Au-dessus de ma tête, un humain vola et atterrit en roulade. Munie d'une dague, la forme humaine et sauvage se démenait. La personne en question montrait ainsi la volonté nette de ne pas simplement survivre mais de vaincre au péril même de sa vie. Elle poussa un glapissement marrant, puis une douzaine de renards sautèrent à ses côtés, en glapissant pareillement. Ils montraient les crocs, et déjà un cercle de fourrures rousses se formait autour de la personne qui me faisait dos. Il ou elle avait de longs cheveux noirs jais, noués dans une tresse. Soudain, je la reconnus et mon cœur fit un bond. Louane ! Louane ! C'était Louane ! Accompagnée des renards parlants ! Voilà qui marquait un nouveau chapitre dans la bataille. Je connaissais l'intelligence de ces renards et je savais qu'ils allaient nous mener vers une stratégie qui nous procurerait une belle victoire. « Une belle victoire, entendez-vous ?! », criai-je alors. Tout de suite après, l'entrain des bleuets et des soldats d'« Affronter le tableau » reprit de plus belle, plus motivés par cet arrivée fracassante et le cri du Pissotroum. Et la détresse commença à se propager dans les rangs de l'armée d'Obnut.
Ma lame tournoyait, tranchait des têtes, envoyait valdinguer des corps. Mais...tout s'arrêta quand je rencontrai...le terrible Obnut. Le temps s'écoulait au ralenti. Je voyais le monde se figer lentement, comme pris dans une bulle d'eau. En effet, les sensations devenaient de plus en plus atténues, et puis je voyais les formes onduler. Je n'y comprenais plus rien. Je voyais aussi les gouttes de sueur et de sang giclant au ralenti, tandis que les armées se décalaient lentement. J'étais Moïse au milieu de la bataille. J'étais là mais pas là. Féroce, rapide mais perdu et hors-du-temps. Et devant il y avait Obnut. Je l'entendis dire en un chuchotement qui s'amplifiait jusqu'à me parvenir assez fort:
"ENFIN TE VOILAAA PISSOTROUUUM."
Petit-à-petit, je me pétrifiais, sentant une sensation familière me remonter dans le cou comme une main froide et maléfique. Le Sentiment s'abattait de nouveau sur moi, parce que... j'étais sous l'emprise des petits yeux cruels d'Obnut. Je crispais mes doigts autour du katana. J'inspirai trois fois, j'expirai trois fois puis je pensai à tout ce que j'avais vécu. Et plus que tout une pensée me bouleversait et revenait sans cesse: j'aime Louane! Et pour rien au monde je ne la laisserai mourir.
Un déclic.
Dix mètres seulement me séparer de mon ennemi juré.
Je les franchis en quelques secondes.
Il fut agréablement surpris.
Et avant que je lui coupe la tête, il me souffla: "la souffrance t'a bien fait évolué."
Voilà, j'avais enfin tué Obnut. Son corps inerte tomba à mes pieds. Étonnamment, je me mis à pleurer doucement... Une main douce me toucha l'épaule. Je me retournai. Personne.
"L'autre côté Du con", rigola Louane, que je retrouvais enfin.
Je me retournai alors de l'autre côté, et la regardai, admiratif devant une telle beauté. J'avais les yeux embués. Louane le remarqua, puis me demanda:
"Pour qui tu pleures Pissotroum?"
Je lui montrai le cadavre devant moi. J'avais tué un homme. Je sentais mon cœur partir en vrille. A côté de moi, Louane s'effondra. Elle tomba les genoux dans la boue. Ses cheveux noirs prirent alors une teinte plus sombre, tout comme son visage. Elle me regarda. En pleurant.
Elle appuya sa tête tout contre mon épaule. Nous étions blottis comme ça, alors que le combat faisait encore rage autour de nous. Pourtant, personne ne faisait attention à ces deux corps enlacés. Au milieu des autres, nombreux, corps à terre. Nous restâmes un bon moment comme ça, presque jusqu'à ce que la bataille finisse. Nous nous relevâmes, lentement et pesamment.
La bataille était finie.
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VS le tableau
ParanormalC'est d'abord étonnant, puis bouleversant, et alors effrayant. Luke se retrouve au milieu de péripéties décoiffantes. Il ne sait plus ce qui est réel. Il agit mais sans penser. Il essaie de comprendre. Oui, débarquer dans un univers parallèle ça n'e...