43· Die with me

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" Could I hold you all life long?

Since this time is the last timeCan I hold you all night long?Lay your head down, for the last time" 

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L'oiseau de nuit poursuivra le même chemin, un retour à la nature et nous le reverrons jamais plus.

Mes mains tremblent en reposant le morceau de papier sur nos recherches, et je manque de tomber tellement mes jambes flagellent.

Poursuivre le même chemin.

Ofelia a très certainement commencé son chemin en soirée. Mais Edgar n'est pas en soirée. Je ne comprends pas. Le même chemin, il va le tuer, ça je l'ai bien compris, mais où? Je relis le message et un détail me donne une infime piste. Un retour à la nature, le même chemin qu'Ofelia.

La clairière. 

C'est la seule solution que je vois. Mais cette clairière est à plus de trois kilomètres, je n'y arriverais jamais à temps et si jamais je me trompe de choix, s'en est fini d'Edgar. Je dois y aller. Je ne peux pas le laisser mourir consciemment. Je dois essayer.

La porte de la cuisine s'ouvre sur le jardin dans un grincement digne d'un film d'horreur, créant des frissons dans mon dos. Le soleil commence tout doucement à tomber, je n'ai plus beaucoup de temps. Mon regard se porte sur le parc des chevaux comme une solution s'offrant à moi comme par magie. Ablette. Je n'ai pas le temps de seller la jument, cela me ferait perdre encore plus de luminosité, mais je lui enfiles tout de même un licol, en passant la longe dans les anneaux de chaque côtés de son nez, de manières à créer des rennes.

Comme me l'a apprit Edgar, je touche son antérieur ainsi que son ventre et l'animal se couche diligemment sur l'herbe humide. Je grimpe sur son dos sans attendre et sur mes ordres, la jument galope à toute vitesse. J'ai beaucoup de mal à tenir en place, n'ayant pas de selle, mais mes jambes se cramponnent à ses côtes, tandis que mes mains utilisent ses crins comme ligne de vie. Je ne dois pas tomber, sinon s'en est fini d'Edgar, sans compter l'état dans lequel je pourrais être. En effectuant des petits sons et en tentant de me redresser, j'intime à ma monture de ralentir en arrivant à la bordure de la forêt, et comme à son habitude, Ablette est incroyablement docile et s'exécute. Je réalise que je n'ai rien d'autre que mes rennes de fortune pour lui indiquer des directions mais je tente d'accompagner mes mouvements de bras en exerçant des légères pressions avec mes talons, pied gauche pour tourner à gauche, et inversement pour la droite. Et cela fonctionne plutôt bien. Cet animal est incroyable.

Quelques brindilles craque sous ses sabots et la luminosité se fait d'autant plus rare une fois entrés dans les bois, mais la clairière n'est pas loin. Au vu des traces de pas au sol, je suis sur une bonne piste. Mon coeur tambourine, tel un cor de chasse. Que vais je faire si je me retrouve en face du meurtrier? Je n'avais pas pensé à ce détail, mais il est trop tard pour faire demi tour en si bon chemin. Nous nous enfonçons de plus en plus dans l'obscurité de la forêt et au loin, l'éclat de la clairière apparaît. Deux personnes sont au centre et cela dissolve tout mes doutes.

Edgar est là, j'ai remonté la piste correctement. 

Je vérifie mon téléphone dans un élan de panique, il me suffirait d'appeler police et d'attendre, mais comme dans tout bon film d'horreur qui se respecte, je n'ai pas de réseau.

Je descend de ma monture et lui demande silencieusement de rester cachée derrière la rangées d'arbre où nous sommes. Je n'ai aucun doute sur le fait que l'animal me comprends comme si nous parlions la même langue, même si elle ne peux pas me répondre, je vois au fond de ses yeux la quiétude tenter de camoufler la panique enfouies. 

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