Chapitre 28

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Ce matin, ma bande d'amis est particulièrement excitée. Ça chahute dans tous les sens et la bonne humeur est au rendez-vous. Si j'ai bien compris, ils ont prévu une sortie au lac ce soir. Ce n'est pas vraiment autorisé surtout à cause du couvre-feu, mais tant qu'on ne se fait pas attraper tout vas bien. Le lac se situe au nord-ouest de Lacia et c'est le plus grand point d'eau du campus. Je n'ai pas encore eu l'occasion d'aller le voir. Il n'est proche d'aucune structure éducative donc je n'y vais jamais. Mes amis m'invitent bien sûr aussi, et j'accepte ravie. Je prétexte seulement avoir des devoirs à finir pour justifier que j'arriverais sans doute un peu en retard. Comme je ne peux pas leur parler de mon entraînement, je n'ai d'autres choix que d'inventer une excuse. Ça ne me plaît pas vraiment de leur mentir, mais j'ai promis à monsieur Taraka de garder le secret, alors je m'y tiens. Je pourrais aussi lui demander de me dispenser pour ce soir, mais vu qu'il l'a déjà fait ce week-end ça m' étonnerais qu'il accepte. Au final, personne ne trouve rien à redire et mon petit mensonge passe comme une lettre à la poste. Sacha me dit même qu'ils amèneront leurs familiers. Ça sera l'occasion pour moi de les rencontrer. Je suis au comble de la joie, j'ai vraiment hâte. Ça fait des semaines que j'espère pouvoir les voir, mais entre les cours et mes entraînements, je n'ai quasiment eu aucun moment de libre. Je sautille presque sur place tellement je suis contente. Sacha se moque un peu de moi devant mon excitation flagrante. Elle me compare à un enfant dans un magasin de bonbon et je pense que l'image dépeint bien mon état d'esprit actuel. Au final, je passe ma journée avec un sourire jusqu'aux oreilles, même les crasses habituelles des hauts rangs n'arrivent pas à me le faire perdre. Monsieur Taraka me questionne à propos de ma bonne humeur flagrante, mais je ne lui dis rien. Bien qu'il soit de mon côté, il reste un professeur, je ne pense pas qu'il soit d'accord avec une sortie nocturne entre élèves au bord du lac. Je le laisse donc ruminer et créer ses propres théories. C'est assez drôle à regarder d'ailleurs. Une fois l'entraînement terminé, je file me doucher et me préparer pour ma petite escapade secrète. J'envoie un texto rapide sur la conversation de groupe de ma bande d'amis les prévenant que je ne vais pas tarder. Une fois prête je me met en route. J'essaye de me faire discrète étant donné qu'il est déjà tard, mais heureusement pour moi le campus semble désert. En chemin, je m'extasie sur le paysage nocturne de l'école, c'est vraiment magnifique. La plupart des arbres sont équipés de guirlandes lumineuses ou de lampions ce qui donne l'impression qu'ils sont illuminés de l'intérieur. C'est vraiment splendide. J'ai beau m'être habitué à l'apparence féerique de l'école certains endroit comme celui-ci arrivent encore à me surprendre. Je sais que j'arrive à proximité du point de rendez-vous quand j'entends des éclats de voix percés la nuit. Visiblement, ils ne m'ont pas attendu pour commencer les festivités. Je me marre en entendant Jean et Alban se chamailler en se lançant des insultes de plus en plus farfelues. On part de « espèce de débile » pour arriver à « sale ornithorynque tétraplégique chauve ». Là y'a du niveau moi je vous le dis ! Et encore, je trouve que ce n'est pas sympa pour les ornithorynques ou les tétraplégiques ou même les chauves, en fait, c'est sympa pour personne de devenir un qualificatif pour décrire Jean. C'est donc hilare que je me laisse guider par les voix et me dirige vers eux. Quand je sors enfin de la forêt, je reste sur le cul. Le lac est juste gigantesque. C'est simple, je n'en vois même pas le bout. Je ne pensais pas qu'il serait aussi immense. En me voyant les autres m'interpellent à grand cri joyeux me faisant sortir de ma contemplation. J'abandonne mon observation du point d'eau pour me concentrer sur eux. Ils sont assis en cercle autour d'un petit feu et font griller des marshmallow. Près de là, une biche broute calmement ignorant les crie et les chamailleries de mes amis. Ça doit être un de leur familier, elle est beaucoup trop proche du groupe pour un animal sauvage. Je m'approche tout de même prudemment de peur de l'effrayer. Les autres se foutent de moi et je me renfrogne.

- Elle ne va pas te manger Iris, tu peux t'approcher. Me lance Jean mort de rire.

- Je ne veux pas lui faire peur, idiot ! Répliquais-je en boudant.

A-3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant