NEVERMORE

44· Wolf Moon

" Unholy water
Sanguine addiction
Those silver bullets
A last blood benediction"

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Mes mains se pressent sur le cou d'Edgar et pour mon grand soulagement, je ressens les battements de son coeur dans la pulpe de mes doigts. C'est très léger et aussi saccadé que sa respiration, mais c'est là.

Monsieur Tomson hurle à la mort et je fais rapidement le lien avec le coup de feu que nous venons d'entendre. Il s'est pris une balle. Mes yeux le cherchent mais la nuit tombée sur la clairière n'aide en rien. Une brume couvre l'herbe humide et de mon point de vu au ras du sol, tout est flou. 

Mon attention se concentre à nouveau sur le corbeau, et mes mains tentent de presser sa plaie coulant à flot. Je ne veux pas le perdre. Je ne peux pas le perdre. Je ne m'en remettrais jamais. Depuis que je le connais, je ne me permet pas de m'avouer mes sentiments pour lui, pour une raison totalement stupide qui m'échappe. Mais je dois voir les choses en face, je ne serais plus rien sans lui. Il a donné une lumière à mon quotidien, de la même manière dont j'ai éclairé le siens. Et rien que pour cela, il se doit de vivre. Pour nous.
Sa respiration devient plus irrégulière encore lorsque mes paumes se pressent sur l'entaille, essayant de mon mieux de stopper l'hémorragie. La douleur sur son visage me donne envie de vomir, mais me rassure sur sa vie encore présente. Ses yeux s'ouvrent péniblement, et un léger sourire déforme ses lèvres en voyant mon visage.
— Eleanor...

Sa main attrape faiblement la mienne, couverte de son sang, tandis que ses yeux m'appellent à l'aide.
— Tu vas bien?

— Ne te préoccupe pas de mois Edgar, préoccupe toi de rester en vie je t'en pris.

Quelle ironie. Il est en train de mourrir et il pense seulement à mon état. Je ne sais pas si il assez conscient pour se rendre compte que mon doigt est presque enfoncé dans son ventre, mais si c'est le cas, il est encore plus glauque que je le pensais pour en faire abstraction.
— Je peux faire quelque chose pour t'aider, me demande t-il en pressant ma main à nouveau.

Il en a conscience.
— Edgar, tu te rappelle de cette course à cheval que j'ai gagné, il y a des mois de cela?

— Oui...

— Tu me devais une faveur.

— Exact, mais je ne penses pas que ce soit le meilleur moment, je suis un peu mal en point vois tu, ce fils de pute de Tomson m'a eu un peu trop vite à mon gout...

— Justement, ma faveur est très simple, promet moi de rester en vie.

— Je vais faire de mon mieux, grimace t-il en essayant de se redresser.

— Tu ne bouge pas! Ton mieux c'est à peine suffisant, n'empire pas les choses.

Je l'interromps dans son mouvement en pressant ma main en sang sur son t-shirt, le collant à nouveau au sol moite de la clairière. Des bruits de sabot raisonnent dans le calme lugubre environnant, se rapprochant à chaque pas. Une silhouette chapeauté se tient devant le tableau macabre que nous dépeignons, une fusil de chasse à la main. Je reconnaitrais ce chapeau de cowboy entre tous. Monsieur Porter s'approche de nous au trot sur Arod, se stoppant devant le corps inerte de son fils. En le voyant de la sorte, il saute sans attendre, descendant de sa monture stoïque.
— Eddy, mon enfant, qu'a t-il fait?

— Je vais bien. Va t'occuper de ce sale rat et appel des secours.

Les yeux de monsieur Porter se posent sur moi, et je peux y déceler autant de gratitude que de rancoeur.
— Les secours et les forces de l'ordre sont en route je les ai appelés avant de partit, reprend t-il en regardant son fils. Je te remercie Eleanor, grandement, sans vos recherches dans la bibliothèque je n'aurais réussi à venir jusqu'ici. Maintenant dites moi où est cet enflure?