Chef ! Oui chef !

Chapitre 36

Li Ming-Hwa

Quand Gae-Beom se réveille, ça fait une heure que je suis à son chevet, et j'ai pris ma décision. Quelque part ça m'a permis de faire la paix avec moi-même.

-Doucement, ne te relève pas tout de suite.

Mon frère pose la main sur le pansement, puis me sourit.

-Merci Min-Min, tu as toujours dit que j'étais un peu comme un chiot alors je savais bien que tu pourrais me soigner.

-Idiot va !

Il s'assied doucement, en grimaçant.

-Désolé de t'avoir tracassé.

Il regarde sa montre.

-Et désolé de ne pas pouvoir rester plus longtemps. Où est Si-Jin ?

J'enlace mon frère tout en essayant de ne pas lui faire mal.

-Il va venir te chercher, je vais y aller... Sois prudent Gae-Beom, par pitié, sois prudent.

Il essuie une larme sur ma joue.

-Va te reposer Min-Min, je t'aime.

-Moi aussi, dis-je en déposant un baiser sur sa joue.

Je sors sans adresser le moindre regard à Si-Jin, j'ai trop peur de trahir mes sentiments. Je remonte rapidement à mon appartement et m'allonge sur le lit. Tout en contemplant le plafond je dresse la liste de ce que je dois faire pour remettre ma vie sur les rails.

Je me suis rendue à l'évidence : je ne pourrais jamais arrêter d'aimer Si-Jin. Je ne veux plus faire semblant d'être passée à autre chose. Je ne peux plus mentir à Song-Ki en lui offrant une moitié de mariage. Je vais rompre. Je resterai seule avec mes souvenirs, et ça me va.

Puisqu'il n'y a que lui qui me fasse me sentir vivante alors je chérirai les instants passés avec lui et je ferai mon chemin dans ce monde sans qui que ce soit d'autre.

Mais je n'en parlerai pas à Si-Jin, il n'a pas besoin de le savoir.

J'ai bien senti qu'il a toujours des sentiments lui aussi mais il a une vie dangereuse, ça n'a pas changé. Et les choses sont comme il y a quatre ans : on s'aime mais on ne peut pas être ensemble.

Et je ne le dirai pas tout de suite à Gae-Beom, je sais bien qu'il ne pourrait pas garder ça pour lui.

***

Song-Ki ne prend pas très bien la nouvelle, c'est le moins qu'on puisse dire. Et on peut le comprendre. Mais je suis déterminée et inflexible. Je me suis menti bien trop longtemps, et c'est comme si je retrouvais un nouveau souffle.