14· Everything dies

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« I'm searching for something which can't be found
But I'm hoping 
»

- - -

Le corbillard se place sur le parking de ma résidence et mon regard se pose sur Edgar. Les mots me manquent, toujours bouleversée parce cette proximité et la tension qui règne dans la voiture depuis que nous sommes partis.
Merci beaucoup.

Avec plaisir Eleanor.

Un silence pesant s'installe et le dilemme présent dans ma tête devient insupportable. Je ne me sens pas de laisser Edgar en bas de mon immeuble, le soir du nouvel an, sans avoir bu au moins un verre pour fêter la nouvelle année. Mais dans un sens, je crains que l'inviter à monter chez moi soit compris d'une toute autre manière.

Après un coup d'œil à mon téléphone, je me rend compte qu'il est déjà une heure du matin passé. Je m'apprête à sortir, ayant remercié à nouveau Edgar d'un sourire, et ma raison s'envole.
Tu veux monter? Prendre un thé. On a même pas trinqué pour la nouvelle année...

Je tente de me justifier, mais le corbeau accepte instantanément. Les marches en bois craquent jusqu'à la porte d'entrée et une fois la clef tournée dans la serrure, le spectacle qui se dessine sous mes yeux me file la nausée.
Mais qu'est ce que tu fou là toi? Casse toi!Me hurle Max en me lançant son t-shirt.

Ofelia ne dit rien, et ils continuent leur petite affaire comme si je n'étais pas là. Sans aucune hésitation, je referme la porte, restant à l'extérieur. Je m'adosse contre cette dernière, et mes larmes coulent d'elles même. Je ne peux plus supporter cette situation. Si je dois prendre une bonne résolution pour cette année c'est celle ci, déménager. J'aime Ofelia de tout mon coeur, mais la voir se faire prendre sur le canapé en rentrant chez moi, s'en est trop. De plus elle n'a pas l'air dérangée par le comportement malsain de son copain aussi bien envers elle même qu'envers moi. Qu'il la traite comme de la merde si c'est ce qu'elle accepte, mais moi, je n'ai pas signé pour ça.

Un légère pression me décolle de la porte et m'enserre. Le parfum de sauge qui m'envahit me rappelle la présence d'Edgar. Ses bras me pressent contre son torse et rapidement son t-shirt s'humidifie à cause de mes larmes. Je me détache de lui un instant, m'excusant en tentant de m'essuyer le visage. Mon maquillage a dû couler, je dois ressembler à rien.
— Ne t'excuse pas je t'en prie. Rien est de ta faute.

Ses longues mains caressent mes cheveux d'un geste lent et je sens qu'il dépose des baisers sur mon crâne.
- Pleure autant que tu le souhaites, je suis là.

Mes mains agrippent son pull, passant sous son manteau et je me laisse aller, sans avoir la force de retenir une seconde de plus mes émotions. Le cadavre retrouvé au travail m'avait déjà assommé émotionnellement. Sans compter le fait d'avoir dû ramasser mon amie, raid défoncée quelques jours auparavant. Le dîner avec mes parents, n'en parlons pas. Plus cette soirée.
Les bras d'Edgar m'apaisent et je dois reconnaître que je n'ai pas eu ce genre de réconfort depuis bien longtemps. De plus, je connais assez peu Edgar, mais de ce que j'en ai vu de sa personne, il ne me jugera pas. Son haut est remonté légèrement, à force de le serrer comme si ma vie en dépendait, et ma main est désormais posée sur son flanc. Son corps se contracte à mon contact et je retire ma main instantanément. Edgar se détache légèrement de moi et me demande après avoir essuyé mes joues trempées.
— Tu vas mieux ?

Je crois... je te remercie.

Je ramasse mon sac tombé au sol sans que je m'en suis rendue compte et le corbeau profite du fait que j'ai le dos tournée pour me poser une question le mettant assez mal à l'aise pour que je puisse percevoir une certaine tension dans sa voix.
Je peux te proposer de passer la nuit chez moi? Loin de moi l'idée de ...

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