" God, I think she's falling out of
Yeah, I think she's falling out of love"- - -
— Mademoiselle Butler ?
Le visage légèrement ridé de monsieur Tomson apparaît dans mon champ de vision et mon corps se tend par réflexe. À chaque fois que nous interagissons, il me demande quelque chose, la plupart du temps en mien avec cette enquête qui hante mes nuits, et actuellement, je suis beaucoup trop fatiguée pour ça. Il ne me reste qu'une petite heure avant d'être en week-end, la semaine a été éprouvante. Les archéologues vont se rendre sur le terrain indiqué par le tableau dès lundi et les préparatifs pour cette expédition sur beaucoup plus nombreux que pour la précédente. Et bien évidemment, j'ai du me charger de tout le gros du boulot.
— Que puis-je faire pour vous ? Je m'efforce de rester correcte, même si à l'heure actuelle, je ne rêve que d'une seule chose, une douche brulante.— Quelqu'un vous attend à l'accueil, il demande à vous voir. Un jeune homme un peu... austère. Si je peux me permettre.
Edgar...
Non désolée mais normalement on émet pas de jugement sur les gens et encore moins à première vu. Mais ce n'est pas grave. On va faire comme si de rien était.Je rend son faux sourire à mon patron et mes talons résonnent dans le couloir faiblement isolé. Edgar se tient dans l'entrée, les bras croisés sur son manteau en cuir habituel. Son col roulé en laine brune et beige lui donne un côté un peu plus doux et abordable, cassant l'émotion de crainte qu'il peut dégager par moment. Son sourire s'agrandit en me voyant et il ne perd pas une seconde pour se diriger vers moi. Après un cours instant d'hésitation, que j'ai pu distinguer dans ses yeux, ses bras m'entourent et me pressent contre son pull. La sauge s'imprègne de mes vêtements et je ne peux retenir un sourire à mon tour. Je dois bien le reconnaître, ses bras sont apaisant, autant que sa présence.
Edgar me relâche légèrement après avoir déposé un chaste baiser sur mon crâne. Ses yeux parcourt ma silhouette de haut en bas et j'en viens à remettre en question l'entièreté de ma tenue. Mes mains lissent ma jupe crayon à carreaux, s'enfonçant dans les manches de mon pull la seconde d'après.
— Tu es ravissante.Les yeux pétillants du corbeau trahissent sa sincérité et mon coeur s'emballe. Edgar passe sa main dans son manteau et en sort mon édition de Dracula.
— Je me suis permis d'y ajouter quelques annotations. J'ai beaucoup hésité et je n'ai pas pu me résoudre à garder mes réflexions pour moi. Si cela ne te plais pas je t'en offrirais un nouveau, vierge.Le corbeau me rend mon livre et je m'empresse de le feuilleter instantanément. Il n'a pas plaisanté. Tous mes commentaires ont désormais une réponse, encrée en rouge sang.
— Je te remercie Edgar, c'était une bonne idée. Ça me donne quelque chose à faire de mon week-end, je vais le relire.Son sourire s'affiche à nouveau et il s'apprête à dire quelque chose mais la voix de mon patron nous interromps.
— Eleanor, vous pouvez venir une minute je vous pris ?Et c'est reparti...
— Je suis à vous dans un instant monsieur Tomson, ma réponse est accompagnée de mon plus beau faux sourire, étant le mieux que je puisse faire pour cacher mon agacement.Mon regard se pose à nouveau sur Edgar qui s'en va après m'avoir salué d'une étreinte.
Je gagne mon patron, posté dans un des coins du couloir et ce dernier me gratifie d'un sourire sincère.
— Vous avez fait du bon boulot ces temps ci et je tenais à vous féliciter. Je sais que les événements survenus l'année dernière n'ont pas été facile, et pour cela merci d'être toujours parmi nous. Je vous ai beaucoup sollicité aujourd'hui, rentrez chez vous, vous en avez bien assez fait.
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NEVERMORE
Novela JuvenilMais, le corbeau induisant encore toute ma triste âme à sourire, je roulai tout de suite un siège à coussins en face de l'oiseau et du buste et de la porte ; alors, m'enfonçant dans le velours, je m'appliquai à enchaîner les idées aux idées, chercha...