Chapitre 19.

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<<J'pense que je vais arrêter de la voir

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<<J'pense que je vais arrêter de la voir.>>

***

Ce que je fais depuis tout à l'heure pourrait paraitre psychopathe, mais elle dort si bien que mes iris ne veulent pas la lâcher. Je n'ose pas la sortir de sa sieste, pourtant il faudrait y aller. Il commence à faire noir et j'ai pas trop envie de devoir marcher dans le noir sans lumière pendant vingt minutes pour rejoindre la civilisation. 

Malgré son air angélique, je décide de la réveiller pour ne pas qu'on reste ici plus longtemps.  

- Zafia...Oh-oh, je pose ma main sur son biceps. 

- Hum, qu-quoi ? 

- Il va faire noir, on doit rentrer. 

- P'tain, je me suis endormie ? 

- Bonne analyse, je la taquine. 

Elle pouffe de rire et lâche un bref bâillement avant de se frotter les yeux. Mon esprit m'ordonne de bouger, mais mon cerveau s'imagine des choses tout à fait inapproprié avec cette jeune femme, se demandant ce que peux bien faire à regarder dans le vide de cette manière.

- Oh ? elle claque ses doigts devant moi. Tu dors les yeux ouverts ? 

- J'étais dans mes pensées. 

Une fois les longues chaises de plage planqué dans ma cachette secrète, on prend la route inverse en parlant de tout et de rien. Elle me donne son avis sur "Platinum" et je l'écoute attentivement, alors que de d'habitude je m'en fous des avis des gens si ce n'est pas un de mes kho. 

Tandis que Zafia continuait sa sixième anecdote, je sentis une goutte atterrir sur le dos de ma main. Eh merde, on a encore dix minutes de marche pour arriver en centre-ville, et il se met désormais à pleuvoir des cordes. 

- Sa mère, on va tomber malade. 

Elle me regarde malicieusement en mettant sa capuche sur sa tête décoiffée. 

- Le dernier à l'abris c'est une pute. 

Et elle se met à courir comme une dingue, alors que je me demande comment une femme si mature peut rigoler aux éclats pour un défi de collégien prépubère. Mais bon, vu que je ne suis pas une pute, je me mets à courir sous la pluie en me concentrant pour ne pas tomber comme une merde sur les pavés de la rue.

Les dix minutes se sont transformés en cinq tellement on a couru vite, je vois qu'elle tourne dans une ruelle sombre et déserte. La commissaire remarque un minuscule préau à sa droite, prévu initialement pour une personne, et s'y abrite. Ses mains placés sur les hanches, elle m'attend, le souffle court, en souriant en coin, s'en foutant visiblement totalement d'être trempée jusqu'aux os. 

Sirènes // PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant