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L’AIR S’EST EPAISSIT. La tension est vive. L’empereur nous observe, ses yeux ambrés allant et venant sur chacun de nos visages. Un rictus étire ses lèvres. L’éternel même sourire suffisant et difficilement supportable dessine sa bouche. Une bulle obstrue mon œsophage.
Cette nuit, nous avons enterré son fils ainé. Je me souviens encore des peintures de lui, plus jeune, qui tapissaient les couloirs. Jamais je n’oublierais le visage recueilli qu’affichait Daryl à chaque déclaration de son père, sa façon de les approuver sans même les questionner.
Il aurait été le dernier à le trahir. Qu’importe ce que dit la prophétie.
— Allons, allons, ne m’obligez pas à tous vous tuez d’un même geste. Je me trouverais désobligeants de mettre fin à ce charmant petit harem composé de soldats tous plus incapables les uns que l…
Ma main se ferme dans l’air. Aussitôt, une rafale de vent brutal pousse l’Impereceo sur la lame qu’Edward tient. Sa gorge s’empale dessus dans un bruit de succion. Des gouttelettes de sang éclaboussent la neige alentour et je sens Tengen ainsi que ses épouses se redresser, surpris.
Les genoux de l’empereur se plient brutalement. Il s’écroule de tout son long. Edward ôte son épée de son cou, laissant l’hémoglobine teintée la lame de ses reflets écarlates. Nous observons quelques instant le cadavre dans le silence des lieux.
— Sérieusement ? résonne soudain la voix de Makio. C’est aussi facile que ça ? Si j’avais su, je me serais même pas armée.
— Le tuer est facile, déclare Olympe en observant le corps, toujours accroupie.
