Chapitre 41

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Capitaine Instructeur Yo Si-Jin

C'est le grand jour, aujourd'hui je vais voir Mina ! Maintenant que j'ai une vie en dehors de l'armée j'ai du aussi renouveler mes vêtements. Je dirais même que j'ai dû me choisir un style !

J'enfile un jean brut, un tee-shirt noir et une veste de style motard, puis après avoir mis mes boots je me contemple dans le miroir : est-ce qu'elle va aimer, après tout je ne sais pas quel type d'homme lui plaît. Je veux dire niveau style vestimentaire.

Quand on était ensemble et que je la rejoignais en perm j'avais toujours un look très classique, jean ou jogging avec un tee-shirt simple, blanc le plus souvent. Mon apparence n'a jamais eu l'air d'être un souci pour elle, mais aujourd'hui je crois que je vais stresser pour le moindre détail.

On est samedi et j'ai demandé à Gae-Beom de se renseigner sur ce qu'elle fait de sa journée. J'ai peur qu'elle refuse de me voir si je vais directement chez elle.

Mon ami m'a envoyé un sms avec l'adresse d'un magasin où elle doit se rendre avec ses amies, j'espère que ce n'est rien en rapport avec le mariage.

Depuis une semaine Gae-Beom est très distant, on dirait qu'il m'évite et qu'il a toujours la tête ailleurs. Je me demande si ma réorientation l'embête, je n'aimerai pas qu'il pense que je l'ai abandonné. Il faudra qu'on aille boire une bière pour en parler.

De toute façon si ma discussion avec Mina ne se passe pas aussi bien que je le souhaite, j'aurais bien besoin d'aller boire un verre, et de l'épaule d'un ami sur laquelle m'appuyer.

Arrivé près du magasin je sens la nervosité monter encore d'un cran. Bon sang, avec Mina tout a toujours été si simple et fluide, je ne suis pas habitué à ça. J'ai l'impression d'être un adolescent qui veut inviter son amour de collège à danser avec lui à une boum.

Du trottoir d'en face je lis le nom du magasin en question, c'est un magasin de puériculture, qu'est ce qu'elle fait dans un magasin pour bébés ?

Le signal des piétons passe au vert et je suis le flux des passants qui se jette pour traverser la grande artère. Je suis au milieu de la route quand je la vois sortir du magasin, ses amies devant elle me la cache partiellement mais je peux lui voir un sourire radieux.

Mes paumes deviennent moites et j'inspire un bon coup pour me donner le courage d'aller jusqu'à elle.

Mais quand je peux la voir mon cœur cesse de battre. Elle est enceinte.

Elle est enceinte.

Je me suis figé, mais les autres piétons qui traversent me bousculent et me font avancer presque malgré moi.

Elle va avoir un enfant.

Elle va se marier.

Je l'ai perdue.

Je ne peux pas être le salaud qui va arracher un enfant à son père. Mais je dois lui dire. Elle doit savoir ce que je ressens pour elle. Elle doit avoir toutes les cartes en mains avant de dire oui à cet autre, ce gars que je ne connais pas mais que je hais de toutes mes forces en cet instant.

Je suis arrivé sur le trottoir, à quelques mètres de Mina. Et je ne sais absolument pas quoi faire.

Alors qu'elle tourne la tête son regard croise le mien. Son sourire disparaît instantanément de son visage. Est-ce de la peur dans ses grands yeux ?

Je vois sa poitrine (et quelle poitrine) monter et descendre rapidement, sa respiration est saccadée. Le monde entier s'est effacé autour d'elle, et je commence à avancer pour la rejoindre.

Elle baisse la tête, je la devine prendre une grande inspiration, puis elle redresse son beau visage et se met à marcher dans ma direction.

Elle vient vers moi. Qu'elle ne me fui pas est déjà une victoire en soi.

Chef ! Oui chef !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant