Samedi 13 février 2019 – 09h13 AM, Camp Principal.
Lucia fut réveillée par des rires et des sifflets dans la cour principale, le tout accompagné de cris joyeux ainsi que de l'éternelle musique électro régnant sur le camp. À moitié endormie, elle jeta un œil sur le petit réveil posé sur la table de chevet : 9h13. Déjà ?!
La jeune fille se leva en toute hâte et constata que Dante était déjà parti. Il ne l'aurait quand même pas oubliée, si ? Ou pire ! Dupée ! Décidant de ne pas plus y réfléchir, elle fila sous la douche, se coiffa et s'habilla avant de revenir dans la pièce principale pour mettre ses tennis.
Ce n'est qu'en se laissant tomber sur le canapé avec ses chaussures en main que Lucia remarqua le plateau posé innocemment sur la table basse. Il contenait une pomme verte, une tartine beurrée et un verre de jus de fruits. Sous ce dernier était calée une feuille pliée en quatre.
Tout en s'emparant de la pomme pour mordre dedans à pleines dents, la rousse déplia le mot et constata qu'il y faisait écris quelque chose. Elle fronça les sourcils et parcourut cette graphie pratiquement illisible : « Avale ton déjeuner et rejoins-moi dehors, ce n'est pas verrouillé. À tout à l'heure, querida ».
Dehors ? Depuis quand pouvait-elle sortir seule ? Bon, elle ne s'était gênée pour le faire sans la permission de Dante. Certes. Mais tout de même. Baissant les yeux sur le plateau-repas, ses sourcils cette fois se haussèrent en guise d'étonnement. En plus de lui permettre d'assister à la fête et de sortir sans lui, il lui apportait son petit-déjeuner ? Sa balade nocturne avait permis à son cerveau de détraqué de mieux s'oxygéner ou quoi ?
Lucia esquissa un sourire amusé avant de s'empresser d'expédier le fruit, la tartine et le jus d'orange. Elle avait besoin d'énergie, car aujourd'hui était un grand jour ! Celui où elle disait bon vent à cette île de malades. Peut-être pourrait-elle avoir ses parents au téléphone dès ce soir ? Et s'allonger dans son lit à New York d'ici une quarantaine d'heures après avoir été rapatriée d'urgence aux États-Unis ? Ces simples perspectives l'emplissaient de joie. C'était bientôt terminé...
Une fois rassasiée, Lucia sortit enfin de la chambre. Effectivement, la porte n'était pas verrouillée. Les bruits venant de la cour face à elle s'amplifièrent violemment, ce qui la fit grimacer. Après s'être habituée à la luminosité, la jeune fille constata qu'un véritable attroupement avait lieu non loin de là, devant une espèce de longue estrade improvisée. Et juché dessus, seul avec un large sourire en travers de la figure, se tenait Dante Alvarez.
La captive de ce dernier, ne désirant pas se mêler tout de suite aux pirates, resta au sommet des marches et s'accouda à la rambarde. D'ici, elle avait une belle vue sur cette scène étrange qui attisait sa curiosité. Elle ne put d'ailleurs pas empêcher un rictus intrigué d'étirer ses lèvres. Que fabriquait-il, encore ? C'était l'heure de son One-Taré-Show ?
- Hermanos ! Amigos ! Invités de marque...
Il avait pivoté vers la droite pour prononcer ces mots, une moue narquoise sur les lèvres. Lucia, pendant que des rires fusaient dans l'assemblée, suivit son regard et remarqua que les palissades séparant habituellement la case aux otages du reste du camp avaient été dégagées pour l'occasion. Les cages étaient donc là, exposées à la vue de tous.
La jeune fille songea avec une soudaine bouffée d'anxiété que ça allait lui compliquer sérieusement la tâche pour filer avec les sœurs Martin sans être vue. Par chance, leur clapier était bien plus loin dans la case. D'ailleurs, elle ne pouvait pas voir les deux blondes parmi les quelques touristes terrifiés. C'était encore jouable.
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Aller Simple en Enfer [T.1]
Romance"Tu peux courir autant que tu veux, querida. Jamais tu ne m'échapperas". Lucia Walton Marks avait toujours été une grande amatrice de sensations fortes. L'adrénaline était devenue une véritable drogue pour elle et ce depuis son plus jeune âge. Les f...