtan. JB s'énerva comme Nesrine, Mathieu se moquait et moi, et Louane, on ne disait plus rien. Nous étions si proches, si semblables... La tension au sein du groupe était palpable, nous étions proches de l'éclatement. Nous nous divisions au pire moment, les renards avaient-ils fait exprès pour semer la discorde? Non, sûrement pas! Ils n'en avaient pas l'air en tous cas.

     Vous ne me croirez pas. Le climat au sein de notre groupe se tendit tellement que nous changeâmes vraiment de climat. Littéralement. La discorde, les émotions négatives avaient fini par activer le lien magique de la transition artistique. Je compris alors que c'était parce que le mot «Expulsion» avait été prononcé. Le contexte s'y prêtait ? Oui un petit peu quand même... Nous fûmes alors petit-à-petit téléportés... Vers... Adieu la jungle, nous nous retrouvâmes dans...la transition artistique ! 

      Bon, au moins ça pouvait un peu arranger les choses. Dans le couloir large aux multiples portes, il nous était plus facile d'accéder à n'importe quel tableau. Ah! Seul problème: nous n'avions plus notre matériel. En plus, Nesrine n'avait de cesse de rejeter la faute sur Gaëtan, vivement chamboulé. Elle était alors la seule encore en colère. Le reste de la troupe était plutôt paniqué ou pensif.

     Gaëtan essayait de s'expliquer calmement, pour arranger les choses. Nesrine était devenue hystérique et il nous fallut de grands efforts pour la calmer. Malheureusement ses cris avaient attirés quelqu'un. Quelqu'un de peu commode. Aux premiers abords c'était un nain au nez crochu. Mais quand il dégaina un couteau de pêche du style...bien aiguisé, et qu'il nous l'envoya dessus, nous fûmes moins sereins, d'un coup. Notre groupe resta pourtant uni, plus soudé que jamais à travers les épreuves. Nous bondîmes dans le premier tableau qui venait: la première porte de la transition artistique à notre portée. Le nain ne prit alors même pas la peine de nous poursuivre: il dégaina simplement un talkie-walkie et appela quelqu'un. Sûrement pour nous attraper. Le décor changea. Nous étions encore téléportés vers une autre oeuvre grâce à la transition artistique.
    
     Oh non ! Je compris alors qui était ce petit bonhomme agressif, il faisait parti de la fameuse PA, la police artistique pu pêcheur aiguisé, qui faisait payer très cher ceux qui n'étaient pas autorisés à voyager par la transition artistique. Oh purée nous étions vraiment mal. Très mal. Je serais vous, je n'aurais pas hâte de passer au chapitre suivant. Ce qui se passe ensuite...et bah c'est chaud de ouf. Que des malheurs, des rebondissements tout droits sortis du futur. Bref, notre aventure prenait un autre tournant, encore pire que les autres.



VS le tableauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant