NEVERMORE

12· Less Than Zero

« God if you love me
Then why won't you set me free? »
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Les sabots crissent sur le reste de neige recouvrant le sol de la forêt et le soleil commence à descendre dans le ciel rosé. Edgar marche devant moi depuis une bonne vingtaine de minutes sans un mot. Le calme des bois est reposant malgré l'humidité ambiante qui commence à s'infiltre sous mon pull. Mes pieds sont endoloris à tel point que je ne les sens plus mais ça m'est égal, je pourrais continuer encore des heures.

Je suis plus que reconnaissante vis à vis d'Edgar. Il me fallait ce genre de moment.

Réellement.

Le simple fait de sentir l'air dans mes cheveux et l'odeur des sous bois, m'apaise plus que ce que je ne l'aurais pensé.

Ablette avance de manière remarquable, alternant le trot et le pas sans aucune difficulté. Une légère pression sur les rennes suffit à le diriger et son calme imperturbable m'impressionne. Je suis ravie de partager ce moment avec elle également, elle m'aura apporté le calme et l'innocence dont j'avais besoin ces derniers temps.

Nous n'avons pas retrouvé monsieur Porter, mais Edgar m'assure qu'il n'est pas bien loin devant.

Ce dernier est un tableau d'Heroic Fantasy à lui tout seul. Ses cheveux retombent sur ses larges épaules et son pantalon serré s'apparente à ceux des armures de cuir. Le mouvement régulier de son bassin en symbiose avec sa monture obéissante me donne l'impression d'être en train de jouer à The Witcher trois depuis mon point de vue. Ironique, étant donné que je monte un cheval prénommé Ablette.

Nous sortons de la forêt et une immense pleine verdoyante nous sépare de la maison mortuaire. Edgar s'arrête et je me stoppe à son niveau. Ses yeux de glace se posent sur moi, encadrés par ses cheveux aussi bleutés au soleil que le ramage d'une corneille.
—  On a deux options, soit on traverse tout ça tranquillement, soit on y va au galop et le premier arrivé à gagné.

Je ne suis pas forcément très à l'aise avec le galop, mais la récompense a la clef me tente.
— On gagne quoi?

Le visage d'Edgar prend de suite un air de défi qui lui va plutôt bien.
— Si je gagne, j'ai le droit de t'inviter pour une rendez vous non professionnelle, si tu gagnes, je fais ce qui peux te faire plaisir.

— Edgar, c'est déjà biaisé ton truc. On passe un moment non professionnel tout les deux là...

— Mais non rappelle toi, si au cas où, un jour, tu dois fuir à cheval pour le travail, tu seras rodée. On doit se préparer à n'importe quelle éventualité.

— Toutes sans exceptions, il est vrai.

Je souris franchement et Edgar éclate de rire comme un enfant. Nous rions sans nous arrêter, mon ventre me fait mal, mais la joie du corbeau est communicative.
— J'accepte. Mais nous sommes d'accord que tu as bien dis, tout ce qui pourrait me faire plaisir ?

J'appuie bien sur le tout et Edgar hoche la tête pour approuver.
— Après vous Milady. Je vous laisse une longueur d'avance pour contrer le fait que Arthas soit mon cheval et que l'on se connaisse depuis longtemps. La chance est de votre côté,  Ablette est vraiment facile à manier.

D'un signe de la tête il me donne le départ et le simple fait de chuchoter « au galop Ablette » me donne des frisons sur l'intégralité du corps.

La jument part à toute vitesse et je m'agrippe à ses crins comme si ma vie en dépendait. Le reste de sa crinière vole dans le vent et ses sabots frappent le sol de plein fouet. Je m'autorise un regard en arrière et Edgar me suit de près. Je m'agrippe plus encore, cramponnant les cordons de cuir emmêlés aux crins et la jument accélère. Elle fini par ralentir d'elle même une fois arrivée près de son parc et nous nous retournons pour faire face à Edgar, au trot sur Arthas. Il atteint mon niveau et son sourire illumine son visage.
— Tu m'as laissé gagner ou je rêves ?