Chapitre 34

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Pdv Sky :

- Elle est... Hum... Particulière. Suggère Eurêka sur le chemin de la cafétéria.

- Moi, je dirais plutôt qu'elle est géniale, mais vu que vous avez décidé de me faire payer à l'entrainement chaque compliment que j'aurais à son encontre, je vais me contenter de dire qu'elle est en effet particulière. Réplique William en boudant.

Je ne réponds rien, perdue dans mes pensées. Je rumine encore notre dernière altercation en silence. Cette fille me met hors de moi, dès que je sens sa présence je suis sur les nerf et à fleur de peau. Chacune de nos discussions se finit inévitablement en dispute. Elle est insolente et exaspérante, mais malgré tout ça... J'aime nos échanges. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais elle me fait ressentir des choses... J'ai tellement l'habitude d'être sans émotions, vide. Je ne comprends pas mes sentiments et ne sais pas les gérer. Mon esprit est un vrai foutoir et la plupart du temps, je ne sais même pas vraiment ce que je ressens. Les autres me sont étrangers et n'ont jamais aucun effet sur mes pensées. Pour moi, ils font partie du décor, ce sont des personnages secondaires qui ne peuvent en aucun cas influer sur ma vie. Je suis comme ça depuis petit. J'ai eu une enfance plutôt compliquée et je pense qu'inconsciemment, j'ai dû me fermer aux gens pour éviter de souffrir. Le problème, c'est que je n'ai jamais réussi à me rouvrir et au final mes émotions ont finis par disparaitre. Peut-être que ça vient de là, je n'en sais strictement rien, en attendant, c'est la première fois qu'une personne étrangère arrive à me faire ressentir quelque chose. Bien sûr, avec Will et Eurêka, j'y arrive, mais je les connais quasiment depuis toujours et sa reste tout de même bien inférieur à ce que je ressens avec elle. Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Je n'arrive pas à la cerner et je ne sais pas comment elle fait pour me chambouler ainsi. Chaque fois que je la vois, je suis assailli de sensations et d'émotions et je me retrouve submergé sans savoir quoi faire de moi-même. C'est sans doute pour ça que je suis si agressif avec elle, elle me perturbe trop et ça m'énerve. Je relève la tête et vois que mes deux amis me fixent. Je suis sans doute resté perdue dans mes pensées un peu trop longtemps. Ils attendent surement une réponse de ma part.

- C'est vrai qu'elle est spéciale. Dis-je doucement. Mais c'est ce qui l'a rend intéressante pas vrai ?

Mes amis acquiescent en silence. Eurêka à l'air un peu songeuse ce qui m'intrigue. D'habitude, elle est très forte pour cacher ses émotions.

- Ça va ? Demandais-je curieux.

- Oui, oui c'est juste que je n'avais jamais entendu ton cœur battre aussi vite. Me réponds elle songeuse. Ça m'as un peu perturbé tout à l'heure, surtout que le sien aussi battait très vite. C'est comme si vos rythmes cardiaques c'étaient synchronisé pendant un instant, c'était très étrange.

Je hausse un sourcil surpris. De quoi elle parle. Je n'ai pourtant pas eu l'impression d'être énervé à ce point. Pour que mon cœur s'emballe, il me faut une sacré dose d'adrénaline normalement. C'est bizarre. Mais de toute façon tout ce qui touche à cette fille est bizarre, il faut que je me fasse une raison. Je décide donc de ne pas trop me creuser la tête et me contente de hausser les épaules pour toute réponse. Nous arrivons enfin au réfectoire et je me prépare déjà mentalement à me faire assaillir par Jessica. Je soupire bruyamment, rien que d'y penser je suis épuisé. Cette fille est la définition même du pot de colle. D'habitude, on s'arrange pour prendre nos repas ailleurs afin de l'éviter, mais aujourd'hui avec le transfert d'Iris, on n'a pas vraiment eu le temps de s'organiser. De manière générale, on ne se mêle pas aux autres élèves car on attire trop l'attention et il n'y a pas moyen de manger en paix, mais comme aujourd'hui on n'a pas le choix... Je soupire de plus belle dépité. Du coin de l'œil je vois Will et Eurêka se retenant difficilement de rire face à ma tête de déterré. L'attention que me porte cette fille les amuse énormément ou plutôt c'est surtout ma détresse en sa présence qui les amuse. Je les ignore et prends une grande inspiration avant de rentrer dans la cafétéria. À peine ai-je passé les portes que le silence se fait dans la salle. Plus personne ne moufte, c'est comme si le temps c'était arrêté. Je fais mine de rien et vais m'asseoir à une table libre mes amis sur les talons. Notre présence à toujours cet effet, on commence à être habitué. Malgré tout la situation est pour le moins étrange, je vois bien que Will et Eurêka sont mal à l'aise. Tous les regards sont braqués sur nous, et même moi, je commence à ressentir une légère gène. À peine sommes nous installer qu'un serveur se précipite vers nous manquant de s'étaler de tout son long en plein milieu de la pièce. Je lève les yeux au ciel complétement dépité face à temps de stupidité. Toutes ces conneries sont en train de me couper l'appétit. Le serveur se dépêche de prendre notre commande et déguerpit comme s'il avait le diable aux trousses. Une fois nos plats apportés, je commence à manger rapidement pressé de sortir d'ici. Mes amis doivent penser pareil, car ils mangent à une vitesse ahurissante. En moins de dix minutes, c'est plié. Et joie et bonheur pour l'instant pas l'ombre d'une Jessica en vue. On ferait mieux de déguerpir avant que l'une de ses sbires ne l'avertisse et qu'elle réussisse à nous coincer. Je ne perds pas de temps et me lève rapidement afin d'effectuer un repli stratégique vers la sortie. En passant devant la baie vitrée qui nous sépare des bas rangs je me fige. Iris se trouve à une table entourée de ses amis et ris à gorge déployée. L'un des garçons du groupe la tient quasiment dans ses bras et la chatouille avec acharnement. Mon cœur loupe un battement et je sens la colère monter. Qu'est-ce qu'il fou ce con ?! D'où il se permet de la toucher comme ça. Et surtout pourquoi elle l'envoie pas chier. Je serre les poings sentant la colère monter de plus en plus. L'ambiance dans notre partie du réfectoire devient glaciale et je sens mes pouvoirs de ioniques échapper à mon contrôle. Des étincelles jaillissent autour de moi et je sens que si cet espèce de débile ne la lâche pas très vite, je vais perdre le peu de contrôle qu'il me reste encore. Inconsciente de mon état et de ce qu'il se passe de notre côté, Iris continue à rire aux éclat se débattant du mieux qu'elle peut. Je suis à deux doigts de péter cette fichue vitre et d'aller éventrer ce petit con lorsque soudain l'eau contenue dans le pichet au milieu de leur table se soulève dans les airs. En moins d'une seconde le garçon qui la chatouillait se retrouve trempé de la tête aux pieds. Tout le contenu de la carafe s'étant déversé sur sa tête. Iris ris de plus belle se tenant les côtes, les larmes aux yeux. Je me détends légèrement, au moins maintenant il ne la touche plus. Il s'est écarté et parait complètement figé se demandant surement ce qui vient de lui arriver. La tension redescend doucement et je fais de mon mieux pour me calmer sortant peu à peu de ma bulle de rage.

- Sky ? Sky ?!! Eh oh, tu m'entends ?! M'apostrophe Eurêka.

- Sky mec qu'est ce qui t'arrive ? Surenchérit Will.

- Rien. Dis-je les dents serrées.

- Ne me dis pas rien idiot ! Ça fait cinq minutes que je t'appelle, tu ne réagissais pas du tout, t'avais l'air complétement parti. En plus, t'as relâché tes pouvoirs ! Tu as effrayé tout le monde. Qu'est-ce qui s'est passé bon sang.

Je me crispe violemment. Qu'est-ce qui ne vas pas chez moi putain ?! Pourquoi je réagis comme ça ? Pendant un instant, j'ai eu envie de le tuer. Rien que pour l'avoir touché, j'ai eu envie de le tuer. Bordel, mais qu'est ce qui m'arrive ? Je me passe nerveusement une main dans les cheveux essayant de calmer mes pensées du mieux que je peux. Je ne peux pas leur avouer que j'ai pété un câble parce que quelqu'un a touché Iris. C'est complétement ridicule, ça n'a strictement aucun sens. Plus j'y pense plus ça me parait illogique, cette fille est en train de me faire devenir fada. J'ai un sérieux problème et je n'ai aucune idée de comment le régler.

- Un mauvais souvenir qui a pris le dessus. Mentis-je

Mes deux amis acquiescent en silence ne posant pas plus de question. C'est mal de ma part de me servir de mon passé pour leur mentir ainsi, mais sur le moment, c'est la première chose qui m'est passé par la tête et c'est ce qui semblait le plus crédible. Ils savent tous les deux ce qui m'est arrivé et ont déjà assisté plusieurs fois à mes cauchemars et différentes pertes de contrôle. Ils savent à quoi s'en tenir lorsque je suis comme ça. Il vaut mieux me laisser me calmer tout seul. Ils me laissent donc de l'espace et parte devant sans plus insister. Je jette un dernier coup d'œil vers les bas rangs avant de partir et, comme si elle avait senti ma présence, elle se retourne. Nos regards se croisent et mon souffle se coupe. Ses yeux verts me scrutent intensément et j'ai l'impression de ne plus pouvoir bouger. Je maintiens son regard attendant son prochain mouvement. On se dévisage tous les deux attentivement, aucun de nous ne voulant baissé les yeux en premier. Je ne sais combien de temps dur cet échange silencieux, mais elle finit par détourner la tête rompant le contacte. Je me sens soudain vide. J'ai l'impression qu'une partie de moi m'a été arrachée et que je ne serais plus jamais comme avant. Cette sensation m'envahit et m'oppresse. Mes émotions se mélangent et je n'arrive pas à les identifier. Je me sens écrasé par tous ses sentiments et je ne sais pas quoi faire de moi-même. Pour la première fois de ma vie, je me dis que peut-être, ne rien ressentir ce n'est pas si mal que ça...


Pdv Iris :

Je suis au réfectoire avec mes amis, on chahute et tout le monde rigole bien. Le repas n'est pas très bon, mais on a l'habitude. En plus exceptionnellement aujourd'hui la mère de Clarisse lui a apporter des plats de chez elle. Ce soir avec les filles, on va faire une petite soirée dégustation dans sa chambre. J'ai vraiment hâte, je n'ai pas remangé de nourriture faite maison depuis que je suis parti de chez moi. Et puis on ne peut pas dire que la cantine soit vraiment un lieu de haute gastronomie. Je suis perdue dans mes réflexions quand soudain ce couillon d'Alban se jette sur moi et se met à me chatouiller. Je me débats du mieux que je peux en riant au éclat. Mes cotes sont très sensibles et je crains énormément les guillis, au lieu de venir m'aider mes amis se marre. Visiblement, je ne peux compter que sur moi-même, je parcours la table des yeux à la recherche d'une arme potentielle quand mon regard s'arrête sur la carafe d'eau remplis à ras bord. Je souris de plus belle, j'en connais un qui vas prendre une douche s'il ne me lâche pas très très rapidement.

- Alban lâche moi ou je te jure que tu vas le regretter. Dis-je essayant d'adopter un ton sérieux tout en me tortillant pour échapper à ses mains.

- Ça, ça m'étonnerait, je te signale que ça fait dix minutes que t'ai perdu dans tes pensées fallait bien que je te réveille. Réplique-t-il joyeux en me faisant un clin d'œil.

Je ne réponds rien et me contente de lui faire un clin d'œil à mon tour avant de lui déverser l'entièreté du contenu du pichet sur la tête. Ma maitrise de l'eau s'est bien améliorée et il n'a même pas le temps de comprendre ce qui lui arrive. C'est Hilarant, on dirait un rat mouillé. J'explose de rire suivis par mes amis. Il est complètement figé, non seulement c'est drôle, mais ça a au moins eu le mérite de stopper l'attaque de chatouille. Il finit pas se ressaisir et s'ébroue comme un chien aspergeant de gouttelette tous notre petit groupe. On rigole moins sur le moment, au final tout le monde se calme et nous reprenons notre repas. Soudain, je sens sa présence dans mon dos. Je frissonne, mais fait comme si de rien n'était. Je veux juste passer un repas tranquille sans nouvelle dispute, pour le moment l'ignorer me paraît être une bonne idée. Je fais de mon mieux, mais je sens toujours son regard me bruler la nuque, j'ai beau essayer d'en faire abstraction ça devient franchement pesant. Alors je me retourne décidée à l'affronter une nouvelle fois. Il se trouve derrière la vitre du côté des hauts rangs et me fixe avec intensité. Ses yeux bleus me transpercent et je frissonne de nouveau sans pouvoir me retenir. Mon cœur bat à toute vitesse, mais je refuse de détourner le regard en premier. On se dévisage mutuellement, s'analysant, se jaugeant... Pour une fois, je n'ai pas l'impression qu'il soit hostile. Je ressent de la colère mais elle n'est pas dirigé vers moi. Je ne sais pas depuis combien de temps cela dure, mais plus le moment s'éternise plus je me sens bizarre. Ses yeux semblent pouvoir voir à travers moi, à travers mon âme et mes pensées les plus secrètes. Je me sens complétement nue. Je n'aime pas cette sensation. Je suis vulnérable, il me donne l'impression d'être faible et sans défenses. Je ne voulais pas baisser les yeux en premier, mais finalement je ravale ma fierté et détourne le regard ne pouvant plus supporter d'être ainsi exposé. Il a beau ne plus être dans mon champ de vision mon cœur ne se calme pas. Il bat à une vitesse hallucinante, je le sens pulser jusque dans mes tempes. J'ai des bouffées de chaleur et je n'arrive pas à me calmer. Je suis complétement chamboulée. Je m'excuse auprès de mes amis et me dépêche de quitter le réfectoire voulant me retrouver seule pour mettre un peu d'ordre dans mes idées. Une fois dehors, je me dirige vers le gymnase des rang E voulant me retrouver dans un endroit familier. La bas, je me sens en sécurité. Au début, je voulais m'asseoir et me calmer, mais maintenant que je suis là j'ai juste envie de me défouler. Je sors le sac de frappe enfile mes gants et cogne. Je cogne jusqu'à ne plus sentir mes points, déversant toutes les émotions qui m'envahissent sur ce sac de sable. Je ne sais pas combien de temps je suis resté dans cet état, mais maintenant je me sens un peu plus calme. J'agrippe le sac de frappe posant mon front contre sa surface le temps de reprendre ma respiration, quand je remarque des traces noirâtres sur le plastique. Je baisse les yeux sur mes mains afin de regarder mes gants et me fige. Ils ont complètement fondu. J'écarquille les yeux choqués, j'ai dû relâcher mes pouvoirs sans m'en rendre compte. Les gants se sont littéralement désintégrés. Ils ont complétement brulé. Soudain, je sens une douleur aiguë me transpercer les mains. En y regardant de plus près la peau de mes phalanges est complétement arrachée. Je ne sentais pas la douleur avant de voir leur état, mais maintenant ça fait un mal de chien. J'ai la chair à vif, les mains en sang et en plus, des bouts de plastique fondu se sont incrusté dans mes plaies. Je serre les dents essayant de retenir mes larmes. La douleur pulse dans mes mains avec de plus en plus d'intensité. Je redresse la tête me forçant à arrêter de regarder ma chair sanguinolente et me concentre sur le sac en face de moi. Les traces noires que j'ai aperçues sont en fait des traces de brulé. La surface du sac à commencer à fondre, si je ne m'étais pas arrêté, j'aurais fini par faire un trou. Le matérielle est complétement fichu. Il va falloir que je prévienne monsieur Taraka. En plus vu l'heure, je ne vais pas avoir le temps de nettoyer. Il faut que je sois au gymnase des rangs A dans dix minutes pour mon cours de l'après-midi. Merde, mes mains continuent de saigner et je n'ai rien pour m'essuyer ou me bander. Je réfléchis à toute vitesse, me creusant les méninges pour trouver une solution. Ne trouvant rien, je décide tout de même de quitter le gymnase. Si je continue, je vais être sérieusement en retard. Je laisse tout en état priant pour que les rangs E n'aient pas cours de sport aujourd'hui. J'irais prévenir monsieur Taraka dès la fin des cours. Je cours à toute vitesse dans la forêt faisant de mon mieux pour ignorer la douleur que provoque le frottement de l'air contre mes plaies. Je passe à côté d'un ruisseau et freine net manquant de m'étaler par terre. Je suis complétement stupide, la solution à mon problème était pourtant simple. Il me suffit d'utiliser mes pouvoirs de l'eau pour nettoyer mes mains. Je secoue la tête dépitée, des fois, je me demande si mon cerveau n'est pas juste là pour décorer. Je m'agenouille près de l'eau et trempe mes mains dans le ruisseau invoquant mon flux. L'eau se teinte de rouge emportant mon sang dans le courant. Une fois que le plus gros est parti, je manipule l'eau à l'aide de mes pouvoirs afin de nettoyer mes blessures en profondeur. Je sens le liquide s'insinuer profondément dans mes plaies et grimaces. Ça fait un mal de chien. Une fois satisfaite, je relâche mes pouvoirs et sort les mains du ruisseau. Ma chair et toujours à vif et à moitié arracher, mais au moins, je ne saigne plus. Je jette un coup d'œil à l'heure sur mon téléphone et me fige, il me reste trois minutes pour être à l'heure. Sachant que je dois traverser la moitié du campus, c'est mission impossible même en courant à pleine vitesse. Je ne me décourage pas et m'élance, sprintant vers ma destination. Le gymnase arrive enfin en vue et j'accélère du mieux que je peux. Je m'engouffre à l'intérieur dans un magnifique dérapage et manque une nouvelle fois de m'étaler en freinant. J'agite les bras dans tous les sens essayant de retrouver mon équilibre et finis pas me stabiliser. Je me recroqueville en deux les mains sur les genoux tentant de reprendre mon souffle, une fois un peu calmé, je me redresse et me dépêche de vérifier l'heure. Je n'ai que cinq minutes de retard. Je souris fier de moi, je ne pensais pas arriver aussi vite. La prof me dévisage comme si j'étais folle, William et Eurêka me fixe bouche bée et Sky me tourne le dos complétement désintéressé.

- Désolé pour le retard. Dis-je encore essoufflée. Je me suis perdue.

La prof ne répond rien et se contente d'acquiescer encore un peu choqué par mon entrée.

- Va te changer. Me lance-t-elle. Eurêka va te montrer les vestiaires des filles.

Cette dernière me fait signe de la suivre et je lui emboite donc le pas en prenant soin de cacher mes mains dans mon dos. Le frottement de ma jupe d'uniforme contre ma chair à vif est atroce. Je serre les dents essayant de ne rien laisser paraitre. À peine avons-nous passé les portes du vestiaire qu'Eurêka m'attrape le bras et me colle une de mes mains blesser sous le nez.

- C'est quoi ça ? Demande-t-elle suspicieuse.

Je sursaute et déglutis ne sachant pas quoi répondre.

- C'est un accident. Répondis-je doucement, priant pour qu'elle ne me questionne pas plus.

Elle fronce les sourcils et me dévisage avec attention.

- Menteuse.

Je me crispe et m'apprête à l'envoyer balader en lui conseillant de se mêler de son cul lorsqu'elle me relâche. Elle se détourne et va farfouiller dans un casier sans rien dire de plus. Elle finit par revenir avec une boite blanche et me demande de m'asseoir. Je m'exécute curieuse, attendant de voir ce qu'elle vas faire. Elle sort du désinfectant et des compresses de la boite et commence à nettoyer mes plaie sans un mot. Je grimace et grogne doucement sous la douleur, mais ne retire pas mes mains. Une fois désinfecter, elle me les bande comme une pro. Visiblement, ce n'est pas la première fois qu'elle a à faire à ce genre de blessures.

- Merci. Dis-je doucement.

- Y'a pas de quoi. Réplique-t-elle en souriant légèrement. Je suis bien placé pour savoir que ça fait un mal de chien.

- Comment tu as su ? Demandais-je curieuse.

- Tu puais le sang, ton visage été complétement crispé, tu avais des micros expressions de douleur et tu cachais tes mains dans ton dos. Pas besoin d'être un génie pour comprendre qu'il y avait un problème. Enfin, je dis ça, mais je suppose que sans mon odorat et ma vue acéré, je ne l'aurais sans doute pas remarqué aussi vite. Disons que pour ce genre de chose ma coritica et vraiment pratique.

Je souris amusée, cette fille est un vrai détecteur de mensonge sur patte.

- En-tout-cas merci, je me suis nettoyé comme j'ai pu avec de l'eau, mais c'est sûr que ça ne vaut pas un vrai désinfectant.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Demande-t-elle doucement.

J'hésite un instant, puis opte pour la vérité. De toute façon, si je mens, elle le saura tout de suite. De plus, elle vient de me soigner gentiment alors qu'elle ne me connait pas. Elle mérite au moins d'avoir une explication.

- Disons que j'avais besoin d'évacuer, mais j'ai un peu perdu le contrôle. Je ne m'en suis pas rendu compte tout de suite, j'étais ailleurs. Mes mains ont passé un sale quart d'heure ainsi que le sac et les gants de boxe sur lesquels je me défoulais. C'est la première fois que je perds le contrôle depuis que je suis dans cette école, je ne savais pas trop quoi faire.

- Je vois... Dit-elle songeuse.

Elle ne dit rien de plus semblant réfléchir à quelque chose, je me détourne donc la laissant tranquille et en profite pour me changer. Une fois prête je prends une grande inspiration, quelque chose me dis que cette séance d'entrainement ne va pas être de tout repos...

A-3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant