« Summer girl
Set me on fire »- - -
Me voilà de retour sur le petit parking improvisé devant la maison funéraire des Porter, mais Edgar est à mes côtés cette fois ci. Je coupe le contact et nous voilà dans la nuit noire sans un bruit, éclairé uniquement par la lune. Le trajet s'est fait dans un silence apaisant habituel, mais n'effaçant cependant pas la tension présente entre nous.
— Eleanor je peux te poser une question? Le corbeau fini par briser le silence après de longues minutes.— Je t'écoute Edgar, je t'en prie.
— Il se serait passé quoi... si nous n'étions pas dans cette maison?
J'hésite un instant avant de répondre et je décide une nouvelle fois de contourner son interrogation, trop gênée pour lui avouer les réels sentiments.
— Et bien je serais restée avec mes chaussettes bien plus agréables que celles que je portes actuellement et nous n'aurions pas eu à fuir une voiture de police en escaladant une clôture.— Eleanor...
Un rire nerveux m'échappe et Edgar s'autorise à rire à son tour. Je sais pertinemment où il veut en venir.
— Tu le sais très bien Edgar...— Tu m'as stoppé uniquement à cause de l'endroit? Rien à voir avec quelque chose que j'aurais pu faire ou autre ?
— Bien sur tu n'as rien fais de mal, ne t'en fais pas pour ça.
Le silence règne à nouveau mais cette fois ci, la tension agréable s'est transformée en gêne maladroite. Edgar ne se fait pas prier pour l'interrompre une nouvelle fois.
— Je vais rentrer. Merci de m'avoir sorti de cette galère, je suis désolé de t'avoir dérangé dans ta soirée tranquille pour venir aider ton amie qui n'était plus là à ton arrivé.Sur ces mots, il ouvre la portière et la claque derrière lui, dans un regard pour moi. Je ne sais pas si je l'ai blessé, énervé, ou simplement déçu, mais aucune des trois options ne me plait. Mon instinct prends le dessus sur la raison et je sors à mon tour de ma voiture.
Edgar se retourne en entendant mes pas ainsi que le bip de fermeture centralisée et le fracas de la portière.
— Que fais tu ? Me demande t'il en expulsant la fumée de sa cigarette fraîchement allumée.Le corbeau se stop en face de moi et son air inquiet me fait sourire
— J'ai pas envie de partir maintenant... je ... tu m'avais promis une soirée, un after, à l'origine, je tente de justifier mon acte désinvolte comme je le peux.— Il est vrai, je devais passer chez toi pour regarder un film. On peut faire ça ici si le coeur t'en dis.
Qu'est ce qu'il peut être terre à terre....
— Edgar... j'ai pas envie de regarder un film...Ses yeux se posent sur moi et son sourire s'agrandit, m'indiquant qu'il a enfin compris où je voulais en venir. Edgar saisit ma main une énième fois ce soir, après avoir jeté son mégot au sol, et nous nous dirigeons vers la porte de la maison funéraire. Nous montons les escaliers quatre à quatre et une fois arrivés dans la chambre d'Edgar, ce dernier ferme la porte à clef derrière nous.
— Mon père n'est pas là ce soir, tu veux rester dormir ici ou juste...Mes bras s'enroulent autour de sa nuque, pressant mes ongles dans sa peau et l'interrompant dans sa question à laquelle je n'ai pas envie de répondre. Son regard s'assombrit et pour une fois ce n'est plus de la glace que j'y vois mais des braises. Ses mains emprisonnent mes hanches avec force alors que ses lèvres se posent délicatement contre ma mâchoire. Comme à mon habitude, mes mains attrapent ses cheveux comme si c'était la seule chose me permettant de m'encrer dans le moment présent.
— Milady, je..., ses lèvres glissent vers mon cou pendant qu'il murmure contre mon oreille. J'ai tellement attendu ce moment je pensais qu'il n'arriverais jamais... que, que je n'étais pas assez bien pour toi. Je le penses toujours, mais la peur que j'avais de te perdre s'estompe peu à peu je te l'avoue.
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NEVERMORE
Teen FictionMais, le corbeau induisant encore toute ma triste âme à sourire, je roulai tout de suite un siège à coussins en face de l'oiseau et du buste et de la porte ; alors, m'enfonçant dans le velours, je m'appliquai à enchaîner les idées aux idées, chercha...