Chapitre 6

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Élodie.

Depuis le baiser dans la salle avec Julien, je ne fait que penser à lui. Même dans les bras de Jonathan, avec ses lèvres sur les miennes, rien ne me fait oublier celles de Julien. Elles sont plus douces, plus tendre, plus demandeuses que celle de Jonathan.

J'essaie de cacher mon trouble, et j'y arrive. Je mange dans un bar, en face du lycée. Nous avons l'habitude de venir ici, le patron est très sympa et nous offre à chaque fois quelque chose, que ce soit le sandwich, la boisson, le dessert ou même, une fois par mois, le repas. J'aime bien être ici, je passe pas mal de temps ici quand je n'ai pas cours.

Le seul problème quand on mange ici, on mange toujours trop vite. Heureusement, il y a un billard, alors j'y joue avec Justine et elle m'écrase. Sauf que je sens les mains de Jonathan se poser sur mes hanches et ce contact ne me fait rien. Je me sens même mal à l'aise à ce contact. Je m'écarte doucement de lui et fais le tour du billard.

-Élodie, c'est moi ou tu t'éloigne un peu de moi ?

-Mais non, c'est juste tes mains qui m'empêche de bien me concentrer sur le jeu, je te rassure.

Je réponds en souriant, Jonathan hausse les épaules et part s'asseoir à notre table. L'excuse passe comme une lettre à la poste. Je sens bien que mes sentiments pour lui partent, mais je ne veux pas me séparer de lui le temps que je ne suis pas sûr que je ne l'aime plus du tout.

Je secoue la tête et je me concentre sur ma partie jusqu'à ce que ce soit l'heure de retourner au lycée. Mes cours de l'après-midi ce passe super bien, je réussis à oublier John et Julien quand je suis en classe.

* * *

Je suis à l'hôpital, j'attends gentiment le docteur Martin. J'ai fait quelques examens, il traite les résultats. C'est déjà 19 heures, ça fait deux heures que j'ai fait les examens.

Je profite de l'attente pour discuter avec Justine et Julien. Je réponds aux messages de mon copain, mais l'envie n'est pas là. Un autre homme est dans ma tête maintenant, ce qui me donne de sales sentiments. J'ai envie d'envoyer bouler John pour être avec Julien, comme j'ai envie de quitter correctement mon copain pour vraiment profiter. Mais pour le moment, je cache juste mes sentiments et le trouble que me provoque Julien. Je sais, c'est presque une attitude de garce que j'ai, faire croire à Jonathan que je l'aime encore alors que j'en vois un autre. Mais ce n'est pas de ma faute si mon corps désire quelqu'un d'autre, c'est lui qui dirige, pas ma conscience, sinon cette histoire serait déjà réglée. Je serais encore très amoureuse de Jonathan et Julien serait juste un crush, mais rien d'autre. Je ne sentirais rien à son égard, mis à part une admiration.

Mon médecin arrive et me sort de mes sales pensées. Je me dirige vers son bureau avec mon père, on s'installe et il ne tourne pas autour du pot, il sait que je déteste ça. Il me montre rapidement les résultats des examens et les traduits.

-Alors Élodie, comme tu peux le voir, certains résultats sont négatifs. Sur l'IRM que tu as passé, j'ai pu voir que ta tumeur est totalement partie. J'ai jamais vue une personne guérir aussi vite d'une tumeur au cerveau. Je peux donc t'annoncer une bonne nouvelle : tu es officiellement en rémission et tu iras bien mieux dans quelques temps.

-C'est vrai ? Je ne serais plus obligée de prendre les médicaments ?

-On va te réduire les doses petit à petit, pour sevrer comme il faut ton corps et qu'il n'ai pas de choc, mais les médicaments seront de l'histoire ancienne dans quelques semaines.

-Enfin ! J'en pouvais plus de ces médicaments. Ils me rendaient malade.

-Je sais, c'est normal, ce sont les effets secondaires. Sinon, ton cœur, comment il va ? Il supporte tout ce que tu fais ?

-Bah ouais. Je fais autant de judo qu'avant, il y a pas de soucis.

-Tu n'as jamais eu de chute de tension, de grosses fatigues ?

-Non, tout vas pour le mieux quand je n'oublie pas les médicaments. Par contre, j'avais une petite question, plus privée.

-Tu souhaites la poser avec ton père ici ?

-C'est privée, donc ...

Je me tourne vers mon père, il comprends qu'il est de trop pour le moment.

-J'ai compris, je sors. Je vous attends dehors.

-Merci.

Papa sort du bureau et je me tourne vers mon docteur quand la porte est close.

-Bien, pose ta question.

-Est-ce que je peux prendre la pilule maintenant ?

-Il faudrait que tu demandes ça à ton gynéco. Mais je pense que la réponse sera non. Elle risquerais de plus te mettre en danger que autre chose. Je te la conseille pas du tout.

-D'accord. C'est pas bien grave de toute façon, il existe les préservatifs au pire des cas.

-C'est bien de dire ce genre de choses, au moins tu me prouves que tu es responsable. C'est la seule question que tu avais ?

-Ouais. Et je suppose que vous m'avez tout dit sur mon cœur et mon cerveau ?

-Oui. Je te fais l'ordonnance et tout est bon. On se revoit le mois prochain pour faire un point sur ton cœur ?

-Ouais. Et comme d'habitude, je dois prendre soin de moi.

-Exact. Et encore pardon de t'avoir mis un rendez-vous en pleine semaine alors que tu as cours.

-C'est pas grave, j'ai pas beaucoup de devoirs en ce moment.

-C'est vrai ce mensonge ?

-Oui docteur.

Il sourit, remplit mon ordonnance, la glisse dans mon dossier et il se lève. Je l'imite et nous sortons du bureau. Mon père vient vers nous, je salue le docteur et file à la voiture le temps que mon père lui parle. Je profite de ce petit moment seule pour appeler Julien quand j'arrive au parking.

-Allô ?

-Salut Julien, c'est Élodie.

-Hé, salut Élodie. Ça va depuis ce matin ?

-Ouais et toi ?

-Oui. Pourquoi tu m'appelles ?

-J'avais un rendez-vous chez mon médecin et grande nouvelle : je suis en rémission.

-C'est vrai ? C'est super, je suis content pour toi. Il y a quand même un truc qui sera dommage.

-Ah oui, et quoi ?

-Je ne pourrais plus jouer au sauveteur. C'est dommage.

-N'importe quoi ! Bon, je te laisse, c'était juste pour te dire ça. Demain on se voit en cours, passe une bonne soirée.

-Merci, toi aussi. À demain.

-À demain.

Je raccroche vite et je vois mon père tout sourire. Lui qui c'était tellement inquiet pour moi quand on a trouvé ma tumeur, il est soulagé à l'idée que je ne l'ai plus. Il me serre dans ses bras et nous montons dans la voiture pour rentrer à la maison. Nous arrivons tranquillement à la maison, je fonce me doucher et j'enfile mon pyjama. Je fais rapidement un plat pour mon père et moi et nous mangeons sur le canapé. J'aime bien ce genre de moment avec mon papa, on se détend et on parle aussi de nos journées. Quelques fois je réussie à m'endormir dans ses bras. Quand je dis que je suis très proche de mon papa, c'est vrai. On aiment bien passer des moments calme comme ça.

Amoureuse de mon professeur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant