Jeudi 07 janvier 2019 - ??h?? PM, Camp Principal.
Lucia ignorait depuis combien de temps elle attendait là, dans cette chaleur moite et suffocante. Même en pleine nuit, la température dans cette forêt tropicale ne passait pas en dessous de la barre des 25°. L'atmosphère était lourde. Humide. Authentique à un sauna.
Pourtant, la jeune fille frissonnait. Elle avait l'impression d'être congelée de l'intérieur malgré sa peau couverte d'une fine pellicule de transpiration. Sa mâchoire tremblait et les poils sur ses cuisses et ses bras sedressaient. Elle mettait ça sur le compte de la peur et du choc qu'elle avait vécu... et vivait encore.
Les mots de ce Dante Alvarez tournaient en boucle dans son crâne depuis qu'il avait quitté sa cage. Vendue. Elle allait être vendue. Dans son esprit, ce genre de chose n'arrivait qu'aux autres, ou alors dans les films. Quelle était la probabilité pour qu'elle soit un jour confrontée à un commerce d'esclaves ? Elle ? Lucia Walton Marks. Si sa mère savait dans quoi elle venait de se fourrer, elle en ferait un infarctus. Encore.
Un sourire dépité parvint à se frayer un chemin sur son visage. Mais la tristesse la rattrapa au pas de course lorsque le visage de Petula apparut dans sa mémoire et un faible sanglot lui échappa. Baissant la tête, elle laissa deux nouvelles larmes lui échapper en ramenant un peu plus ses jambes contre son corps tremblant. Que ne donnerait-elle pas pour se téléporter dans sa chambre, chez elle ? Sur son lit, devant la magnifique baie vitrée donnant sur Central Park.
Ce qui apparaissait comme une prison dorée encore quelques heures plus tôt lui semblait si doux, désormais. Qu'était-ce à côté de cette véritable cage dans laquelle elle se trouvait ? Une cage avec de vrais barreaux. Une cage dont elle ne sortirait que pour être vendue comme du bétail.
Ses mains commençaient à la faire souffrir, la corde mangeant la peau de ses poignets. Ses épaules l'élançaient. Son dos brûlait. Combien de temps comptaient-ils la garder dans ces conditions ? « Les filles comme toi partent vite », lui avait dit Dante. Mais elle n'était pas certaine que c'était un réconfort. Partir où ? Entre les mains de qui ? C'était un foutu cauchemar...
Lucia avait tenté d'analyser son environnement, mais avec cette obscurité, ce n'était pas chose aisée. Elle distinguait d'autres cages aux alentours, dispersées ça et là de manière aléatoire. À l'intérieur, d'autres touristes. Ou en tout cas, il lui semblait voir les contours de silhouettes humaines. Peut-être était-ce son esprit qui lui jouait des tours, mais elle était persuadée d'entendre quelqu'un renifler à quelques mètres de là. Probablement un ou une autre malheureuse partageant sa situation.
Au loin, la rousse pouvait distinguer d'autres bruits. Des bruits de fête. Une musique... techno poussée à un volume probablement élevé. Des rires. Des cris. Des tirs, parfois. À l'odeur qu'elle avait perçu plus tôt, celle du sang et de la fumée, d'autres arômes venaient s'ajouter. La poudre. Le cannabis. Le tabac. La pluie... Les fleurs.
Perdue dans ses songes, il fallut un certain temps à Lucia pour se rendre compte que le pirate posté non-loin de sa cage avait disparu. Il était là et l'instant d'après... un bruit de lutte. Des coups répétitifs contre ce qui semblaient être des barreaux. Un son à la fois sourd et métallique. Puis, plus rien. Plus rien jusqu'à ce qu'une porte ne grince et que des pas se mettent à résonner sur la terre sèche.
- Lucia ? l'appela quelqu'un dans le noir. Lucia, où est-ce que t'es ?
Cette voix avait beau était basse, elle lui était tout de même suffisamment familière pour l'alerter.
- Oliver ? souffla-t-elle en retour, le cœur battant. Par ici !
Les pas se rapprochèrent rapidement de sa cage. Le visage de son ami ne tarda pas à apparaître de l'autre côté des barreaux. Il lui adressa un sourire rayonnant en la reconnaissant pendant qu'elle sentait presque les larmes lui monter. Dante n'avait pas menti : il était vivant. Et... Et libre ?!
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Aller Simple en Enfer [T.1]
Romance"Tu peux courir autant que tu veux, querida. Jamais tu ne m'échapperas". Lucia Walton Marks avait toujours été une grande amatrice de sensations fortes. L'adrénaline était devenue une véritable drogue pour elle et ce depuis son plus jeune âge. Les f...