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TENGEN ET MOI N’AVONS eu de nouvelles occasions de nous parler. Il me semble assez évident qu’il m’évite. Ses épouses sont rentrées de leurs courses, pimpantes, ravies de me revoir. Déballant leur emplettes, elles ont longuement conversé mais je me suis contentée de les écouter.
Je ne parviens pas à faire sortir de ma tête l’image de son corps au-dessus de moi, la sensation de son torse frôlant le mien, l’eau se refermant sur nous… Je ne suis pas habituée à ce genre de rapports. Je suis une soldate. Et une douée, qui plus est. Je ne suis pas du genre à me laisser emporter par quelques divagations de mon esprit.
Néanmoins, je ne parviens pas à oublier ce qu’il s’est produit hier.
— (T/P) ? Tout va bien ? retentit une douce voix à ma droite.
Hinatsuru et sa longue queue de cheval sont perchées à côté de moi dans la nacelle sur le perron de la maison. La cour enneigée bénéficie de quelques rayons de soleil devant lesquels elle rapièce des vêtements.
Je regarde son œuvre quelques instants, un kimono rose, avant de soupirer.
— Je vais aller m’entrainer un peu.
— Tu es sûre ? me demande-t-elle aussitôt en haussant les sourcils. Tu es encore assez fragile, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée.
— Plus tôt je recommencerai à me battre, plus vite ma rééducation sera terminée.
Et plus vite je pourrais entreprendre d’exécuter la tâche que m’a confiée Muzan. Si je mets trop de temps, il se peut que je commence à nourrir une certaine affection pour elles qui rendra ma mission d’occire Tengen plus compliquée encore.
