Chapitre 20 Partie 2

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Gabriel

    Depuis dimanche, Léo ne daigne pas répondre à mes messages. Je sais que ça ne doit pas être très joyeux, mais j'aurais aimé qu'il comprenne que je suis là pour lui. Je comprends aussi qu'il désire arranger les choses seul ou essayer que ça s'arrange, mais le voir s'éloigner me fend le cœur. C'est pour ça que depuis mardi midi, j'ai décidé de le laisser. J'ai compris qu'il voulait gérer seul et tout ce que je peux faire, c'est espérer qu'il ne rompt pas avec moi parce que son père ne l'accepte pas. C'est peut-être débile, mais je n'arrive pas à vraiment lui en vouloir. Ça me fait du mal et j'aimerais qu'il réagisse autrement, ça oui, mais d'un autre côté j'arrive à le comprendre. C'est peut-être ça mon problème, trop compatir et ne plus penser à ce que je peux ressentir.

    Ma mère à essayé de savoir ce qu'il n'allait pas, bien sûr j'ai refait comme j'ai si bien appris à le faire pendant des années, c'est-à-dire faire semblant de sourire et que tout va bien. C'est devenu de plus en plus compliqué, je m'étais habitué à être vraiment heureux, mais même si ça ne fait que quatre jours qu'il m'évite, je ressens un énorme vide en moi, comme si le bonheur était en train de repartir au fur et à mesure des jours. Tout ce que je peux espérer, c'est qu'il revienne par lui-même. J'ai essayé de faire le premier pas et cela n'a pas marché, alors j'attends en espérant qu'il tienne assez à moi pour que tout s'arrange. Je l'aime vraiment et je sais que cela sera très, très dur s'il décide de rompre et de refaire comme si de rien n'était. Bien sûr, j'ai toujours des amis et les remarques ici sont moindres par rapport à mon ancien lycée, alors je ne devrais pas être trop malheureux. Malgré tout, je sais que j'aurais énormément de mal à m'en remettre et à faire de nouveau comme si rien ne pouvait m'atteindre, ce qui est plus que faux.

    Aujourd'hui, c'est donc encore avec un sourire factice que j'arrive au lycée et que je dis bonjour à chacun de mes amis, ainsi qu'à Léo, ce qui est très dur. Je dois me comporter normalement avec lui alors que tout ce que je désire, c'est savoir ce qu'il peut penser et ce qu'il compte faire ou pas faire. Toutes ses questions restent toute la journée et m'empêchent d'être concentré. Être amoureux n'est visiblement jamais bon. Je me demande toujours comment on peut autant tenir à quelqu'un extérieur à notre cercle familial et le laisser inconsciemment pénétrer nos pensées pour prendre en otage et contrôler la moindre de nos émotions.

- Faut qu'on parle ! S'écrit Arthur en me coupant de mes pensées, alors qu'il se jette sur la chaise devant moi, suivi de près par Nino.

- Oui, dit moi tout. Je le pousse à continuer, sans quitter des yeux ma feuille, comme si celle-ci allait m'empêcher de penser à ce que je ne voudrais pas.

- Tu vas nous dire ce qu'il y a ? Me demande-t-il un peu trop brusquement.

- Ce que veut dire Arthur, c'est que depuis le début de la semaine, tu es vachement en retrait, que ce soit des discussions ou du groupe en général. Au début ça allait encore, mais plus les jours passent et plus nous avons l'impression que ça empire. On remarque aussi que tu ne sembles pas bien, tu sais.

- Tu crois nous berner avec tes faux sourire mais ça marche pas, on voit que quand nous avons le dos tourné, tu tires une tête toute tristounette.

- Ça va. Je redis ces deux petits mots, encore une fois dans un sourire qui sonne faux.

    Heureusement pour moi, le professeur arrive, les obligeant à se retourner, non sans être inquiet. Je trouve ça bizarre d'avoir des personnes qui arrivent à voir quand tu n'es pas bien et qui cherche à t'aider. C'est banal, mais nouveau pour moi. Malheureusement, la dernière chose que je veux, c'est leur parler de mes problèmes, de toute façon je ne peux pas. Même si je le voulais, je sais que je n'y arriverais pas. J'ai toujours tout gardé pour moi, que ce soit volontairement, ou pour pas que les autres ne s'inquiètent et même si j'essaye de changer ça, c'est très compliqué. Je ne veux pas les ennuyer à parler de mes problèmes, c'est à moi de les endurer et les gérer. Cela en espérant quand même de tout mon cœur qu'il y ait quelqu'un d'autre qui veuille aller dans mon sens. Quelqu'un qui fait exception à cette règle, même si c'est aussi dur avec lui de me confier, j'y arrive un minimum. Encore une fois, je ne veux pas perdre ce que nous avons et encore moins le perdre lui, une des rares personnes qui a réussi à me faire reprendre goût à la vie et à l'amour. J'ignore si il ressent la même chose que moi, mais si c'est le cas, j'espère vraiment que ça le fera revenir vers moi.

Un sourire qui change tout (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant