Pdv Iris :
Après manger, je profite de mes quatre heures de pause pour aller m'exercer avec mon nouvel élément. Il n'y a qu'avec l'entraînement que je pourrais m'améliorer, je le sais. J'avais prévu de partir à la recherche d'un endroit isolé pour m'entraîner, mais comme celui que monsieur Taraka m'a montré ce matin est déjà bien, je n'ai plus besoin d'en trouver un moi-même. Je ne perds donc pas de temps. J'y retourne et me réinstalle à la même place. Je me concentre et commence par faire les exercices de respirations que mon prof m'a conseillés. Une fois que je sens que je suis assez relaxé, je me focalise sur le tas de feuilles devant moi. Elles tremblotent puis s'élèvent doucement dans les airs, répondant à ma volonté. Une fois qu'elles sont stabilisées, je me concentre sur les bouts de bois à côté. La tâche est déjà plus ardue. Je fronce les sourcils et redouble d'efforts. Je ne suis peut-être pas encore une pro, mais je ne vais certainement pas perdre la face contre des bâtons. Il est hors de question que j'abandonne avant d'avoir décollé c'est foutu truc du sol. Non mais oh ! Au bout de plusieurs tentatives infructueuses, je finis enfin par y arriver. Je souris, ravis, et effectue une petite danse de la joie improvisé. Je suis vraiment trop forte ! Plus motivé que jamais je continue ainsi pendant le reste de ma pause. J'effectue plusieurs exercices différents et m'entraîne à faire léviter des objets le plus longtemps possible. J'ai chronométré et pour l'instant mon record est de huit minutes en faisant bouger les objets et de dix si je me contente de les faire flotter sans les déplacer. Je suis plutôt fier de moi. Après avoir plus ou moins maîtrisé les bâtons, je passe aux cailloux. Augmentant ainsi le poids de ma charge. Évidemment, je recommence à galérer. C'était à prévoir, plus le projectile est lourd plus j'ai du mal à le décoller du sol. La gravité c'est vraiment à chier y'a pas à dire. Au final, j'ai réussi à soulever une pierre de taille moyenne environ dix secondes avant qu'elle ne vienne s'écraser comme une bouse à cinq centimètres de mes orteils. C'est ce qu'on appelle avoir chaud aux fesses. On peut dire que mes pieds l'ont échappé belle. Voyant que ça fait plus de trois heures que je bosse, je décide de regagner l'internat pour me reposer un peu avant mon entraînement de l'après-midi. On ne dirait pas comme ça, mais soulever des bâtons par magie sa fatigue vachement. Je souris bêtement en me faisant la remarque que j'ai sincèrement galéré pour un truc que je peux faire à mains nue normalement. Qui aurait cru que ramasser des branches était si compliqué. Promis juré je ne sous-estimerai plus les bouts de bois, c'est franchement plus lourd que ça en a l'air.En remontant vers l'internat, je repasse au même endroit que ce matin espérant revoir le loup noir de tout à l'heure. Il m'a sacrément fichu la trouille, mais au final, il était vraiment gentil. En plus, ce n'est pas tous les jours que l'on peut faire des papouilles à un canidé pareil. Je suis un peu déçu en constatant que l'endroit et désert. Tant pis, je me doutais bien qu'il n'allait pas passer la journée à m'attendre sans bouger, c'est logique. Je continue donc ma route et regagne mon dortoir. Une fois dans ma chambre, je profite des quarante minutes qui me restent pour m'affaler comme un bélouga sur mon lit et tenter de faire une micro sieste. Avec toute l'énergie que j'ai dépensée, j'en ai bien besoin si je veux pouvoir assurer lors de mon entraînement physique de tout à l'heure. Je programme donc un réveil et me laisse glisser dans le sommeil sans plus réfléchir...
Lorsque l'alarme sonne, j'ai l'impression que je viens à peine de fermer les yeux. Je grogne et tâtonne à l'aveugle pour éteindre la sonnerie stridente de mon téléphone. Je me lève rapidement avant de ne plus avoir de motivation du tout et passe ma tenue de sport. Je tresse mes cheveux bien serrés pour ne pas qu'ils me gênent et part en direction du gymnase. Vu le nombre d'heures que j'y passe, je ferais peut-être mieux de dormir là-bas. Si ça continue comme ça, je vais finir par y planter ma tente. Je soupire et me motive mentalement. C'est le prix à payer si je veux pouvoir rester avec les rangs E et progresser. Je préfère largement perdre des heures de sommeils et avoir quelques courbatures que de me coltiner monsieur Gill et les hauts rangs. J'ai beau avoir mis un peu d'eau dans mon vin en ce qui les concerne, je ne tiens pas à les côtoyer plus que nécessaire. C'est donc avec le sourire que je pénètre dans le gymnase. Monsieur Taraka m'attend près des sacs de frappe. Il a visiblement déjà installé le matériel. Je lui en suis reconnaissante, ça me fait ça de moi à faire.
- Bien dormis ? M'apostrophe-t-il quand j'arrive à son niveau.
Je le regarde comme si une deuxième tête venait de lui pousser.
- Comment vous savez ? Dis-je perplexe.
- Tu as la trace des draps sur la joue Iris. Me répond-il en rigolant.
Par réflexe, je porte ma main à mon visage et me frotte comme si ça allait les faire partir plus vite. Je rougis légèrement un peu honteuse. Je n'ai pas vérifié ma tête dans le miroir avant de partir. Si ça se trouve, j'ai de la bave au coin des lèvres et je ne suis même pas au courant. Heureusement que je n'ai croisé personne. Je vérifie d'ailleurs discrètement, mais tout a l'air ok. Je soupire et réplique à monsieur Taraka que s'il m'avait laissé faire la grâce mâtinée ceci ne serait peut-être pas arrivé. Il se contente de rire et fait comme s'il n'avait rien en entendu. J'ai déjà remarqué qu'il devient étonnamment dur d'oreille quand ça l'arrange. Eh oui, pas bête la mouflette ! Il n'est pas assez stupide pour relever chacune de mes réflexions. Comme il commence à me connaître, il sait que se lancer dans un débat avec moi risque de lui prendre la journée, la plupart du temps il se contente donc d'ignorer les remarques qu'il ne trouve pas pertinentes. Je me renfrogne et boude un peu pour la forme avant d'aller m'installer à ma place habituelle. On commence par la maîtrise capacitaire. J'effectue les exercices habituels avec le feu puis mon prof me demande de passer à l'air. Pour l'occasion, il a ramené plusieurs objets de différente tailles. J'applique ce qu'il m'a appris me débrouillant étonnamment bien. Les trois heures d'entraînement de tout à l'heure n'auront pas servi à rien. J'y arrive déjà beaucoup mieux que ce matin. Monsieur Taraka semble s'en rendre compte et m'interroge à ce sujet.
- Tu t'es entraînée ?
- Oui, un peu. Pendant la pause. Je n'avais rien de particulier à faire donc j'ai pensé que ça ne ferait pas de mal. Répondis-je en haussant les épaules.
Il sourit et me félicite.
- En-tout-cas, c'est beaucoup plus fluide que ce matin, tu progresses à une vitesse hallucinante. Si tu continues comme ça d'ici deux semaines, tu te débrouilleras aussi bien avec l'air qu'avec le feu.
Je souris à mon tour, ravis. Plus vite je maîtrise ma magie, plus vite je pourrais me concentrer sur mon objectif. Si je travaille dur il n'y a pas de raison que j'échoue. Je vais faire de mon mieux. Monsieur Taraka me met tout de même en garde contre le surmenage. Il me rappelle de ne pas trop forcer afin de ne pas me blesser inutilement. Il m'encourage à m'entraîner, mais dans la mesure du raisonnable. Je lui assure que je fais attention et reprends les exercices. Les deux heures de maîtrise capacitaires passe très vite. Je me retrouve rapidement à enchaîner sur l'entraînement sportif. Pour le coup, je galère plus que d'habitude. J'ai peut-être un peu trop utilisé mes pouvoirs aujourd'hui. J'ai beau m'être reposé, quarante minutes de sommeils ne peuvent pas me faire récupérer toute l'énergie que j'ai dépensé durant la journée. Mon professeur se rend compte de mon état et me dispense gentiment de mes deux heures de sport du soir. Il me conseille de me reposer afin de bien récupérer pour demain. Je le remercie sincèrement et termine mon enchaînement en redoublant d'efforts. Si je n'ai pas à garder de forces pour tout à l'heure autant faire de mon mieux...
Une fois que le gymnase est propre et que nous avons finis de ranger tout le matériel, nous partons chacun de notre côté. Je suis exténué. Je crois que je n'ai même pas la force d'aller jusqu'au réfectoire. Je vais me contenter d'une barre de céréales pour ce soir. Je mangerais mieux demain matin. Pour l'instant ce dont j'ai le plus besoin, c'est mon lit. Enfin d'une douche et ensuite de mon lit, rectifiais-je mentalement. Vu mon état, un petit nettoyage ne serait pas du luxe. Une fois rentrée, je me dépêche d'aller me laver puis d'avaler mon repas de fortune. En quinze minutes top chrono, je suis sous ma couette. Je soupir d'aise, je crois bien que depuis que les cours ont commencé c'est le premier soir où je peux me coucher aussi tôt. Je savoure l'instant me doutant bien que ça n'arrivera pas tous les quatre matins. Au final, je m'endors très rapidement et sombre dans un sommeil sans rêves.
La journée du lendemain passe assez rapidement. Ma longue nuit m'a fait du bien et j'ai pu attaquer mon dimanche en pleine forme. Le cours de la matinée portait sur la flore et les minéraux du monde magique. Il était plutôt intéressant bien qu'assez compliqué. Ensuite, l'après-midi, je me suis entraîné principalement avec l'air délaissant un peu le feu pour essayer de m'améliorer sur mon nouvel élément. Puis le soir, comme à mon habitude, j'ai enchaîné sur l'entraînement physique. Rien de très excitant en somme. À part peut-être une légère sensation d'être observée de temps en temps, rien à signaler. D'ailleurs, je ne sais pas vraiment d'où ça venait. Comme je n'ai vu personne, j'ai mis ça sur le compte de la fatigue. Manquerais plus que je devienne parano. Enfin bref, j'ai hâte d'être à demain pour retrouver mes amis. J'aime bien mes sessions avec monsieur Taraka mais mes potes me manquent et je les envie un peu. C'est quand même moins fun de passer sa fin de semaine à étudier avec un cinquantenaire, que de glander chez soi avec sa famille. Tout ça pour dire, que comme chaque week-end, je suis heureuse que le lundi arrive...
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A-3
ParanormalIris Weeler, une ado antisociale et marginale s'efforce de vivre une vie normale au sein de sa famille et de son lycée. A l'aube de ses 18 ans d'étranges évènements lui arrive. Du jour au lendemain elle se retrouve avec des pouvoirs sans savoir ce q...