Chapitre 28.

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<<C'est Mathieu qui te met dans cet état ?!>>

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<<C'est Mathieu qui te met dans cet état ?!>>

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Je range des trucs dans mon bureau depuis ce matin, je ne suis pas d'humeur à travailler aujourd'hui. J'aimerais bien dire que ça me fait plaisir de revenir au boulot, mais ce serait mentir. Depuis trois jours, mes pensées sont fixés sur ce truc, cette chose que j'ai apprise et qui m'a totalement déréglé le cerveau. J'avance, constamment en stress ou avec l'envie de pleurer toutes les larmes de mon corps. 

Je le sens, mon âme est épuisée. 

Et la fumette augmente de plus en plus, j'ai bien finit une cartouche en quarante-huit heures, c'est énorme. Fumer ne changera rien à part diminuer mon espérance de vie, mais je le fais quand même, pour compenser. J'ai d'ailleurs enfermé mon bigo dans un tiroir fermé à double tour, j'ai jeté la clef dans les chiottes. 

Je me balade dans les couloirs, essayant de trouver le truc qui me fera revivre. Lisa a du remarquer que ça n'allait pas du tout, elle a essayé de comprendre la raison, mais je ne peux pas le dire à voix haute...Ce serait trop douloureux, trop explosif, trop, d'un coup. Je n'ai pas su lui mentir en lui répétant que "tout va bien", "t'inquiète pas pour moi", "j'ai juste mal dormi cette nuit". 

Je n'arrive plus à faire semblant, c'est le détail de trop.

- Zafia ? 

- Oui. 

Daniel ouvre la porte, quelqu'un derrière lui, mais je ne distingue pas encore qui. 

- On...'fin tu dois faire une G.A.V. 

- Maintenant ?

- Oui, c'est assez urgent. 

Il m'explique la situation en quelques lignes. Un jeune aurait tabassé un autre jeune sans raison prouvée, la victime serait à l'hôpital, en soins intensifs. Je souffle, encore des histoires de merde, de mecs qui n'ont rien à faire à part provoquer les autres. 

- Ok, amène le moi. 

Mon cœur se serre dès que je vois qui se trouve à l'arrière de mon collègue, eh merde. 

- Je vous laisse, dit Daniel en partant. 

Mathieu s'installe sur la chaise en face de mon bureau, me fixant alors que j'enfouie mon visage dans mes mains. La guerre continue dans ma tête, mais un nouveau soldat s'est ajouté, un soldat coriace. C'est un cauchemar, juste un mauvais cauchemar, ça ne peut être que ça. 

Je vais me réveiller dans la maison d'Espagne, les chants de Katty vont me faire chier et je vais aller tchecker les mecs dans la cuisine avant de prendre mon petit déjeuner, tout en rigolant avec Moctar parce qu'il a brulé la poêle en tentant une nouvelle de recette d'œufs brouillés à la bière. 

Sirènes // PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant