23· Cinnamon girl

53 8 0
                                    

« I want to live with a cinnamon girl
I could be happy the rest of my life with her
A dreamer of pictures, I run in the night
You see us together, chase the moonlight, ah »

- - -

Cela fait trente minutes que j'ai envoyé ma nouvelle adresse à Edgar et que je l'attends patiemment, assise dans mon salon aussi vide que mon esprit en ce moment. L'absence de mobilier m'a permis de prendre un instant pour méditer et faire un tri dans mes pensées, m'apaisant énormément. Je ne sais pas ce que va donner ce nouveau départ, mais j'ai espoir qu'il apporte un changement et un calme opposé du chaos que je vis en ce moment.

La sonnette retenti et l'écho dans la pièce est terrifiant. J'ouvre la porte de la résidence depuis l'interphone et Edgar apparaît dans la cage d'escalier, les bras emplis d'un nombre incalculable de choses. Il passe la porte et pose un sachet de courses, ainsi que plusieurs plaids et coussins, sur le parquet.
Je reviens, me hèle t'il en redescendant à nouveau.

Son retour est aussi chargé que son premier aller, à tel point que les clefs de sa voiture sont coincées entre ses dents. Il referme ma porte d'entrée d'un geste habile du pied et laisse tomber l'intégralité de ce qu'il portait à même le sol, avant de ranger son trousseau dans son manteau.
Je peux savoir ce que c'est que tout ça ? Dis je en désignant son butin.

Un matelas, ainsi que des couvertures et des oreillers, passer la soirée par terre c'est pas dingue. Ensuite dans ce sac, dit il en attrapant son sachet de courses, mon ordinateur ainsi que Harry Potter un et deux, des cinnamon rolls frais, du thé, cannelle et hibiscus ainsi qu'une bouilloire et deux tasses cela va de soit.

Au fur et à mesure de son énumération, Edgar sort les objets du sac en les posant sur l'un des meubles de la cuisine en bois, comme si il me faisait une présentation de ses trouvailles.
Il y aussi quelques bonbons, et une bouillotte au cas où il ferait trop froid.

Une peluche en forme de dinosaure se pose sur le comptoir et je ne peux retenir un rire.
Tu m'excusera, j'ai souvent mal au dos, et la chaleur me fait du bien. Et c'est plus agréable d'avoir une peluche qu'une vieille poche en caoutchouc.

Mais je n'ai rien dis.

J'éclate tout de même de rire et Edgar ne tarde pas à me rejoindre franchement.
Pourquoi as tu amené tout ça?

Tu voulais faire une crémaillère oui ou non ? Tu m'as demandé du thé et des cinnamon rolls tu as du thé et des cinnamon rolls! Aurais je oublié quelque chose ?

Edgar se remet à fouiller dans son cabas et mes émotions prennent le dessus sur la raison. Cet homme est merveilleux. Je me blottis contre lui, le coupant dans ses recherches investies, mais il ne se fait pas prier pour me serrer dans ses bras.
Merci, mes paroles sont presque un murmure et le corbeau ne se gêne pas pour s'en amuser.

Merci pour quoi cette fois ci?

Merci d'être dans ma vie. Sans toi je serais rentrée et j'aurais supporté Ofelia une soirée de plus. Alors merci, j'essaie de rire pour cacher les larmes qui embuent mes yeux, mais Edgar les a probablement remarquées.

La joie lisible dans ses yeux me fait sourire et l'étincelle que j'y vois trahis son amusement
J'ai une question Eleanor.

Je t'écoute.

Comment vas tu déménager tes affaires ?

Merde... Il soulève un point auquel je n'avais pas pensé pour le moment. Tout arrive soudainement et le simple fait de penser à transporter mes affaires m'effraie, j'ai pas mal de choses à prendre et très peu de moyens. 
Et bien, je t'avoue que les choses se sont passées si vite que je n'ai même pas pris le temps de penser à tout ça...

NEVERMOREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant