Capitaine Yo Si-Jin
Il y a vingt heures à peine je tenais encore la main de Mina entre les miennes, et me voilà maintenant plongé dans un enfer indescriptible.
Mon équipe à été appelée pour aider à l'évacuation d'une dizaine de civils et d'une équipe de soldats de l'ONU, qui se sont retrouvés acculés par une milice vénézuélienne. Ce genre de manœuvre doit être rapide et méthodique, mais il est difficile de garder son sang froid lorsqu'une fois sur place nos seules options sont de franchir soit un violent incendie, soit une barricade de fortune montée par les assaillants.
L'équipe qui est à l'intérieur n'a plus de moyens de communication depuis 8h il est donc impossible de savoir ce qu'il en est de leur côté.
Notre commando est composé de dix membres, et je dirais que les miliciens sont au moins deux fois plus nombreux que nous.
L'adrénaline nous pousse et nous tiens, après tout c'est pour ce genre de situation que nous sommes formés. Nous connaissons tous les protocoles, pour l'instant l'ennemi ne nous à pas repéré. Notre chef d'équipe nous signe brièvement ses ordres. Nous allons lancer l'assaut, les choses ne traînent pas.
On se positionne cinq sur la droite, cinq de front, l'incendie les bloque sur la gauche. Notre objectif : la porte du bâtiment qui est entre le feu et la barricade. Les tirs incessants ont empêché les personnes piégées de sortir. Au sol je vois trois corps, j'imagine que les casques bleus ont tenté une percée en force, mais l'arsenal déployé par la milice ne leur a laissé aucune chance.
Tout va très vite nous attaquons la barricade avec une efficacité qui rendrait fiers nos formateurs. En moins de dix minutes nous avons repris le contrôle de la situation et les miliciens qui ne sont pas morts ou blessés se sont enfuis.
De notre côté quelques blessures, une balle dans le mollet étant la plus sérieuse, on peut considérer que pour l'instant notre intervention est un franc succès.
Deux de nos hommes restent en arrière pour sécuriser la place et nous entrons silencieusement dans le bâtiment. On localise rapidement nos « cibles », trois personnes sont sérieusement blessées et nous devons leur prodiguer les premiers secours sur place. Un des militaires de l'ONU semble en état de choc, la situation n'est pas jolie mais ça aurait pu être pire.
Je préviens les hommes restés à l'extérieur qu'on va mettre un peu de temps avant de ressortir. Puis nous utilisons la radio pour demander deux hélicoptères d'ici une demie heure.
Une fois les blessés stabilisés, on commence l'évacuation. En sortant les choses se précipitent, on a deux personnes sur des brancards de fortune à faire partir en urgences. Les hélicoptères se rapprochent, on donne les consignes aux évacués tout en maintenant l'œil sur les alentours.
C'est lorsqu'on fait monter tout le monde dans les hélicoptères que la situation dérape. Les tirs commencent à pleuvoir et il est difficile de localiser leurs origines. On se repli rapidement je vois un de mes collègues tomber au sol et me précipite pour le tirer jusqu'à l'hélicoptère. La folie de ce moment est telle que c'est à peine si je sens la balle qui me transperce l'épaule.
On est maintenant à deux à tirer pour mettre notre coéquipier à l'abri, le caporal Park Son-Ki étant venu à ma rescousse, et alors qu'on embarque dans l'hélicoptère la tête de Son-Ki atterri sur mes genoux alors que trois balles lui transpercent simultanément le corps.
Tout a tourné au cauchemar en si peu de temps que j'ai du mal à prendre conscience de la situation. Park est un bon soldat, et il est papa depuis six mois, je ne peux penser à rien d'autre que sa femme et son enfant.
Et alors je prends une décision, je ne ferais jamais vivre ça à Mina. Dans ma tête c'est confus, je ne sais pas encore comment arriver à mettre ça en place : vais-je quitter l'armée ? Quelque chose en moi se brise. Je n'ai pas envie de quitter l'armée. Je veux y rester et éviter que d'autres Park tombent comme ce soir.
Même si nous avons eu des pertes nous avons néanmoins sauvé des vies. Je suis bon dans mon travail et j'aime le faire. Mais je me rends compte que mon mode de vie n'est pas compatible avec une vie de couple. Et si je quitte l'armée pour elle, et que je fini par lui en vouloir ? Je ne me suis jamais senti aussi abattu.
J'aime trop Mina pour lui faire vivre ça. Je préfère la savoir heureuse sans moi que malheureuse avec moi. Elle ne sera sûrement pas d'accord avec moi. Elle me dira que c'est le contrecoup, que je verrais les choses différemment d'ici quelques jours. Et d'ailleurs je vais prendre le temps de réfléchir.
Mais je ne veux pas que m'aimer devienne la tragédie de sa vie.
VOUS LISEZ
Chef ! Oui chef !
RomanceUne histoire laaaargement inspirée du drama coréen Descendants of the Sun, et laarrgement réappropriée à ma sauce... Une histoire d'amour entre une jeune fille et un militaire. Une jeune fille qui devient une femme. Un militaire qui apprend à être...