Chapitre 12 Partie 2

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Léo

    Je suis la mère de Gabriel, timidement, sans savoir où cela va nous mener. J'ai l'impression d'être un enfant que l'on veut gronder suite à une bêtise, et je n'aime pas ça du tout. Le sourire que sa mère me renvois devrait pourtant me détendre, mais ce n'est pas le cas.

- Tu veux quelque chose à boire ? Me demande-t-elle gentiment, en m'incitant à m'asseoir autour de la table. Je refuse alors poliment, ne pouvant rien boire suite au stress qui monte en ce moment même. J'ai peur d'avoir fait quelque chose de travers, et comme sa mère est très protectrice, d'après ce que j'ai compris, j'ai surtout peur qu'elle ne valide pas mon amitié avec son fils.

- Je me demandais si ... Enfin, il faut savoir que je suis quelqu'un d'assez curieux, notamment quand il s'agit de mes enfants. Et il faut aussi savoir que j'ai toujours plus ou moins réussi à interpréter certains signes, comme le fait que Gabriel soit gay. Je n'en suis rendu compte longtemps avant qu'il ne m'en parle. Enfin bref, ce que je veux te demander, c'est s'il se passe quelque chose avec mon fils ? Me demande-t-elle, très sérieusement. Mon stress ne fait qu'augmenter au fur et à mesure que son regard me transperce, comme si elle pouvait lire en moi.

- Je ... Euh, non, enfin ... On est amis. Rien de plus, ni de moins. Bégayais-je, me rendant tout sauf crédible.

- Je te demande ça parce que j'ai cru voir comme une alchimie entre vous. Enfin, je peux bien évidemment me tromper ...

- Je suis hétéro. Sorties-je, ni croyant moi-même pas. Avant, cela ne me faisait pas bizarre de le dire, toutefois, depuis que je me suis admis à moi-même mon orientation et que j'ai des sentiments pour Gabriel, ça a tout changé. Je me dis que si je n'arrive moi-même pas à être convaincu par cette simple petite phrase, sa mère non plus, et sa tête le prouve. Mais je me vois difficilement dire à la mère de celui qui me plaît que je suis attiré par lui comme je ne l'ai jamais été par personne auparavant.

- Si tu le dis. En tout cas, si tu veux parler sur quoi que ce soit, je suis là. Je sais écouter et surtout ne rien répéter. Je ne sais pas s'il te l'a indiqué, mais avant la naissance de sa sœur, j'étais psychologue. Bon, j'ai vite arrêté à l'arrivée de mes enfants, j'avais de toute façon mes propres petits problèmes, ou ceux de mes enfants. En tout cas, c'est pour te dire que si jamais tu n'as personne pour te confier sur ce que tu veux, je suis là. Mais Léo, si je me suis trompé sur ce que j'ai vu entre vous, il y a bien une chose dont je suis sûr. Gabriel va me maudire de te l'avoir dit, j'en suis plus que certaine, mais il t'aime bien, même plus que bien. J'en suis certain puisque c'est mon fils, et c'est une chose que les mères peuvent ressentir. Alors si je me suis bel et bien trompé sur toi, je tiens quand même à te prévenir. Je t'aime beaucoup, tu es un garçon adorable, mais je ne veux pas que tu fasses du mal à mon fils, il a déjà bien trop souffert dans le passé. Alors s'il te plait, ne lui en veut pas s'il ressent quelque chose pour toi. Continue à te comporter comme avant. Je n'aurais sûrement pas dû te le dire, mais je préférais tout de même te prévenir ... Termine-t-elle, en se dirigeant dans la cuisine pour aller se chercher un verre d'eau.

    Durant son discours, je reste silencieux, mais mes pensées sont loin de l'être. Tout d'abords, je n'arrive pas à me dire que la mère de Gabriel a raison, qu'il m'aime lui aussi. Je ne sais même pas si c'est ou non une bonne nouvelle, parce que je sens que si c'est le cas, je ne pourrais pas lui cacher éternellement ce que je ressens. Cependant, je ne suis pas sûr que ce soit quelque chose que je souhaite. Bien sûr que je lui ai menti et que je l'aime plus qu'en ami, et jamais je ne voudrais lui faire de mal, c'est juste impensable. Mon cœur se bat entre deux émotions, la joie et la tristesse. Je martyrise ma paume de main avec mon pouce, stressé de cette situation. Surtout que je ne me vois pas sortir une cigarette là maintenant. Ces paroles passent et repassent en boucle dans ma tête, si j'étais perdu ces derniers temps sur ce que je devais ou pas faire, cela n'a jamais été aussi grave que maintenant. Je me trouve d'ailleurs bien trop soucieux et trop sentimental depuis que je le connais. J'ai vraiment l'impression que mon cœur fait les montagnes russes depuis que je le connais. Je suis si absorbé par mes pensées, que je ne vois pas sa mère se rassoir sur la chaise à côté de moi et m'observer et silence. Je pose ma tête entre mes mains, ne sachant plus où je vais ou où je veux aller.

Un sourire qui change tout (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant