Chapitre 17 Partie 2

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Gabriel

    Après avoir mangé des bolognaises, avec des oignons, je précise. On se dirige dans la chambre de Léo, au programme, le même que cette après-midi, mais dans le lit. Une chose interpelle comme d'habitude mon regard, le mur de dessins.

- Dit, tu n'avais dit que la plupart des dessins accrochés était de la petite sœur de Léo, mais les autres, ils sont de qui ? Lui demandais-je en m'approchant de ceux-ci. Dès représentent des paysages, d'autres une maison avec une famille heureuse, où alors juste des objets, comme un que je vois directement, un cerf-volant. Il s'approche à son tour pour contempler le mur, comme si nous étions au musée.

- Des enfants de l'hôpital. Ils me les ont donnés après que j'ai perdu ma mère. Je me positionne derrière lui, l'enlace, tout en posant ma tête sur son épaule. Alors que je pensais qu'il avait fini, il continue. Ils me les ont faits en représentant ce qui les fait eux tenir au quotidien face à leur maladie arrivée bien trop tôt. C'est à la fois un message qui représente leur force et celui que je peux moi aussi tenir face à ma perte, que la vie continue et que dehors j'aurai toujours quelque chose. C'est le plus beau cadeau que j'ai reçu, ajoute-t-il, la larme à l'œil. Je m'en veux de les avoir abandonnés après la mort de ma mère, moi qui allais les voir toutes les semaines. Mais je n'arrive pas à rentrer de nouveau dans l'hôpital, surtout dans le coin pour les malades. J'ai essayé, un jour j'ai même réussi à aller jusqu'à l'accueil, mais c'était trop dur à supporter pour moi. Je n'ai même pas eu l'occasion de les remercier en vrai. Je leur ai fait moi aussi un dessin, de nous tous assis dans la salle où on n'avait l'habitude de se retrouver. Une infirmière qui s'occupe d'eux et venu me voir lors de mon propre séjour à l'hôpital pour me dire qu'ils l'avaient accroché et que ceux qui sont trop fragiles pour sortir de cet établissement viennent le voir dès qu'ils en ont les moyens ...

- C'est beau, fut la seule chose que j'arrive à dire, mais en même temps, c'est la chose la plus sincère que je puisse dire.

- Oui. D'un côté, ils ont réussi à me refaire un peu sourire dans mes moments dures, comme moi j'ai réussi à les faire sourire et oublier le temps d'une heure ce qu'ils endurent, lors de mes visites. C'est pour ça que je les ai accrochés, pour me remplir le cœur quand ça ne va pas, et pour ne pas oublier le beau message qu'ils n'ont fait passer. Je ne les remercierai jamais assez.

- Et celui-là, avec deux bonhommes qui sont mariés, qui te l'a fait ? C'est la sœur de Marc, c'est ça ? Lui demandais-je, en me basant sur le petit nom écrit en bas de la feuille, si je m'en rappelle bien, c'est le sien.

- Oui, elle s'est souvent imaginée des choses, enfin bon, je ne peux pas lui en vouloir ... Se vante-t-il, ce qui lui vaut un petit coup de ma part. Tu devrais faire attention, tu as de la concurrence ! Rigole-t-il.

- Je vois ça. Confirmais-je en riant moi aussi.

- Je n'imagine même pas sa tête si elle savait que j'avais un copain. Continu-t-il, toujours en riant. Moi au contraire, je m'arrête net, ce qui ne semble pas voir.

    Il a dit qu'il avait un copain, c'est la première fois que j'entends quelqu'un le dire à mon égard et ça me fait tout drôle. Je n'étais même pas sûr de pouvoir être qualifié ainsi, comme je n'étais pas sûr qu'il me considère comme ça. Le fait qu'il le dise à fois haute affirme que nous sommes bel et bien en couple, ce qui restait très vague pour moi. Je ne peux pas être plus heureux quand ce moment même. Je ressens la même chose que lorsqu'il m'a dit qu'il était attiré par moi, où quand il m'a embrassé. Une joie immense s'empare de moi et je suis aux anges. Je l'écarte pour le desserrer de moi, puis, sans crier garde, sans qu'il n'ait le temps de comprendre ce qui se passe, je m'empare de ses lèvres pour les presser contre les miennes. Je vois qu'il est surpris, puis se laisse mener. Je l'embrasse tendrement, sans vouloir le lâcher. Je laisse mes lèvres danser sur les siennes comme si je savais ce que je faisais. Au moment où il entrouvre ses lèvres, j'y glisse sans prévenir ma langue dans sa bouche, je suis moi-même surpris par ce que j'entreprends, mais je ne m'arrête pas. C'est tout nouveau pour moi, mais j'adore, et puis, j'ai quand même bien le droit d'embrasser mon petit ami. Même dans ma tête, je trouve ça bizarre de le dire, mais encore une fois, ça me remplit de bonheur et d'excitation. Là aussi, il se laisse faire, appréciant visiblement lui aussi. Au bout d'un moment, à contre cœur, nous sommes bien oublié de nous décoller, le souffle nous manquant.

Un sourire qui change tout (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant