Chef ! Oui chef !

Chapitre 15

Li Ming-Hwa

Alors là oui ça n'avait rien à voir avec les baisers mouillés de Dal-Ho. Elle avait la tête, le cœur et l'âme retournés. Elle n'avait jamais rien vécu d'aussi intense.

Et il était maintenant au téléphone, tentant de prendre l'air le plus détaché possible pour répondre à son frère.

-Oui au karaoké dans dix minutes sans problème.

Elle entendait la voix de son frère sans comprendre ce qu'il disait.

-Quoi ?? Attends je te mets sur haut-parleur et tu redis tout ça sinon elle ne me croira pas.

-Les gars vont venir avec nous au karaoké. Et disons que j'ai peut-être un peu dit que vous étiez ensemble. Alors ce serait sympa de jouer le jeu, histoire que je ne passe pas pour un mytho.

-Mais pourquoi tu as dit ça ?

-En même temps si vous ne vous étiez pas sauvés, je n'aurais pas eu à expliquer pourquoi le Sergent-chef Yo Si-Jin avait entraîné une jeune femme dans une ruelle obscure.

-Mais...

-C'est bon Min-Min j'ai dit que vous aviez un peu bu et que vous ne les aviez sûrement pas remarqués vu que vous étiez trop occupé à vous dévorer des yeux pendant tout le repas. Et pour le coup je n'ai pas eu à mentir !

-Gae-Beom, je...

-C'est bon, je vous aime tous les deux alors c'est normal que vous vous aimiez bien aussi. Au mieux vous n'aurez pas à vous cacher ce soir et au pire ça aura juste un peu accéléré les choses entre vous.

-C'est surréaliste tout ça. Tu ne devrais pas te fâcher ? Me mettre en garde, menacer ton ami de le réduire en miettes s'il me fait souffrir, ce genre de choses quoi !

-Oh mais t'inquiète Min-Min, ça il le sait très bien, et c'est pas des miettes que j'en ferais mais de la poussière alors rassure toi !

Si-Jin éclata de rire.

-Tu me surprendras toujours caporal. On se met en route.

Ming-Hwa, cacha alors son visage dans ses mains.

-Qu'est-ce que tu fais ?

-J'essaie de conserver un minimum de dignité pendant que je meurs de honte.

-Hahahaha ! Tu ne devrais pas plutôt te réjouir que ton frère le prenne aussi bien, et puis je pourrais te prendre par la main, et t'embrasser sans avoir peur d'être surpris. C'est une bonne nouvelle non ?

Elle espaça ses doigts pour le dévisager.

-Parce que tu penses que tu pourras encore m'embrasser ?

-Quoi ?

-Qu'est ce qui te dit que je te laisserai faire ?

Il s'approcha d'elle, souleva son menton et approcha ses lèvres des siennes.

-Tu me laisseras faire parce que tu as aimé ça au moins autant que moi. Et quand je m'approche de toi tu retiens ta respiration, ton cœur bat plus fort et tes joues deviennent roses.

-Tout ça pourrait tout aussi bien prouver que j'ai peur de toi, murmura-t-elle.

-Et que dis-tu du fait qu'en regardant mes lèvres tu déglutis puis tu lèches les tiennes comme si ce que tu voyais te faisait très envie ?

Elle garda le silence, alors il passa une main dans ses cheveux et continua :

-Qu'en est-il des gémissements que tu poussais tout à l'heure ? Ça n'avait pas l'air d'être de l'angoisse ni de la peur. Et tu me pressais si fort contre toi que je dois encore en avoir des marques dans le dos.

-Dans la panique j'ai inversé mes mouvements, je voulais bien évidemment te repousser...

-Bien évidemment.

Leurs lèvres se frôlaient désormais.

-J'en meurs d'envie, mais si on ne part pas maintenant on n'ira jamais à ce fichu karaoké.

Il lui prit la main et l'entraîna en direction du karaoké.

Elle poussa un cri de frustration mais se laissa faire et glissa ses doigts entre les siens.

Elle avait tellement envie de lui que son ventre lui faisait mal, toutes ces sensations nouvelles la faisait se sentir femme comme jamais auparavant.