Chapitre 8

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Lorsque je me réveille le soleil semble se coucher. J'ai dormi tout l'après-midi. Je devais être plus fatiguée que je ne pensais, en tout cas maintenant, je me sens mieux. Je m'étire et me lève pour aller chercher un verre d'eau à la salle de bain. Du coin de l'œil je remarque quelque chose sur mon bureau, il semblerait que monsieur Gill soit passé pendant que je dormais. Il a laissé un plan détailler du campus ainsi qu'un plateau de nourriture et un mot me disant de le retrouver demain matin au château. J'apprécie moyennement qu'il soit rentré dans ma chambre pendant que je dormais, mais vu qu'il m'a amené une offrande de type comestible, il est pardonné. Je m'empresse de manger me sentant soudain affamé à la vue de la nourriture. En même temps, il est vrai que je n'ai mangé qu'une barre de céréales depuis ce matin. Une fois rassasier, je me retrouve un peu démuni. Je ne sais pas quoi faire, je n'ai plus du tout envie de dormir après ma grosse sieste, je me sens en pleine forme. Il n'y a rien de bien intéressant dans cette chambre et je n'ose pas sortir dehors toute seule de peur de me perdre. J'ai un bon sens de l'orientation, mais il fera bientôt nuit et malgré le plan que m'a laissé monsieur Gill je ne préfère pas tenter le diable. Finalement, je décide de partir explorer l'internat, car à part ma chambre et l'entrée, je n'ai rien vu. Je sors donc d'un pas décider. Les lumières s'allument automatiquement, il doit y avoir des capteurs de mouvements, c'est plutôt pratique, je n'aurais pas à chercher les interrupteurs dans le noir. Au lieu de partir à droite vers l'entrée, je décide d'aller explorer à gauche. Je suis le long couloir en mémorisant les virages que je prends afin de pouvoir retrouver facilement ma chambre. Pour l'instant rien d'anormal, c'est un internats des plus banals, je passe devant plusieurs pièces fermées à clé, sûrement les chambres des autres élèves. Au bout d'un certain temps, je débouche dans un espace commun. C'est assez cosy, il y a des canapés et des pouf ainsi qu'une multitude de plaids ranger dans une armoire. En face du canapé, il y a une grande télé à écran plat. Sur le côté, il y a un coin cuisine avec un grand comptoir en granit muni d'un évier intégré. Derrière, il y a un petit frigo, une machine à café, une bouilloire, un micro-onde qui fait four et de grands placards de rangement. Je décide de farfouiller un peu pour voir ce que je peux trouver. Le frigo et évidemment vide. Etant donné que je suis la seule élève présente pour le moment c'est compréhensible. En revanche, les placards sont remplis. Je trouve plusieurs paquets de gâteaux secs, des sachets de pop-corn, du chocolat en poudre ainsi que plusieurs sortes de thé et café diffèrent. Ravis, je décide de tester la bouilloire et de me préparer un petit thé à la menthe. Je dégote rapidement un mug et pendant que mon sachet infuse je continu ma petite visite. A l'opposé du plan de travail, il y a une petite bibliothèque. Elle est entourée de canapés et il y a aussi quelques tables et chaises pour pouvoir s'installer et lire confortablement. Cette pièce semble être un espace de réunion pour les internes, un endroit où les élèves se réunissent pour papoter, regarder la télé, grignoter ou lire un livre. Ça a l'air vraiment sympa. En-tout-cas l'ambiance de ce lieu est vraiment chaleureuse malgré le silence et le fait que je sois toute seule. Le sourire aux lèvres, je retourne vers le comptoir et récupère mon thé. Je continue d'explorer un peu mais à part de nouvelles chambres je ne trouve rien d'intéressant. Au final, ou que j'aille dans cette direction, je me retrouve bloqué par un épais mur gris qui semble couper le bâtiment en deux. C'est comme si une partie de l'internat était interdite aux élèves, je n'ai trouvé aucune porte ou accès menant derrière ce mur. Je n'insiste pas et finis par rebrousser chemin décidé à aller prendre une douche et me coucher malgré mon absence de sommeil. L'eau chaude me fait un bien fou, je sens les muscles de mon dos se détendre progressivement sous le jet. Je profite de ce petit moment de bien-être pour me faire un gommage et appliquer un masque sur mes longs cheveux. C'est une des choses que je préfère faire et qui me déstresse instantanément. Lorsque je me sens mal je file sous la douche et me fait autant de soins que possible. Cheveux, visage, ongles, corps, tout y passe. Mon péché mignon personnel. Pour certains, c'est la nourriture ou le shopping et bien moi, ce sont les soins de beauté. C'est une de mes habitudes en quelque sorte. Dès que j'ai un peu de temps devant moi je saute sur l'occasion. Et pour le coup, là du temps, j'en ai plein. C'est donc toute détendu et embaumant la violette et la noix de coco que je sors de la douche. J'essors mes cheveux, les démêles, applique un peu d'huile sur les pointes puis les sèches légèrement avant de les tressés pour la nuit. Tout comme les soins, ce petit rituel m'apaise, je le fais chaque fois que je me lave les cheveux. C'est devenu un réflexe. Enfin propre, étendu dans mon lit les quatre membres écartés telle une étoile de mer, je fixe le plafond. La rentrée va arriver très vite, je ne sais pas encore trop à quoi m'attendre. Je suis stressé, j'ai beau essayer de me détendre c'est quand même très intimidant. Je ne connais rien à la magie, je ne sais même pas comment utiliser mes pouvoirs. Depuis ce fameux jour, je n'ai plus ressenti aucune sensation étrange ou le moindre petit picotement dans mes doigts. Je me sens comme d'habitude, je n'ai pas l'impression que quoi que ce soit est changé en moi (si on oublie ma tête bien sûr). Je suis comme je me suis toujours senti depuis ma naissance, c'est-à-dire normal, banale et des plus humaine. J'ai l'impression que tout ça n'est qu'un rêve. Je me retourne plusieurs fois dans mon lit essayant de penser à autre chose et de mettre de côté mon appréhension. Rien à faire, tout le bien-être que j'ai ressenti dans la douche a disparu, je suis de nouveau tendu. Excédé, je me redresse violemment et m'assois en tailleur ne supportant plus la position allongé. Je me sens bête de stresser comme ça toute seule dans le noir, mais je n'arrive pas à me détendre. Impuissante, je décide de me concentrer du mieux que je peux afin de tenter de faire jaillir mes pouvoirs. J'ai beau essayer de toutes mes forces, changer de position, fermer les yeux ou bien encore faire des exercices de respiration, rien ne se passe. C'est inutile, ça ne mène nulle part, je suis ridicule. Je me sens tout à fait incapable de faire apparaître quoi que ce soit. Je tente de me persuader que c'est réel, que je peux y arriver, que c'est possible, mais en vain. Découragée, je décide d'abandonner pour la soirée. Finalement, la résignation et la fatigue me gagnent et je me laisse glisser dans le sommeil.

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