Un sourire qui change tout (BxB)

Annexe 3 : Fin d'année

Gabriel

- « Et je voudrais que tu te rappelles, Notre amour est éternel, et pas ... » Chantais-je à tue-tête dans la voiture, alors qu'à côté de moi Léo conduit en me donnant de nombreux coups d'œil et en se retenant de rire.

- Tu vas continuer à chanter comme ça jusqu'à ce qu'on arrive ? Me demande-t-il, pourtant visiblement content que je détende l'atmosphère qui est pas mal tendue depuis quelques jours déjà.

- Bien sûr ! Le défiais-je, en chantant encore plus fort.

- Je crois que je vais faire une surdose de toutes vos chansons à toi et ta mère, s'exclame-t-il en me faisant rire. C'est vrai que pratiquement chaque fois, il a le droit à ma mère qui chante et danse sur un tas de musiques, bien souvent française par-dessus le marché.

- Rohh, allez tu ne vas pas me dire que depuis les dix mois que l'on sort ensemble, tu n'as pas eu le temps de t'habituer et d'apprécier toutes mes chansons françaises.

- J'ai commencé à m'y intéresser dès que j'ai su que tu les aimais, mais je crois qu'à force je devrais plus en faire une surdose, ajoute-t-il en râlant faussement, son sourire le trahissant.

    Au même moment, la chanson s'arrête pour laisser place à la suivante, cette fois-ci anglaise. Les premières mélodies de « Kiss You » commencent à se jouer en m'emportant avec dans la bonne humeur. Le rythme m'entraîne et je me mets alors à danser comme je peux dans la petite voiture dans laquelle nous sommes. Au début, je cherchais vraiment à le faire sourire et à le détendre, mais je me suis vite pris aux jeux et je n'ai qu'une envie, continuer à m'ambiancer sur toutes les musiques qui peuvent sortir de ma playlist. Malheureusement, il faut bien à un moment donné arriver à l'endroit voulu, chose qui se fait seulement quelques minutes après, tandis que je sens l'angoisse de mon copain reprendre part petit à petit de son corps.

    C'est prudemment, mais les mains serrées sur le volant, que Léo cherche une place sur le parking de l'hôpital, non loin de l'entrée voulue. Après une petite recherche et ma musique mise en pose, nous y voilà. Aucun de nous ne bouge, nous restons seulement là, dans le silence, alors que Léo se contente de regarder loin devant lui.

- Tu te sens prêts ? Lui demandais-je, en sachant qu'il ne le sera malheureusement jamais complètement.

-Hum, me sort-il alors que je ne suis pas du tout convaincu par cette réponse. De toute façon, pas besoin qu'il me le dise, je le sens. Je place ma main sur la sienne qu'il a croisée avec l'autre et je lui sers fort afin qu'il comprenne que je suis là, avec lui.

- Tu sais, je trouve ça magnifique ce que tu as fait, prendre l'argent que ton père t'a donné à ton anniversaire pour acheter des petits cadeaux pour les enfants malades ... Essayais-je, en espérant qu'une meilleure atmosphère revienne.

- Hum.

- Je le pense vraiment. Ces enfants tu ne les connais pas et pourtant, tu veux combattre ta phobie des hôpitaux, pour eux.

- Ce sont les enfants de cet hôpital qui m'ont aidé aussi avant, alors c'est normal, même si j'espère ne plus voir les mêmes têtes qu'avant. Parce que j'espère qu'ils vont mieux maintenant et qu'ils ont réussi à s'en sortir. Me dit-il enfin, la voix enrouée.

    Après ça, le silence retombe dans la voiture et ce n'est que quand j'entends de nouveau renifler que je vois une larme couler sur la joue de Léo. Je sais à quel point il angoisse de revenir à l'hôpital, surtout celui-ci, depuis tout ce qui s'est passé. Malheureusement, tout ce que je peux faire c'est lui dire que tout ira bien et que je suis fier de lui. J'essaye tant bien que mal de me pencher en essayant d'éviter la boîte de vitesses, afin de venir le prendre dans mes bras, tout en déposant sur son front un baiser. Une fois que je sens qu'il s'est calmé, je m'autorise à m'écarter, tout en gardant ma main dans ses cheveux, avec lesquels je joue.