Chef ! Oui chef !

Chapitre 39

Capitaine Yo Si-Jin

Je sors du bureau mon dossier de mutation à la main, et je me sens si bien.

Depuis cette nuit-là avec Mina, je n'éprouve plus le même intérêt pour mon travail. Les missions ne m'enflamment plus autant. Et j'ai même parfois peur, comme si maintenant je me rendais compte que j'ai trop à perdre pour continuer ça.

Bien sûr c'est toujours aussi gratifiant quand la mission est un succès mais je me sens las de tout ça.

J'ai longuement retourné ça dans ma tête et puis je me suis finalement décidé.

J'en ai parlé avec Gae-Beom, il me comprend, après tout ça fait dix ans qu'on est à l'armée et plus de quatre ans, presque cinq dans les forces spéciales. C'est sûr que ça peut sembler peu, mais j'ai l'impression d'y avoir passé au moins deux vies.

Et puis je ne pense qu'à Mina, tout le temps. Je me demande ce qu'elle fait. Si elle prépare son mariage. Si elle est heureuse. Je l'imagine en train de rire avec ses copines pendant qu'elle essaie sa robe, en train de choisir sa liste de mariage avec son fiancé.

Si je ne me trompe pas leur mariage doit avoir lieu dans quatre mois. Et je n'arrive pas à m'y faire. Je devrais noblement souhaiter son bonheur, et la laisser avec lui. Mais je ne le ferais pas.

J'ai demandé un poste de formateur permanent, je serais instructeur donc fini les missions, fini les départs inopinés, fini le danger. Je rentrerai tous les soirs chez moi, j'aurais un quotidien, une routine.

Et je vais le dire à Mina, je veux qu'elle le sache avant de se lier à un autre. Je veux lui dire que je vais avoir un chez moi fixe, un lit dans lequel je dormirai tous les soirs et que j'aimerais qu'elle y dorme avec moi tous les soirs à venir de toutes les années à venir.

Elle doit le savoir, pour pouvoir choisir en tout état de cause.

Ma prise de poste sera effective dans une semaine, le temps de me trouver un appartement et j'irais la voir. Je lui dirais tout ce que j'ai sur le cœur : à quel point je l'aime, et comme elle m'a atrocement manqué, comme je suis désolé de lui avoir fait du mal, et à quel point je regrette d'avoir décroché mon téléphone ce jour-là. Si j'avais fait ma demande avant de répondre, les choses se seraient sûrement passées différemment.