Les sirènes auraient dû se mettre à sonner dès le premier instant, dès quand nos deux âmes perdues se sont croisées pour la première fois. Désormais, il est trop tard.
Toi et moi, ça ne devait jamais arriver.
On dit pourtant que le destin fait bie...
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<<Fais crari, c'est ça.>>
***
On arrive dans l'appart' de Mathieu et Liam reçoit directement une notification de son Nokia datant de Mathusalem.
- Je dois y aller en urgence, moi aussi j'ai une piste, nous annonce-t-il.
- Tu reviens quand ? je le questionne.
- J'en n'ai pas pour longtemps.
Il se barre en deux-deux et je détaille le salon en m'avançant vers un mur tapissé de vieilles photos accrochées.
- C'est toi ? je demande en montrant une photo d'un petit garçon au bord d'une piscine, tenant un pistolet à eau telle une kalash.
- Ouais, en Corse, il rigole en voyant la photo.
- Tu faisais déjà le caïd à l'époque.
- Nan, j'étais déjà un caïd à l'époque.
- Je suis sûre que t'es pas si méchant que ça.
Il hausse les épaules et je continue de regarder les autres photos avant de me rendre compte que ce n'est peut-être pas très poli d'analyser sa vie privée alors que je ne le connais même pas.
- Désolé, réflexe de flic, dis-je en m'éloignant du mur.
- T'inquiète, elles sont affichées pour qu'on les regarde t'façon.
Je lui souris poliment et vais me poser au bord d'une fenêtre ouverte pour fumer.
- Pourquoi t'es devenue policière ?
- Pourquoi t'es devenu rappeur ?
- J'ai posé la question en premier.
- C'est moi qui pose les questions, je rétorque.
- Si je réponds, tu réponds ?
Je souffle ma fumée par la fenêtre avant de revenir vers lui en hochant la tête.
- J'ai grandi avec le rap, et c'est le seul domaine dans lequel je suis doué, avec la mécanique aussi. Et toi ?
- J'sais pas, je déteste l'injustice en général. Le mec qui assassine des femmes tranquillement n'a pas sa place en tant que citoyen normalement constitué, qu'il purge sa peine, qu'il comprenne son erreur et puis on en reparlera.
- Et le dealer qui vend du shit, il a sa place dans la société lui ?
Je souffle du nez, un petit rictus au coin des lèvres, en baissant mes yeux vers ma cigarette.
- La plupart des dealers n'ont pas le choix, c'est ou ils dealent, ou ils sont à la rue. Le choix est vite fait quand t'as une famille à nourrir. Par contre, le dealer qui fait ça que pour gagner toujours plus et dépenser sa thune dans des choses inutiles alors qu'il pourrait avoir un job stable, c'est lui qu'il faut condamner.
