Gabriel
Je suis les déplacements de ma famille de la cuisine, au salon, en passant par la salle à manger, tout cela en soufflant devant mon écran de téléphone encore allumé. Je viens de recevoir un message de la part de Léo comme quoi il venait de descendre du bus et arrivait chez moi. Je ne sais pas qui est le plus stressé entre moi ou mon copain. Il a insisté pour venir ici aujourd'hui, pour l'anniversaire de mon frère. Cela en sachant très bien qu'il y aurait la plupart de ma famille. Je sais qu'il a insisté pour me prouver qu'il est prêt à avancer encore plus dans notre relation, mais je sais aussi que c'est quelque chose qu'il le stresse beaucoup, je l'entends très bien à sa voix quand il m'appelle. Moi aussi je le suis, c'est la première fois que je présente quelqu'un, d'autant plus qu'il s'agit d'un garçon. Je sais qu'ils sont tous au courant et même si certain trouvent ça dérangeant et bizarre, les autres l'acceptent. Mais je sais aussi que sur ce sujet, malgré les blâmes de ma mère, ma famille n'a pas sa langue dans sa poche. J'ai eu le droit à un tas de questions gênantes ou juste inappropriées. J'espère que ça ne le fera pas fuir. Il l'a seulement dit à Marc, ainsi qu'à son père, et ils étaient loin de sortir une liste entière de questions. Je crois même que c'est ce qui me dérange le plus dans cette idée qu'il rencontre ma famille. Je suppose que chacun ont la trouille de le faire de peur qu'ils ne s'entendent pas, n'approuve pas ou tout simplement parce que c'est un moment gênant. Moi, malgré le fait que je ressente ces incertitudes, c'est le cadet de mes soucis.
J'entends que l'on sonne à la porte d'entrée et je comprends qu'il est trop tard pour reculer. Je pris de toutes mes forces pour que ce repas se passe à merveille, ou du moins pas trop mal, ça me suffira. Mais je pris surtout pour que ça ne freine pas Léo, lui qui est quand même encore très peu à l'aise avec son orientation, ce qui est normal au début.
Je crois que j'aurais préféré qu'il vienne avant toute ma famille, comme ça il ne serait pas jeté dans la cage aux lions et il aurait pu rencontrer tout le monde petit à petit. Enfin bon, maintenant c'est trop tard, il n'y a plus qu'à souffler un dernier coup et à y aller. De plus, son arrivée marquera la fin des questions où je dois me battre seul pour y répondre. C'est égoïste de vouloir l'impliquer dedans mais je crois que là, maintenant, j'aurais bien moi aussi besoin d'un peu de soutien. Ce n'est d'ailleurs pas le regard compatissant de ma mère qui va changer grand-chose.
- Salut. Me dit-il timidement, en jetant un œil derrière moi.
- Salut. Je meurs actuellement d'envie de le prendre dans mes bras et de l'embrasser, mais vu les regards indiscrets qui se forment derrière nous, on va éviter. Vas-y, rentre je ...
- Léo !
Je n'ai pas le temps d'en dire plus que mon frère se précipite dans ses bras pour le saluer. Après avoir resserré ses bras autour du petit corps de mon frère et lui avoir souhaité bon anniversaire, il me regarde un instant. Mon cœur se réchauffe et, comme à chaque fois que nos regards se croisent, il loupe un battement. Ça aurait été bien si ça avait continué ainsi plus longtemps, mais bon, c'est sans compter sur ma tante qui me crie de l'amener vers eux.
C'est alors ce que je fais en passant d'abord devant mon père, pour qu'il puisse le saluer. Je l'amène ensuite voir mes grands-parents maternels et ma grand-mère paternelle. Tandis que mes deux grand-mères l'accueil de bon cœur, un sourire aux lèvres, et lui fait la bise comme s'il faisait déjà partie de la famille, mon grand-père est un peu plus distant. Il se contente de lui serrer la main avec un léger « Bonjour », assez faible et grognon, en le regardant de haut en bas. Heureusement un coup de coude, tout sauf discret, de ma grand-mère, le détend un coup. Malgré tout, je vois que ce simple échange de quelques secondes à peine à suffi à Léo pour se tendre davantage. C'est ensuite à ceux que je redoute le plus, ma tante et ses fils. Je la présente en expliquant que mon oncle ne pouvait pas venir comme il travaille. J'attends la réaction de ma tante, qui reste au début au milieu du salon à le fixer dans un sourire classé. Après cette petite inspection, elle le serre dans ses bras en le complimentant sûr, je site, « Son joli visage ». J'aurais rigolé à cette mention, appuyé par le visage écarlate de mon compagnon, enfin, si derrière ma tante et mes cousins n'avaient pas soufflé et rigolé de manière tout sauf gentil.
VOUS LISEZ
Un sourire qui change tout (BxB)
DragosteGabriel débarque dans un nouveau lycée et est déjà considéré comme le nouveau gay. Toutefois, loin d'être comme dans son ancien établissement, il arrive à se trouver un vrai groupe d'amis qui l'acceptent comme il est. Mais il doit alors refouler ce...