16. Un goût de liberté.

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Un mois exactement depuis qu'Oliver Dallas et Lucia Walton Marks étaient piégés sur Lost Island. Presque trois semaines depuis la tentative d'assassinat ayant visé la toute jeune meneuse de la rébellion sévissant sur l'île. Trois semaines également depuis que Dante avait officiellement acheté son otage.

Les journées défilaient les unes après les autres, se ressemblant malheureusement toutes. Les nuits, plus fraîches, permettaient aux habitants de cet enfer perdu au cœur du Pacifique de se reposer quelques heures. Ensuite, le soleil se levait à nouveau, poursuivant inlassablement sa course tout autour de la planète. Et chaque jour, ce cycle infernal redémarrait, semblant prêt à se perpétuer à l'infini.

Oliver et Anissia, ayant renoncé à se cacher, avaient repris leurs attaques contre les pirates avec plus d'acharnement encore. Il ne passait plus 24h sans qu'eux et leur armée de rebelles ne prenne un avant-poste, sabote une livraison, face flamber un champ de culture de cannabis ou dérobe un stock d'armes. Ils étaient déterminés à mener la vie dure à Dante Alvarez, l'homme ayant tenté de les faire disparaître.

Le concerné était débordé par cette offensive violente et ininterrompue. Même s'il se bornait à voir celle-ci comme une tentative désespéré de le déstabiliser, au fond, il commençait à s'inquiéter. Et à en avoir assez. Ses hommes tombaient comme des mouches et Lungelo, qui suivait toute cette histoire de loin, lui mettait la pression pour qu'il en finisse le plus vite possible. Les pertes d'argent devenaient colossales et c'était lui qui trinquait, à l'arrivée.

Lucia, de son côté, suivait les nouvelles par l'intermédiaire de Jonas ou de Dante lui-même lorsqu'il rentrait de bonne humeur, ou tout simplement saoul. Surtout saoul. C'était rare de le voir dans un bon jour, depuis quelques temps. Mais elle s'y était faite, ayant plus ou moins réussi à le cerner. Elle savait désormais quoi faire et ne pas faire pour éviter de l'énerver.

Sur ces trois semaines, la jeune fille avait eu... la paix. Elle ignorait si c'était dû à la balle qu'elle avait failli lui tirer dessus ou tout simplement parce qu'il était trop occupé, mais Dante ne l'avait plus touchée. Il ne la regardait pas moins avec envie et, quand il avait bu, essayait de l'approcher. Mais lorsqu'elle le repoussait, il capitulait.

Lucia ne s'en plaignait pas, que du contraire. Et même si sa situation demeurait infernale, elle était moins horrible que par le passé. La présence du trafiquant la mettait toujours mal à l'aise, seulement, il n'abusait plus de son corps. Et c'était déjà un très bon point. Le pourquoi du comment lui importait peu, au final.

Cela ne l'empêchait pas, durant ces longues journées qu'elle passait enfermée dans cette pièce devenant étouffante, de réfléchir à un plan pour s'échapper. Mais plus elle retournait le problème dans sa tête et plus elle devait admettre que ça semblait sans issue. Cette chambre était devenue une cage. Plus luxueuse que la précédente, mais une cage quand même. Et aussi longtemps que Dante l'aurait décidé, elle n'y serait qu'un oiseau aux ailes brisées rêvant avec désespoir de sa liberté lui ayant été arrachée.


Lundi 08 février 2019 – 7h51 AM, Camp Principal.

- Comment ça, tu « veux sortir » ?

- J'en peux plus de rester enfermée ici vingt-quatre heures sur vingt-quatre, Dante ! J'ai besoin de quitter cet endroit de temps en temps ou je vais devenir dingue !

Le trafiquant dévisagea sa captive avec un sourcil dressé, témoin de sa surprise. Déjà vêtu de sa tenue habituelle et son holster attaché autour des hanches, il s'apprêtait à quitter ses appartements lorsque Lucia s'était enfin décidée à quémander cette faveur qu'elle désespérait à recevoir. Ça faisait plusieurs jours que ça lui trottait dans la tête, mais elle n'avait pas encore trouvé le courage de le faire. Ni le moment.

Aller Simple en Enfer [T.1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant