Lundi 11 janvier 2019 – 08h00 PM, Camp Principal.
« Allez, prends-la. C'est pour toi. Pas pour lui. Et puis... ça ne signifie pas que ça va recommencer. C'est juste une précaution ». Lucia posa la pilule sur sa langue et l'avala avec une gorgée d'eau. Ensuite, elle referma la bouteille et se mit à fixer l'armoire sur le mur lui faisant face. Voilà. C'était fait.
Assise sur le lit et encore vêtue des vêtements qu'elle portait lors de sa petite sortie à l'infirmerie, la jeune fille réfléchissait. Jonas lui avait amené de quoi manger aux alentours de 19h, soit une heure auparavant. Et depuis, elle était installée là et... attendait. Qu'avait-elle concrètement d'autre à faire ?
Amenant sa main droite à sa bouche, elle se mit à se ronger furieusement les ongles. Vieux tic combattu au milieu de son adolescence qui était en train de revenir en force au vu de la dose massive d'anxiété qu'elle subissait. Malgré les paroles réconfortantes qu'elle s'était soufflée, elle savait que ce n'étaient que de doux mensonges concoctés par son subconscient. Bien sûr que si, ça allait recommencer. Dante le lui avait confirmé lui-même pas plus tard que ce matin. Autant cesser de se voiler la face et essayer de composer avec.
Se sentant incapable de rester immobile plus longtemps, Lucia se leva du matelas et marcha jusqu'à la fenêtre. Il faisait déjà noir, le soleil s'étant couché vers 18h. Mais la chaleur était toujours aussi torride. Plus supportable à l'intérieur qu'à l'extérieur, toutefois. Ce devait être dû à la légère brise d'air marin s'engouffrant par l'ouverture.
Considérant les barreaux en métal lui barrant cette sortie, la jeune fille les empoigna et tira dessus, testant ainsi leur solidité. Elle fut forcée de constater après quelques secondes d'acharnement que ce n'était pas par là qu'elle parviendrait à s'échapper.
Avec un soupir de frustration, la rousse se détourna de la fenêtre et balaya la pièce de son regard sombre. Sa peur grimpait en flèche au fur et à mesure que le temps passait. Le pirate n'allait plus trop tarder et elle n'avait aucune envie de le voir. Aucune envie de lui parler. Aucune envie de le toucher...
Sentant son cœur louper un battement, Lucia dut invoquer des trésors de calme pour ne pas se mettre à hurler de manière hystérique. Pour ne pas se laisser tomber sur cette vieille moquette élimée et pleurer toutes les larmes de son corps. Elle s'était assez apitoyée sur son sort comme ça. Ce n'était pas de cette façon qu'elle regagnerait sa liberté.
Passant ses doigts dans ses longues mèches flamboyantes, l'Américaine se mit à tourner en rond à la recherche d'une solution. Ça ne pouvait pas durer éternellement. Elle refusait de se résigner à mener cette vie-là. Elle était née pour se battre, pas pour ramper devant qui que ce soit. Et si Dante Alvarez ne le savait pas encore, ça ne saurait que tarder. Peu importe le temps que ça prendrait. Elle finirait par s'enfuir et ce jour-là... il regretterait amèrement cette journée maudite où il était venu au monde.
La porte s'ouvrit au même instant et elle cessa de creuser sa tranchée, s'arrêtant en plein milieu de la pièce. Le propriétaire des lieux referma la porte dans son dos et faillit sursauter en la voyant. Mais il se détendit en se souvenant qu'il ne vivait plus seul et marmonna quelque chose dans sa barbe tout en marchant vers sa garde-robe. Cette réaction décontenança sa captive. À croire qu'il était aussi peu content qu'elle-même de sa présence chez lui.
- Holà querida, balança-t-il distraitement en retirant son holster d'autour de sa taille.
Elle ne répondit pas, l'observant avec intérêt. Il était sale. Et blessé. À croire qu'il avait mené une guerre durant la journée. Le souvenir de ce qu'avait dit le pirate accompagnant ledit Rocco dans l'infirmerie lui revint en mémoire : « Il a été blessé par balle pendant la reprise d'un avant-poste ». Dante y était, de ce qu'elle avait compris. Manque de chance, il n'avait pas été tué...
VOUS LISEZ
Aller Simple en Enfer [T.1]
Roman d'amour"Tu peux courir autant que tu veux, querida. Jamais tu ne m'échapperas". Lucia Walton Marks avait toujours été une grande amatrice de sensations fortes. L'adrénaline était devenue une véritable drogue pour elle et ce depuis son plus jeune âge. Les f...