Les pales de l'hélicoptère s'immobilisèrent enfin, ainsi que son moteur. Dante accueillit avec soulagement le calme de la nuit. Son mal de crâne refusait de le quitter depuis ce matin et sa petite discussion avec Anissia n'y avait rien arrangé. Il n'avait qu'une envie : s'enfoncer dans son lit et ne plus en bouger pour au moins les prochaines quarante-huit heures. Malheureusement, il savait que c'était impossible. Les responsabilités, encore et toujours...
Le silence fut brisé une nouvelle fois par la voix désagréablement familière de Lungelo Krüger. Il était occupé à s'extirper de l'appareil en compagnie de deux de ses mercenaires.
‒ T'imagines que je viens de me farcir trente minutes de vol en pleine nuit juste pour vérifier que ta tête de con est toujours juchée sur tes épaules, Dante ? Et après, tu viendras dire que je n'ai aucune considération pour toi !
‒ Si c'était vraiment ça qui t'inquiétait, Lungelo, t'avais qu'à envoyer un de tes hommes vérifier à ta place.
‒ Pour que tes gars s'en servent pour jouer aux fléchettes ? Non merci !
Jonas, aux côtés de Dante, attira l'attention du Tyran. Les deux hommes échangèrent un sourire horriblement faux. Ils ne s'étaient plus parlé depuis la précédente attaque du Camp, soit depuis plus d'un an. Et ça leur allait très bien ainsi ! Mais le blond n'avait pas pu se résoudre à laisser son ami affronter tout seul leur patron. Pas dans l'état d'énervement dans lequel ils se trouvaient tous les deux.
‒ Jonas ! Quel... plaisir. Venu vérifier que je n'arracherais pas la tête de Dante pour l'état lamentable dans lequel il a mis ce camp ?
L'ancien mercenaire allait répliquer, mais Lungelo le coupa immédiatement, cette fois furibond :
‒ Parce qu'alors, Jonas, tu mérites autant ma colère que lui ! Bande de CRÉTINS ! SEPTANTE-SIX MORTS ! Des milliers de dollars de perte ! Des livraisons entières de drogue réduites en cendres ! Des armes volées ! Des otages perdus alors que certains avaient déjà trouvé preneur ! Est-ce que vous imaginez deux secondes, ESPÈCE DE PAUVRES MERDES INCOMPÉTENTES, dans quel bordel vous nous avez mis ?!
‒ Ce n'est pas de notre faute ! protesta Dante, révolté. Les rebelles nous ont pris au dépourvu ! On ne pouvait pas...
‒ Oh, et tu t'attendais à quoi ? Qu'ils te fixent rendez-vous ?! Espèce d'idiot !
Ni l'Hispanique ni son bras droit n'osèrent plus contester ses paroles, le regard bas. Mieux valait ne pas le mettre encore plus en colère. Aucun d'eux n'était à l'abri de se faire plomber le crâne. Ça aurait été bête après avoir survécu à l'assaut de leur camp...
‒ Qui a mené cette attaque ? finit par demander Lungelo, déjà plus calme. Marco ? Ce blanc-bec d'Oliver ?
‒ Anissia, rectifia Dante en venant replonger son regard dans le sien.
Un silence au cours duquel ils se dévisagèrent. Si Dante venait de l'insulter, Lungelo n'aurait pas affiché de mine plus scandalisée.
‒ Anissia est morte. Tu l'as fait flambée il y a deux jours.
‒ Ouais, c'est ce que je croyais aussi. Mais Oliver l'a tirée des flammes quand je suis parti. J'ai eu l'occasion de papoter avec elle par la suite et je peux donc t'assurer qu'elle va on ne peut mieux !
Le Tyran, au début interdit, poussa un profond soupir ennuyé. Son fils adoptif n'avait aucun mal à comprendre pourquoi. Non seulement ça signifiait qu'ils n'en avaient pas fini avec les rebelles, mais en plus, il avait envoyé une dizaine de ses hommes au casse-pipe pour des prunes. Pas qu'il en avait quelque chose à faire de leur vie, mais les bras coûtaient chers.
VOUS LISEZ
Aller Simple en Enfer [T.1]
Romance"Tu peux courir autant que tu veux, querida. Jamais tu ne m'échapperas". Lucia Walton Marks avait toujours été une grande amatrice de sensations fortes. L'adrénaline était devenue une véritable drogue pour elle et ce depuis son plus jeune âge. Les f...