Un sourire qui change tout (BxB)

Chapitre 15 Partie 2

Gabriel

    Je rapproche mon visage du sien, j'ignore si j'arriverais au bout de ce que j'entreprends. Je n'ai jamais embrassé personne, je ne sais pas comment faire, cela me fait peur et voilà que je m'apprête à le faire, de moi-même en plus. Mais j'en ai réellement envie, c'est comme si ses lèvres m'appelaient. Je ne me suis jamais senti aussi bien avec quelqu'un. De plus, il m'a montré qu'il tenait vraiment à moi dans un sens plus qu'amical et c'est à mon tour. Je ne veux pas laisser ma peur lui faire croire que je ne ressens pas la même chose que lui alors que c'est faux. C'est la première fois que je m'autorise à ressentir quelque chose pour quelqu'un depuis ce qu'il s'est passé et je ne veux pas le laisser partir, je ne le supporterai pas. Je prends mon courage à deux mains pour franchir le peu d'espace qu'il reste. Je pense que je n'ai jamais été aussi rouge de ma vie et puis mon cœur accélère beaucoup trop irrégulièrement. J'ai les jambes en compote, heureusement que je suis assis. Décidément, il me met dans tous mes états, mais c'est agréable. Alors que je suis sur le point de poser mes lèvres sur les siennes, des coups retentissent à la porte, me faisant sursauter, tout comme celui en face de moi, puis reculé.

- Les garçons, Elliot veut faire des jeux de sociétés. Vous voulez venir également ? Comme ça, ça vous fera une pause dans votre travail. Demande ma mère, en entrouvrant la porte.

    Son intervention nous fait nous écarter davantage. Je vois à sa tête qu'elle se doute que nous n'étions pas vraiment en train de travailler en ce moment même, ça doit se lire sur mon visage. Heureusement, elle ne fait aucun commentaire. Léo accepte volontiers, mais je crois que tout est bon pour qu'il arrête la philosophie. J'accepte aussi, une pose ne me fera pas de mal, et je ne parle pas juste de notre travail pour le bac blanc. Cela permettra à mon cœur de se calmer un peu, du moins je l'espère. Malgré tout, je trouve ça dommage de ne plus nous trouver tous les deux, notre proximité me faisait bizarre, mais je ne peux pas dire que je détestais, loin de là.

    Ma mère referme la porte, en nous indiquant qu'elle nous attend en bas pour une partie de petits chevaux, un jeu qu'elle adore, tout comme mon frère. Je vois Léo se lever, en direction de la sortie, pour les rejoindre en bas. Ça y est, je ne peux plus cacher ma déception. Même si le fait qu'on soit aussi proche m'est inhabituel, j'aime être proche de lui. Je le regarde partir et là, la question qu'il m'a posée il y a peu me revient en tête, « Qu'est-ce que je veux faire là, maintenant ? ». Je me lève à mon tour et marche plus vite afin de la rattraper. Une fois arrivé dans son dos, j'entoure mes mains sur son ventre et je place ma tête dans le creux de son cou. Voilà ce que j'ai envie de faire, le prendre dans mes bras et ne plus jamais le lâcher, ne jamais le laisser partir. Je le sens s'immobiliser un instant sous moi, sûrement surpris, puis il se détend. Une fois ses muscles complètement relâchés, je le sens se retourner pour m'enlacer à son tour, déplaçant ses bras derrière mon cou. Malgré le fait que le geste vienne de moi, je reste gêné par la situation. Je garde donc ma tête sur sa nuque quelques instants de peur de croiser son regard.

- Dit, si je gagne la partie, tu ferais quelque chose pour moi ? Me demande-t-il, sans trop élever la voix. Intrigué, je relève la tête, puis, tout en gardant le silence, je le pousse à continuer. Je le vois me présenter un sourire en coin, en regardant loin derrière moi. Je me disais juste que l'on n'avait pas parlé du dernier point de ta liste. Alors que me demandait si je gagnais, est-ce que tu l'exécuterais ?

- Bien sûr ! Répondis-je, un peu trop enthousiaste, en repensant à ce dernier point « Proposez un rendez-vous à celui qui vous plaît. » J'en serais ravi, même si je ne l'ai encore jamais fait, mais ça peut être l'occasion. Continuais-je, le faisant ancrer son regard dans le mien, sans perdre son sourire. Et si moi je gagne, qu'est-ce que je gagne ?