Un sourire qui change tout (BxB)

Chapitre 14 Partie 1

Gabriel

    Depuis mon anniversaire, il y a quelques jours, je n'arrête pas de penser à lui. Enfin, à un moment précis. Déjà avant je n'avais que lui en tête, mais depuis son baiser, c'est pire. Après ça, quand j'ai enfin réussi à bouger et à sortir rejoindre les autres, j'osais à peine tourner mon regard dans sa direction. Lui, au contraire, je le surprenais à me fixer, puis détourner instantanément le regard quand le mien croisait le sien par inadvertance. Depuis je ne lui ai pas reparlé, je ne sais pas si les autres ont vu notre éloignement, mais visiblement je n'étais pas le seul à l'effectuer. Lui non plus n'est plus venu me voir ou même me parler après ça. Il en a même perdu ce sourire qui j'aime tant, il était là, à rester stoïque. J'ai bien vu que cela avait intercepté Marc, qui a cherché à savoir ce qu'il se passait, mais encore une fois, après avoir hoché les épaules, il détournait le regard. Bon, c'est vrai que j'essaye de me faire croire à moi-même que je ne le regardais pas, mais la réalité est tout autre. J'ai passé mon temps à être attiré vers lui, sans toutefois m'approcher. Après ma fête ce n'était pas mieux, nous avions commencé à avoir l'habitude de d'échanger chaque jour par messages ou par appels, depuis c'est silence radio. Ma mère a essayé de savoir ce qui n'allait pas, mais je n'ai rien dit, même si je sais qu'elle se rend compte que ça a un rapport avec Léo. En même temps ce n'est pas compliqué à deviner, je passais mon temps à côté de lui et quand je suis redescendu après lui de ma chambre, on s'est mis à s'éviter comme si l'autre avait la peste ou je ne sais quelle maladie.

    En tout cas ça fait plusieurs jours que je n'arrive pas à me concentrer, son visage près du mien, pu au contact du mien reste bien trop gravé dans ma mémoire et ressort à chaque seconde. Cela n'est pas très pratique en sachant que j'ai le bac blanc de philosophie à la rentrée et que je n'arrive pas à me concentrer. Surtout quand je l'entends faire des commentaires sur mon côté philosophique ou encore râler parce que lui n'en a pas.

    Je suis là, sur ma chaise de bureau roulante, à faire des tours sur moi-même en pensant encore une fois à lui. Je n'ai trouvé que deux explications à son comportement, dont une qui me semble peu plausible, en tout cas j'espère me tromper. Sois il est gay ou bi, mais caché, et il ressent quelque chose pour moi, ce qui expliquerait tous les sous-entendus que je pensais sortis tout droit de mon imaginaire. Soit il se joue de moi. Je ne pense pas que ce soit la deuxième, il n'a pas l'air d'être ce genre de personne, mais cela est déjà arrivé par le passé et je sais qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Ce traumatisme n'est pas près d'être effacé et j'espère qu'il ne s'agit vraiment pas de ça. Mais d'un autre côté est-ce vraiment possible qu'il ressente quelque chose pour moi ? Et voilà que je repars à me torturer l'esprit en imaginant des milliards de scénarios, bon comme mauvais. Alors que je suis toujours là, à tourner sur ma chaise, mon regard s'arrête sur un objet, posé en évidence sur ma bibliothèque. Après tout, ce n'est peut-être pas pour rien qu'il désirait temps l'obtenir ...

    Je me lève d'un bout, pour me précipiter vers ce petit livre de développement personnel qui m'a tant aidé dans le passé. Je le prends à la vas vite, agissant sur un coup de tête et je me précipite prendre un manteau dans mon armoire. Si je veux avoir le fin mot de l'histoire, il faut que j'ose lui demander en face. J'en ai lu des romances ou les deux personnages souffraient parce qu'il n'osait pas se dire en face ce qu'il pense, et même si je ne sais pas dans quel état je vais ressortir de cette histoire, il faut que j'essaye. Je crois que je n'ai jamais réussi à avoir autant de courage, surtout depuis ce qui s'est passé il y a quelques années. Mais je ne veux pas rester le même, à avoir peur de la vie et des autres, sans jamais rien oser faire. Il est temps que j'avance et que je trouve enfin le bonheur dont j'ai le droit, cela même si je dois passer par des souffrances. Encore une fois, quand je me précipite pour descendre les escaliers, je ne sais pas où se coup de tête va me mener et si ça se trouve, je vais revenir plus bas que Terre, encore une fois déçu par l'humanité, mais il est temps que je me bouge et que j'affirme davantage qui je suis !