35. L'infirmière sexy

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⚠️TW sujets sensibles⚠️

Mardi 16 mars 2019 – 16h38 PM, Camp Principal.

‒ Merci pour cet après-midi, Jo'. C'était très sympa.

‒ Avec plaisir, princesse.

Jonas et Lucia franchirent ensemble le pas de la porte des appartements de Dante. Une fraîcheur agréable les accueillit, ce qui surprit l'aîné. Il chercha la cause de cette température et repéra un ventilateur en train de tourner dans un coin. La jeune fille suivit son regard et un sourire ravi étira ses lèvres.

‒ C'est Dante qui l'a apporté hier, annonça-t-elle en s'avançant vers le concerné pour augmenter sa vitesse. Il râlait parce que je transpirais trop la nuit, et qu'il devait donc faire changer les draps beaucoup plus souvent qu'avant mon arrivée. Je lui ai dit qu'il n'avait qu'à penser à installer la clim'. Au petit matin, j'avais cette merveille qui ronronnait près de la fenêtre.

‒ Eh ben ! Moi aussi je vais aller me plaindre de la chaleur. J'espère qu'il me fera le même type de cadeau.

‒ Je prierai pour toi, mon vieux.

‒ Trop sympa, princesse.

Lucia se dirigea vers une glacière posée au pied du lit. Elle en sortit deux bouteilles d'eau. Une pour elle, une pour Jonas, qu'il rattrapa au vol. Ils prirent une grande gorgée en même temps, s'essuyant de leur seconde main leur front trempé de sueur. Plus les jours avançaient et plus la température grimpait. La rousse craignait déjà de voir l'été arriver...

‒ Ça a changé depuis la dernière fois où je suis venu, remarqua le trafiquant en admirant les alentours. Dante s'est enfin décidé à entretenir sa piaule ?

Pff, tu parles. C'est moi qui m'en suis chargée. Me ramener de quoi nettoyer lui a semblé être un effort suffisant. Au moins, il a apporté cette glacière. C'est déjà pas mal.

La New-Yorkaise, avec un soupir éreinté, se laissa tomber dans le canapé défoncé. Jonas, n'ayant de toute façon rien de prévu pour les heures à venir, l'imita. Ils échangèrent un regard, avant de se mettre à rire pour une raison inconnue. Si quelqu'un leur avait dit il y a encore deux mois d'ici qu'ils en arriveraient là, ils ne l'auraient jamais cru.

Apaisés par le ronronnement du ventilateur, ils se mirent à fixer l'écran noir de la télévision en buvant de petites gorgées de leur boisson. C'était relaxant. Lucia se souvenait qu'au début de sa détention, le seul endroit où elle se sentait bien, c'était à l'infirmerie. Il faisait bon, propre et calme. Aujourd'hui, cette chambre était devenue à son tour un havre de paix.

Au début, pourtant, c'était loin d'être gagné ! Dante tenait à sa crasse et s'était donc dans un premier temps opposé à retaper cet endroit. « Tu comprends pas, querida ! Ça lui donne du cachet ! De toute façon, vous, les Occidentaux, vous n'y connaissez rien en patrimoine culturel. » « Patrimoine culturel de quoi ? » s'était-elle étonnée, hilare. « Patrimoine culturel de la porcherie ? Tu veux me forcer à vivre ici ? Bien. Mais alors, tu me laisses rafraîchir ce taudis ! »

Le trafiquant, las de se battre avec elle, avait cédé en tempêtant et jurant. Mais elle n'en avait eu que faire, très satisfaite d'avoir remporté cette bataille. Le lendemain, il avait chargé Carlos de lui apporter le nécessaire. Lucia avait passé la journée entière à récurer leur logis de fond en comble, de la salle de bain à la pièce principale. Rien n'avait été épargné, pas même le plafond jauni par le tabac.

Ensuite, la jeune fille s'était chargée de réagencer la disposition des meubles, de ranger les tiroirs et de réparer le pied branlant de leur table basse. Elle avait eu terminé au moment où Dante passait la porte. Il n'avait rien dit, mais à son regard (et à la façon qu'il avait eu de la prendre sur leur lit propre), ça lui convenait. « Un mode de vie sain commence par un environnement sain, Dante ». « Bordel, mais tu te crois où ? Au club Med ? » « Non. Mais ça ne saurait que tarder ».

Aller Simple en Enfer [T.1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant