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Chapitre 21

Après deux heures de cours pour le moins intense, nous partons nous changer et rejoindre nos autres camarades pour le repas. Je suis couverte de bleus et Jeanne n'est pas en reste, on a tous donné. Je ne pensais pas que se taper dessus pouvait rapprocher des personnes, mais c'est pourtant le cas. On est bien plus proche et à l'aise l'une avec l'autre qu'au début du cour. Au final, la journée passe à une vitesse hallucinante, si bien que je ne vois pas l'heure de mes cours particuliers arriver. C'est avec une bonne humeur étonnante que je rejoins monsieur Taraka au gymnase pour mon entraînement magique.

- Alors Iris, tu as passé une bonne journée, ça va depuis ce matin ?

- Oui, j'ai passé une excellente journée monsieur et vous ?

- Et bien, tu as l'air en forme dis-moi, il s'est passé quelque chose ? Et oui, j'ai passé une bonne journée merci.

- Oui, je crois que je vais demander madame Bolgarov en mariage, je l'adore !

- Oula à ce point ! D'habitude, les élèves font tous pour la fuir, t'as réaction et pour la moins étonnante.

- Ce sont des idiots s'ils ne voient pas à quel point cette femme et intelligente et passionné en tout cas dorénavant, c'est ma prof préférée. Elle vous a détrôné monsieur désolé. Dis-je en rigolant

- Et bien, tu m'en vois fort déçu, moi qui avait prévu de te dispenser du cours de demain matin.

- Non ! C'est vrai ! Ça, c'est trop bien.

- Oui, mais bon, comme je ne suis plus ton prof préféré, je pense que ce n'est plus la peine.

- Oh non monsieur s'il vous plaît je n'ai plus fait de grasse matinée depuis au moins mille ans.

- Non trop tard ma décision est prise. Entrainement demain à huit heures comme d'habitude. Dit-il avec un sourire espiègle.

- Vous êtes un vil tortionnaire monsieur, ce n'est pas gentil de me faire des fausses joies comme ça. Répondis-je en boudant.

- Aller au travail paresseuse, montre-moi tes progrès au lieu de bouder.

Je traîne des pieds, en grommelant à propos des profs esclavagiste tout en rejoignant ma place habituelle. Je m'assois et ferme les yeux pour faire ma démonstration. Je mets une demi seconde à trouver mon flux, puis je puise dedans pour faire jaillir mes pouvoir. Des picotements familiers envahissent mes bras et le bout de mes doigts. Je réouvre mes yeux et aperçois deux petites flammèches dans le creux de mes mains.

- Très bien Iris, tu arrives parfaitement à maîtriser ta puissance à présent. De plus, tu arrives à trouver ton flux très rapidement. Personne ne pourra se douter de ton secret si tu continues comme ça. Bon maintenant passons aux exercices qui correspondent à ton vrai niveau. Je veux que tu me fasses une boule de feux le plus rapidement possible. Et Puissance maximale bien sûr.

- Bien monsieur !

Je me concentre et visualise mes flammèches qui grossissent et grandissent. Une fois que je sens que je suis arrivé à mon maximum je commence à les façonner de manière à ce qu'elles prennent une forme sphérique. Quand je suis enfin satisfaite, je réouvre les yeux. Monsieur Taraka s'est reculé de dix mètres et me regarde avec fascination. Ma boule de feux est aussi grandes qu'un gros ballons de yoga. Environ un mètre vingt de diamètre. L'air ambiant ondule et crépite autour de moi sous la chaleur. Je ne ressens pourtant aucun changement de température. Je jette un coup d'œil à mon prof qui lui, sue à grosse goutte, je dois sûrement être immunisé contre la chaleur de mon feu.

- C'est bon Iris, tu peux diminuer la puissance. Fait le progressivement et si tu y arrives essaye de changer la forme de ton feu en même temps. À la place de la boules fait moi une flèche, un cube, un triangle enfin ce que tu veux. Cela t'aidera à maîtriser toutes les formes du feu et plus tard quand tu le feras parfaitement, tu pourras lui donner l'apparence que tu souhaites.

- D'accord, j'essaye.

Je ferme les yeux et inspire un grand coup, ce n'est pas aussi facile que ça en a l'air. Maintenir ma pleine puissance tout en changeant la forme de mon brasier demande beaucoup de concentration et d'énergie. Je visualise ma boule prendre une forme cubique, les arrondis de ma sphère se transformer en ligne et en angles droit tout en diminuant leur taille et leur puissance. Une fois que je suis satisfaite, je change à nouveau de forme et opte pour un bâtons de taille moyenne. Petit à petit, je réduis ça longueur jusqu'à le faire disparaitre totalement. J'ai la respiration hachée et une goutte de sueur perle sur mon front à cause de l'effort, mais sinon je me sens bien. L'entraînement porte ses fruits, mon corps à déjà commencer à se renforcer.
- C'est très bien Iris, tu t'améliores de jour en jour si tu continues comme ça, tu vas devenir l'élève la plus forte de Lacia quoique niveau puissance magique, je pense bien que tu l'es déjà.

- Vous croyez ?

- Oui. Tu as l'une des plus grandes énergies magiques que je n'ai jamais vu. Tu pourrais même intégrer le conseil des mages, je pense.

- Bah, écoutez, ce n'est pas encore au programme mais on verra bien.

- Tu sais Iris avec tes capacités magiques et ta mentalité vis-à-vis de notre système si tu intégrais le conseil des six mages, tu pourrais véritablement faire bouger les choses. Dans notre monde, ce sont eux qui décident de tout, si tu arrives à y entrer, tu pourrais essayer d'améliorer les conditions de vie des bas rangs.

- Vous êtes sérieux, je pourrais vraiment faire ça ?!

- Oui bien sûr, à condition que tu rentres au conseil.

- Mais c'est ça la solution ! Comment je dois m'y prendre monsieur dites-moi tout !

- Calme-toi jeune fille, pour intégrer le conseil, il faut avoir les meilleures notes possibles être irréprochables dans le maniement des armes et dans toute sorte de combat, connaître parfaitement l'histoire de notre communauté, apprendre les lois de note monde et bien entendu excellé dans un élément magique. Et quand je dis excellé, c'est que tu dois avoir la plus grande puissance magique existante dans cet élément. Sans oublier que tu ne peux intégrer le conseil qu'à partir de la fin de tes études et si tu arrives à battre un membre actuel. C'est très dur, on ne rentre pas au cercle comme ça, il n'y a que l'élite là-bas. Écoute Iris, je t'en ai parlé, car je sais que cette idée de faire évoluer le système est importante pour toi. Je pensais que ça te motiverait pour l'entraînement, mais je ne pensais pas que tu accepterais si vite. Je crois que tu ne te rends pas compte de la difficulté de la tâche. À t'entendre, on dirait que c'est déjà dans la poche. Tu ne peux pas prendre cette décision juste sur un coup de tête.

- Mais ce n'est pas un coup de tête monsieur, j'y ai déjà réfléchi, ce que je veux, c'est changer ce système discriminatoire et injuste. Je m'étais fixé comme objectif de le faire à Lacia, mais si je peux le faire à grande échelle, c'est encore mieux. Je refuse de vivre dans un monde pareil, je ne l'accepte pas. Je ne veux pas faire comme tout le monde et subir sans rien dire, je veux pouvoir défendre les droits des plus faibles. Si pour qu'on m'écoute, je dois me tuer au travail et bien, je le ferais.

- Tu es vraiment une fille étonnante Iris Wheeler, même maintenant que tu fais partie des forts, tu veux toujours défendre les bas rangs. Tu sais que si tu arrêtes de te cacher, tu bénéficieras des mêmes privilèges que les autres de ton niveau.

- Évidemment que je le sais monsieur, mais sous prétexte que je ne suis plus dans leur situation je dois les abandonner et les laisser dans ce système qui me dégoute par-dessus tout.

- Non, bien sûr que non Iris, ce n'est pas ce que je veux dire. Je veux juste être sûr que tu te rendes compte dans quoi tu t'embarques. Ça sera très dure, tu en as conscience.

- Oui monsieur ! Mais je veux quand même le faire. Au pire qu'est-ce que je risque, devenir trop forte, avoir trop de connaissances ? Si j'échoue, j'aurai au moins la conscience tranquille parce que moi au lieu de ne rien faire, j'aurais essayé !

- Très bien si c'est ce que tu veux, je ne t'en empêcherais pas, je t'apprendrais tout ce que je sais. Mais Iris si tu veux vraiment progresser, il va falloir que tu acceptes de passer dans la classe B voir A. Ce que je peux t'enseigner a ses limites. Je vais vite finir pas être dépassé, je n'ai pas le niveau pour te guider correctement.

- Oui, je comprends monsieur. Dis-je déçue. Faisons un marché, quand vous jugerez que vous m'avez tout appris et que vous ne pouvais plus rien m'enseigner, vous me le direz. À ce moment-là, j'accepterais de changer de classe sans rechigner. Ça vous convient ?

- Et bien cela me semble être un marché honnête, j'accepte. Mais tu as intérêt à tout donner.

- Oui promis !!

- Alors si tout est en ordre, c'est parfait. Dès demain, nous passerons à l'entraînement de l'élément de l'air en plus de celui du feu. Tu n'y vois pas d'objection ?

- Non aucune monsieur, j'ai hâte.

- Parfait, et bien notre cours est terminé. Cependant, j'ai encore un peu de temps libre, si tu me montrais comment ton programme de remise en forme a évolué.

- Euh, oui, comme vous voulez.

Je sors les différents accessoires dont j'ai besoin pour la réalisation de mon circuit et commence à m'échauffer. Monsieur Taraka lui s'est assis dans un coin et m'observe. Une fois prête j'enchaîne les dix tours de gymnase sans aucun souci puis passe aux cinquante abdos, là encore sans grande difficulté. Au moment de faire les pompes j'en bave un peu car mes bras et mon dos ne sont pas encore assez musclé. Je mets le chronomètre sur mon téléphone puis commence l'escalade des cordes. Je monte puis redescends à la force de mes bras et de mes jambes. Les cinq premières minutes sont les plus faciles, au bout de dix mes membres commencent sérieusement à chauffer et à tirer. J'arrive bientôt à ma limite, je le sais, mon record actuel est de douze minutes. Je persiste pourtant à continuer malgré la douleur pour impressionner monsieur Taraka. Cependant, je suis vite à bout de force. Finalement, je redescends. Le chrono indique treize minute trente, j'ai battu mon record, c'est déjà bien. Je m'approche du banc où est assis monsieur Taraka et récupère ma bouteille d'eau. Je bois à grande goulée tout en essayant de récupérer une respiration à peu près normale. Mon cher professeur m'observe avec un sourire en coin.

- Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? M'exclamais-je.

- Oh rien, c'est juste que te voir transpirer et t'essouffler comme ça est plutôt amusants je dois dire. Surtout quand moi, je suis assis là à ne rien faire.

- Et ben ! Bravo la mentalité monsieur le professeur !

- Quoi ? J'ai bien le droit de m'amuser un peu. Dit-il en riant. En plus, si je ne m'abuse ton enchaînement, n'est pas finis jeune fille. Aller, on y retourne.

Je bougonne pour la forme puis par rejoindre les barres en fer pour commencer ma série de tractions. Ce petit interlude aura au moins eu pour effet de me reposer un peu les bras et le dos avant d'enchaîner sur cet exercice. Je fais donc mes vingt tractions puis enchaîne sur les dix minutes de gainage. Je m'écroule au bout de six comme à mon habitude, mais je ne me décourage pas. Si on compare à ma première séance ou je n'avais même pas tenu une minute, c'est déjà très bien je trouve, en plus, je sais qu'à force d'entraînement, j'y arriverais sans problème. Ce n'est qu'une question de temps. Sur ce j'enfile les gants de boxe et enchaine avec le sac de frappe donnant coup de poing et coup de pied pendant dix minutes sans discontinuer. Je fais abstraction de la fatigue et me remotive pour passer aux dix tours de terrain. Je pars en trottinant doucement et accélère à chaque tour si bien qu'arriver au dernier je sprint carrément. Je m'arrête finalement à bout de souffle et part me positionner pour mon dernier exercice. J'entame ma série de squat avec les jambes tremblantes pas encore remise de mes tours de terrain précédents. j'ai mal mais je serre les dents. Sur les trois cent je n'en fais que cent cinquante avant de me stopper épuiser. Je m'écroule comme un gros bélouga sur le sol et ne bouge plus. J'ai mal partout comme à chaque fin d'entraînement, mais aujourd'hui particulièrement. En même temps, j'ai tout donné pour montrer mes progrès à mon prof. J'ai peut-être un peu trop forcé pour le coup. Monsieur Taraka s'approche de moi et me tend la main pour m'aider à me relever. J'accepte son aide avec gratitude et m'appuie sur lui pour redresser mon corps de cachalot.

- Tu as fait de gros progrès Iris, je suis impressionné. Même si je me suis un peu moqué de toi tout à l'heure, je suis admiratif de ton travail. Tu as dû faire beaucoup d'effort pour arriver à ce résultat en seulement trois semaines. C'est très bien, d'ailleurs les effets de ton entraînement se font déjà ressentir lors de la pratique élémentaire. Tu t'essouffles moins vite et tu arrives à te servir de ta magie à pleine puissance beaucoup plus longtemps. C'est remarquable vraiment, tu peux être fière de toi.

- Merci beaucoup monsieur. Répondis-je ému. Toutes ces soirées, passées à m'entraîner, payent enfin. Vos félicitations me touchent beaucoup.

- Le travail paye toujours Iris, plus tu t'entraîneras plus tu deviendras forte, plus tu étudieras plus tu auras de connaissance, c'est la suite logique de n'importe quel effort. Si tu travailles dur, tu seras forcément récompensé à un moment ou à un autre.

- Vous avez raison. Merci pour vos conseils et encouragements.

- Continu à t'entraîner toujours aussi fort et quand tu arriveras à faire parfaitement cet enchaînement, tu auras une récompense.

- C'est promis ?!

- Oui Iris, c'est promis.

- Très bien alors j'ai hâte !

- Sur ce bonne nuit jeune fille, ce n'est pas tout ça mais moi j'en encore des copies a corrigé avant d'aller dormir.

- Bonne nuit monsieur à demain. Toujours huit heures je suppose, vous n'avez pas changer d'avis ?

- Non, je n'ai pas changé d'avis espèce de paresseuse ! Tu n'auras qu'à faire la sieste si tu es trop fatigué, il me semble que le week-end tu as quatre heures de pause l'après-midi.

- Oui, c'est vrai, mais j'ai déjà des choses de prévu demain. Répliquais-je en boudant.

- Et bien alors ne te pleins pas. Dit-il en rigolant.

Sur ce il tourne les talons et quitte le gymnase. Je me dépêche de ranger tout le matériel que j'ai utilisé, je passe un rapide coup de balai pour laisser le lieu bien propre puis le quitte à mon tour.